Israël exhorté à lever le blocus de Gaza après les premiers cas de coronavirus
L'ONG israélienne Gisha a blâmé Israël pour le manque de ressources à Gaza pour faire face à la pandémie de coronavirus, après plus d'une décennie de blocus, et l'a exhorté à lever toutes les restrictions, après que l'enclave palestinienne ait enregistré les deux premiers cas de VIDOC-19 aujourd'hui. Le grave état des infrastructures civiles de base et des services essentiels, inadéquats même en temps "normal", constitue désormais une menace pour la vie humaine", a averti l'ONG.
L'alarme a été donnée dimanche lorsque le ministère de la santé de Gaza a confirmé les deux premières infections par COVID-19 qui étaient revenues du Pakistan. Ces deux personnes ont été mises en quarantaine dans un hôpital de campagne au point de passage de Rafah, à la frontière avec l'Égypte, afin d'empêcher la propagation du virus dans cette enclave surpeuplée. Plus de deux millions de personnes vivent dans la bande de Gaza, où "la plus grande partie de l'eau du robinet est impropre à la consommation et l'électricité n'est disponible que par intermittence", a déclaré Gisha, qui considère la politique de blocus d'Israël comme "le principal facteur".
Jusqu'à aujourd'hui, Gaza était le seul point du Moyen-Orient sans cas de coronavirus, alors que les organisations internationales travaillant dans la bande ont averti que le système de santé détérioré et surchargé ne sera pas en mesure de faire face à une contagion massive. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a envoyé mercredi des centaines de kits de test et de matériel de protection médicale dans le cadre d'une opération coordonnée avec les autorités israéliennes, qui contrôlent le seul passage des marchandises dans l'enclave.
En 2007, Israël a imposé un blocus strict sur les biens et les personnes après que le mouvement islamiste Hamas ait expulsé l'Autorité nationale palestinienne (ANP) et pris le contrôle de Gaza, qu'il gouverne maintenant de facto. Depuis lors, les restrictions israéliennes ont empêché l'entrée de matériaux dits "à double usage", dont Israël pense qu'ils peuvent être utilisés pour le développement d'armes, y compris les équipements médicaux et les matières premières.
"Israël doit annuler les restrictions existantes sur la sortie des marchandises de la bande et permettre l'entrée de tous les articles nécessaires aux autorités locales", a déclaré l'ONG aujourd'hui. Il a également appelé à la protection des résidents palestiniens vivant sous occupation en Cisjordanie, une zone géographiquement séparée de Gaza et affectée par la présence militaire israélienne.
Le Premier ministre de l'ANP, Mohamed Shtayeh, a renforcé aujourd'hui les mesures préventives et a étendu le confinement total à toute la Cisjordanie où 59 cas de la maladie ont été signalés jusqu'à présent, dont 17 se sont rétablis.
