Tout semble indiquer que le Moyen-Orient est sur le point d'assister à l'un des événements les plus importants de ces dernières années, qui marquera sans aucun doute un tournant dans la région. La normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël pourrait intervenir plus tôt que prévu, compte tenu des dernières déclarations des hauts fonctionnaires des deux pays, ainsi que des efforts déployés par les États-Unis pour amener ses deux principaux alliés dans la région à s'entendre.
Dans le cadre de ce rapprochement avec Israël, Riyad n'a pas non plus oublié les Palestiniens, qui ont considéré tout accord entre les pays arabes et l'État juif comme une trahison.
C'est pourquoi, en août dernier, le royaume a nommé pour la première fois un consul à Jérusalem afin de "renforcer les relations" entre Riyad et les Palestiniens. Cette décision visait également à rassurer Ramallah face aux rumeurs d'une éventuelle normalisation avec Israël.
Aujourd'hui, après la déclaration du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman selon laquelle un accord de normalisation est "plus proche chaque jour" et après la visite du ministre israélien du Tourisme Haïm Katz à Riyad, devenant ainsi le Premier ministre israélien à se rendre dans le Royaume, les autorités saoudiennes ont de nouveau dû calmer les esprits à Ramallah.
Watch: Nayef al-Sudairi, recently named Saudi ambassador for the Palestinian territories and consul general for #Jerusalem, presents credentials to top #Palestinian diplomat Riyad al-Maliki in a “historic” visit.#SaudiArabia #Palestine
— Al Arabiya English (@AlArabiya_Eng) September 26, 2023
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A cet égard, et suite aux démarches de rapprochement, l'envoyé saoudien en Palestine a assuré que l'initiative arabe de paix proposée par Riyad en 2002 sera "une partie essentielle" d'un éventuel accord de normalisation avec Israël.
"La question palestinienne est un pilier fondamental", a souligné Nayef Al-Sudairi, l'ambassadeur saoudien non résident, après avoir rencontré à Ramallah le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, à qui il a présenté ses lettres de créance. "L'initiative arabe est la pierre angulaire de tout accord à venir", a-t-il ajouté. Cette proposition prévoit des relations arabes avec Israël en échange de son retrait de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est, de Gaza et du plateau du Golan, ainsi que d'une résolution juste de la cause palestinienne.
Au cours de la réunion, Al-Sudairi a rappelé qu'il y avait eu par le passé une ambassade saoudienne dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, et a exprimé l'espoir qu'une mission diplomatique soit à nouveau ouverte dans le district. Le voyage de Al-Sudairi à Ramallah, effectué par voie terrestre depuis la Jordanie, représente la première délégation diplomatique saoudienne en Cisjordanie depuis les accords d'Oslo en 1993.
NEW: #Saudi Ambassador to the #Palestinian Authority Nayef Al-Sudairi presents his credential to President Mahmoud Abbas pic.twitter.com/HjhZSRplcC
— Michael A. Horowitz (@michaelh992) September 26, 2023
Au cours de son séjour, il devrait également rencontrer le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ainsi que d'autres hauts responsables palestiniens.
Le rapprochement en cours avec Israël et un éventuel accord de normalisation seront sans aucun doute au cœur de ces discussions. L'Arabie saoudite pourrait devenir le prochain pays à reconnaître l'État hébreu, quelques années après la signature des accords d'Abraham, une étape qui a apporté de grands bénéfices aux pays concernés ainsi qu'à la région.
#BREAKING: First public visit by an Israeli minister in Saudi Arabia: Israeli tourism minister Haim Katz arrives in Saudi Arabia to attend a world tourism organization conference @UNWTO pic.twitter.com/frGBpqMAxf
— Amichai Stein (@AmichaiStein1) September 26, 2023
De plus, grâce à un accord avec Israël, Riyad pourrait éventuellement signer un pacte de défense avec les États-Unis et recevoir le soutien de Washington pour son programme nucléaire civil. L'administration de Joe Biden bénéficierait également d'une normalisation, qui constituerait un succès pour sa politique étrangère juste avant les élections présidentielles et ferait contrepoids à l'influence croissante de la Chine dans la région.
Pour Israël, la paix avec Riyad représentera une nouvelle réussite diplomatique qui favorisera son intégration au Moyen-Orient, lui permettant de forger de nouvelles alliances dans différents domaines, notamment pour faire face à des défis importants tels que les menaces de l'Iran.