Le président russe Vladimir Poutine affirme que l'Occident échouera dans sa tentative d'isoler la Russie

Le Belarus envoie des troupes à la frontière ukrainienne

PHOTO/NIKOLAI PETROV - Le président biélorusse Alexandre Loukachenko lors d'une réunion à Minsk

Le Belarus a été réticent à s'impliquer directement dans l'invasion de l'Ukraine par la Russie, du moins jusqu'à présent, alors que les circonstances étaient plus pressantes que jamais. L'Ukraine résiste après plus de 90 jours d'invasion, et la Russie balaie tout ce qu'elle peut, lançant des offensives de destruction qui s'inscrivent dans un conflit qui ne cherche plus à prendre des positions sans faire le moins de dégâts possible. Les civils se sont avérés être le point central de ce conflit, ainsi que la douloureuse stratégie consistant à faire "autant de dégâts que possible". Bucha en est un exemple, tout comme d'autres grandes villes ukrainiennes telles que Kharkov.

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a annoncé qu'il allait former un commandement militaire et envoyer un groupe tactique de bataillons à la frontière de son pays avec l'Ukraine. Bien que le président biélorusse n'ait pas donné de détails sur ce déploiement, les groupes tactiques du bataillon sont équipés de tous types d'armes, notamment de chars et de véhicules mécanisés, et sont conçus pour exécuter des attaques de haute intensité.

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Bien que les forces armées biélorusses n'aient pas directement soutenu la Russie dans son invasion de l'Ukraine, Loukachenko a autorisé Moscou, au début de l'invasion, à laisser les troupes russes traverser son territoire afin d'atteindre le pays ukrainien plus facilement et en toute sécurité.

Le fait que Loukachenko ait annoncé ce nouveau déploiement aux frontières de son pays constitue une nouvelle menace pour l'Ukraine, y compris pour l'OTAN. En effet, Kiev a déjà tiré la sonnette d'alarme sur la possibilité que le Belarus ait accepté de s'impliquer davantage dans la guerre.

Ces dernières semaines, le président russe Vladimir Poutine a tenté de faire pression sur le dirigeant biélorusse pour qu'il s'implique davantage dans le conflit. Loukachenko n'avait guère le choix en la matière, car il s'est plus d'une fois montré favorable aux politiques de la Russie et à la nature autocritique de Poutine, qu'il suit.

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Quelques jours après ces pressions, Lukashenko a annoncé depuis Minsk que ses forces seraient déployées dans trois zones proches de la frontière sud avec l'Ukraine. L'argument, comme l'explique le chef d'état-major général Viktor Gulevich, est que "les États-Unis et leurs alliés continuent d'accroître leurs forces dans trois zones proches de la frontière sud de l'Ukraine. Les États-Unis et leurs alliés continuent d'accroître leur présence militaire" aux frontières.

Ainsi, dans l'une des mises à jour de l'information sur la situation en Ukraine, le ministère britannique de la Défense aurait confirmé ce déploiement par le Belarus et indiqué que l'une des raisons possibles de ce mouvement pourrait être une stratégie visant à tromper les Ukrainiens.

Lukashenko traîne les pieds aux frontières de l'Ukraine, sur les ordres indirects de Poutine, dans un contexte où le Belarus et l'Ukraine ont toujours essayé de maintenir des relations plus ou moins fluides avant le début de l'invasion. En fait, c'est du Belarus, comme Sergei Kolotsey, que sont venus les auteurs de massacres tels que ceux de Bucha et d'Irpin.

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À un moment où les forces russes souffrent, que ce soit en raison du faible moral des combattants ou de la stratégie militaire employée par Poutine, Moscou se tourne vers Minsk pour trouver une solution au problème. En effet, certains rapports indiquent que la Russie a perdu plus de 4 000 véhicules et autres pièces d'équipement lourd depuis le début de l'invasion.

En plus des pertes matérielles, les pertes de soldats russes sont estimées à plusieurs dizaines de milliers. Tout cela se heurte à une armée ukrainienne de mieux en mieux entraînée, mieux équipée grâce à l'aide internationale et, surtout, au moral plus élevé. 

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Après l'échec de la tentative de Poutine de s'emparer rapidement de la capitale ukrainienne, le Kremlin a décidé de changer de stratégie et de se concentrer sur la "libération" de la région de Donbas. C'est ici qu'il a retiré ses troupes du nord et concentré la plupart de ses efforts. Bien que les analystes suggèrent que cette stratégie n'aide pas Moscou à atteindre ses objectifs militaires, les Russes n'ont pas cessé de bombarder les positions. Selon les données, un total de 40 villes ont été bombardées, détruisant ou endommageant plus de 47 sites civils, dont des maisons et une école.

Face à cette situation apparemment sans fin, le président ukrainien Volodomir Zelensky préconise une solution diplomatique au conflit. "Nous devons faire face à la réalité", a-t-il déclaré, mais il est également vrai que Zelensky refuse toute forme de cession territoriale, une ligne rouge qui constitue le principal objectif de Poutine. Par conséquent, les accords ou une éventuelle voie à suivre pour atteindre un point de rencontre sont au point mort. L'Ukraine résiste et ne cède pas, tandis que la Russie s'engage à fond, quel qu'en soit le prix. Les coûts, cependant, sont les mêmes que dans tous les conflits : destruction du pays, morts et blessures qui ne guérissent pas même avec le temps, ajoutés aux viols, déplacements et coûts économiques élevés qu'il faudra approuver pour reconstruire un pays européen devenu un champ de bataille.