Joe Biden choisit « Monsieur Sahara » ambassadeur à Alger

L’homme qui avait dit « qu’il était temps de boucler le dossier entre le Maroc et l’Algérie » (sans citer le Polisario, est le favori de Joe Biden pour représenter et défendre les intérêts des USA à Alger.
Un homme qui connaît bien l’Algérie, ses hommes politiques, ses diplomates et surtout le fameux dossier du Sahara que dispute le Polisario, avec le soutien algérien, au royaume marocain.
Joshua Harris, le Secrétaire d’Etat adjoint en charge de l’Afrique du Nord, est proposé par Joe Biden au poste d’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique à Alger. C’est ce que vient d’indiquer un communiqué de la Maison Blanche.
Il ne reste plus que l’approbation de la Commission des Affaires étrangères du Sénat américain et il ira succéder à Elisabeth Moore Aubin, en poste depuis le 9 février 2022. Cette dernière s’est comportée en Algérie en véritable gouverneur foulant au pied toutes les règles de la diplomatie en profitant de l’absence de réaction des autorités algériennes.
Elisabeth Moore Aubin est cette ambassadrice qui se permettait de se rendre au palais présidentiel d’El Mouradia sans invitation. Elle va toquer, sans prendre de gants, aux portes du chef d’Etat-major de l’armée pour prendre la température de l’institution militaire.
Elle n’attend pas à se faire inviter par le nouveau patron de la police qu’elle débarque chez lui à peine nommé à la tête de la Direction Générale de la Sûreté Nationale.
Pour mieux connaître le pays, Elle s’est rendue à plus d’une trentaine de wilayas (départements) où elle a rencontré, des industriels, des hommes d’affaires et les membres des chambres de commerce et de l’industrie de chaque wilaya.
Elle a une connaissance parfaite des réalités algériennes beaucoup mieux que de ministres algériens et que le président Tebboune, lui-même, qui n’a visité en tout et pour tout en quatre années d’exercice, que deux wilayas. Djelfa et Tindouf où ses visites ont été de très courte durée. Pas même une journée.
Joshua Harris est d’une autre trempe. Il va s’occuper de résoudre l’épineux problème des relations algéro-marocaines qui se sont nettement dégradées depuis l’arrivée de Tebboune au palais d’El-Mouradia.
Une dégradation dont seule Alger assume la responsabilité tant qu’elle est l’initiatrice de rupture des relations diplomatiques et la fermeture de l’espace aérien entre les deux pays, en 2021, en plus du boycott de tous les évènements abrités par le Maroc dont le forum russo-arabe qui s’est tenu à Marrakech le 19 décembre dernier.
Joshua Harris qui s’est rendu à deux reprises en Algérie en septembre et décembre 2023 où il a rencontré les responsables algériens sans être reçu par le président Tebboune, maîtrise bien son sujet et mesure parfaitement l’ampleur de la difficulté qui l’attend.
Il sera, certainement, obligé de faire du forcing pour amener Alger à plus de responsabilité et à faire preuve de réalisme en abandonnant des thèses éculées et dépassées par l’histoire.
Notamment celle du référendum qui ne concerne que 74.000 personnes recensées, en 1974, par les autorités espagnoles et dont la majorité n’est plus de ce monde ou bénéficie de la nationalité espagnole.
Le futur ambassadeur américain à Alger, n’ignore pas que le dossier du Polisario n’est qu’un prétexte pour les généraux algériens pour gonfler les factures de l’armement source d’enrichissement illicite pour beaucoup d’entre eux.
Pour preuve en moins de 4 ans de pouvoir du tandem Tebboune-Chengriha, le budget annuel de l’armée algérienne a plus que doublé. Il est passé de 9 milliards de dollars US en 2021 à 18 milliards de dollars en 2023 et atteindre 21,6 milliards de dollars US en 2024, selon la loi de finances votée par le parlement algérien. Et dire que l’Algérie n’est pas en état de guerre.
Avec la nomination de Joshua Harris surnommé « Monsieur Sahara », pour sa parfaite connaissance du dossier, comme porte étendard de la diplomatie américaine à Alger, il y a lieu de s’attendre à du nouveau dans la région nord-africaine.