Suivant la ligne de l'ancien président américain, Biden renverra les djihadistes présumés dans leur pays d'origine

L'administration Biden en faveur du rapatriement des djihadistes

AFP/BULENT KILIC - Des membres de Daesh détenus par les Forces démocratiques syriennes (SDF) à Baghouz, dans la province syrienne de Deir Ezzor, le 22 février 2019

Jeffrey DeLaurentis, ambassadeur par intérim des États-Unis pour les affaires politiques spéciales, a communiqué aux Nations unies la décision de la nouvelle présidence américaine sur le rapatriement des djihadistes étrangers, hommes, femmes et enfants, dans leur pays d'origine. De l'administration Biden, ils considèrent que c'est "la meilleure option" pour empêcher le développement d'une menace de Daesh.

DeLaurentis, a déclaré lors d'une conférence télématique du Conseil de sécurité en relation avec la menace terroriste que "la menace globale de Daesh va s'accroître si la communauté internationale ne rapatrie pas ses citoyens".

La décision sur le rapatriement des djihadistes étrangers, en particulier ceux présents en Irak et en Syrie, est une position à partir de laquelle l'administration républicaine de Donald Trump a commencé. S'opposant ainsi à d'autres pays européens dont l'approche consiste à refuser le rapatriement aux adultes et à ne permettre le retour des mineurs qu'au cas par cas, comme par exemple en France. On estime qu'ils devraient être jugés dans les pays où ils sont soupçonnés d'avoir commis des crimes et qui n'acceptent le retour des mineurs qu'au cas par cas.

Cette position d'encouragement au rapatriement des djihadistes étrangers, surtout présents en Irak et en Syrie, était déjà celle de l'administration républicaine de Donald Trump. Elle s'oppose à l'approche de plusieurs pays européens, dont la France, qui refusent de rapatrier des adultes, estimant qu'ils doivent être jugés dans des pays où ils sont suspectés de crimes et qui n'acceptent le retour des mineurs qu'au cas par cas.

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"Au-delà d'être la meilleure option du point de vue de la sécurité, le rapatriement est également la bonne chose à faire. On estime que 90 % des enfants dans les camps ont moins de 12 ans et 50 % ont moins de cinq ans", a insisté le diplomate américain. "Nous constatons avec inquiétude que les femmes et les enfants languissent dans les camps dans des conditions extrêmes, avec un accès limité à l'éducation, ce qui augmente le risque de radicalisation", a-t-il déclaré.

Il mentionne que le groupe Daesh reste une menace sérieuse car il exploite l'instabilité en Syrie et en Irak et montre son intention de mener des attaques à l'étranger et continue d'inspirer des attaques terroristes de l'Afrique subsaharienne à l'Asie-Pacifique. 

Selon l'ambassadeur américain, "des dizaines de milliers de combattants étrangers soupçonnés de terrorisme restent dans les zones de conflit". Mais au-delà de ces zones, "il existe une menace croissante posée par les groupes affiliés au djihadisme dans le monde entier, en particulier sur le continent africain", a-t-il ajouté.

M. DeLaurentis a qualifié d'"alarmant, mais pas inattendu, le fait de voir ces affiliés de toute l'Afrique travailler ensemble". Cela représente un danger pour nous tous. Il attend du comité des sanctions de l'ONU chargé de cette question qu'il ajoute dans les prochains mois des noms d'Afrique à sa liste d'entités et d'individus visés par des mesures coercitives internationales.