Hezbollah nie être derrière l'explosion de Beyrouth

Le secrétaire général du parti libanais Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a nié vendredi tout lien avec le matériel explosif stocké dans le port de Beyrouth. "Je nie absolument et catégoriquement que nous avions quoi que ce soit dans le port : pas de stockage d'armes, pas de missiles, pas de fusils, pas de bombes, pas de balles, pas de nitrate d'ammonium, rien du tout, ni maintenant, ni dans le passé, ni dans l'avenir. L'enquête permettra de le vérifier", a-t-il déclaré dans des déclarations recueillies par l'Agence de presse libanaise (NNA).
Hassan Nasrallah a souligné que la priorité actuelle est "la sympathie et la solidarité" plutôt que le "débat politique". Dans son discours, il a qualifié d'"injustes" les accusations portées contre le Hezbollah et a exprimé sa plus profonde sympathie pour les personnes qui ont perdu la vie à la suite de cette explosion massive. Le secrétaire général du parti a déploré que certains médias et partis politiques aient affirmé que l'explosion est le résultat de matériaux dont l'origine pourrait être liée au Hezbollah. "L'objectif est de dire aux gens et aux habitants de Beyrouth que le Hezbollah est derrière tout cela, ce qui dénote un degré élevé d'injustice et de malhonnêteté. Le Hezbollah, comme tout le monde, a souffert de ce qui s'est passé, avec son peuple et tous les Libanais", a-t-il déclaré dans une interview télévisée.
"Nous sommes confrontés à une grande calamité nationale à tous points de vue, c'est pourquoi je demande la solidarité pour faire face à cette douloureuse épreuve", a-t-il déclaré. Il a conclu en soulignant la nécessité d'une "enquête équitable et transparente". "Une telle calamité ne doit pas être sectaire ou politisée, et sans enquête et sans procès, les Libanais n'ont aucun espoir de construire un État", a-t-il averti.
Certains analystes ont initialement annoncé que ce qui s'était passé au pavillon numéro 12 du port de Beyrouth pourrait être le résultat d'une explosion dans un dépôt d'armes du Hezbollah, bien que l'hypothèse principale soit qu'il s'agisse d'une sorte de négligence. "Le Hezbollah a réussi à construire une économie parallèle à celle du Liban grâce au contrôle qu'il exerce sur les installations publiques officielles, en particulier le port de Beyrouth, où il entre des matériaux et des marchandises commerciales sans payer de droits, au motif que ce qu'il entre est dans le cadre de la résistance", a déclaré le général de brigade à la retraite Khaled Hamadeh, un expert militaire et stratégique, à Al-Arabiya.net. Cet expert a critiqué le fait que cette partie utilise le port "pour faciliter le processus de sortie et d'entrée des marchandises qui sont devenues une partie essentielle de son économie privée et de sa structure militaire.
Ces déclarations sont intervenues au moment où le président du pays a rejeté une enquête internationale sur cette explosion catastrophique et a insisté sur le fait qu'elle pouvait avoir été causée par "une négligence ou un missile". Le président a indiqué que les enquêtes visant à trouver la cause de cette explosion seront menées en plusieurs parties : sur l'origine de ce matériel, sur le fait de savoir si l'explosion est le résultat d'une négligence ou d'un accident, et sur la possibilité d'une ingérence étrangère.
Le président de la nation libanaise a révélé mardi dernier qu'une cargaison de 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium, un produit chimique industriel courant utilisé principalement comme engrais (en raison de sa forte teneur en azote) ou pour la fabrication de bombes, avait été stockée pendant plus de six ans dans le port de la capitale sans mesures de sécurité, affirmant que cette situation "était inacceptable".
Quelques minutes après l'explosion, des rumeurs sur son origine ont commencé à circuler dans la capitale libanaise, où l'on n'a pas exclu, dans un premier temps, la responsabilité d'Israël, un pays qui n'a pas de relations diplomatiques avec le Liban. Cependant, des sources gouvernementales ont assuré qu'Israël n'avait rien à voir avec ces explosions. De plus, ce pays a rejoint la liste des nations qui ont offert une aide humanitaire à cet État après l'explosion. Les enquêtes se déroulent en même temps que les opérations de sauvetage se poursuivent pour retrouver les plus de 100 personnes disparues à la suite de la catastrophe de mardi dernier.