Le chef de la diplomatie syrienne en Iran

Le ministre syrien des affaires étrangères, Faisal Moqdad, a été reçu lundi à Téhéran par son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, pour sa première visite en dehors de son pays. Moqdad, dont le gouvernement reçoit un soutien crucial de l'Iran dans la guerre qui sévit en Syrie depuis 2011, est entré en fonction le 22 novembre, quelques jours après la mort de Walid Mouallem, qui avait dirigé la diplomatie syrienne pendant 14 ans.
Le conflit syrien, qui a été déclenché en 2011 par la répression des manifestations pro-démocratiques, s'est compliqué au fil des ans avec l'implication d'une multitude d'acteurs et de puissances étrangères. La guerre a fait plus de 380 000 morts et des millions de personnes déplacées.
Selon le ministère iranien des Affaires étrangères, Moqdad prévoit de rester à Téhéran quelques jours pour rencontrer plusieurs responsables. L'Iran est, avec la Russie, l'un des principaux alliés du président syrien Bachar al-Assad dans la guerre qui déchire son pays.
Moqdad, qui est ministre adjoint des affaires étrangères depuis 14 ans, a également rencontré le président du Parlement iranien, Mohamad Baqer Qalibaf, et doit rencontrer demain le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, Ali Shamjani, entre autres.
Lors de la rencontre avec Moqdad, le chef de la diplomatie iranienne, Mohamad Yavad Zarif, a souligné qu'en raison des "récents changements dans la région", un consensus entre l'Iran, la Syrie et d'autres pays est "plus nécessaire que jamais". "Les deux parties ont souligné leur volonté d'élargir et de renforcer les relations stratégiques", selon une déclaration du ministère iranien des affaires étrangères recueillie par l'Efe.
Sans y faire directement allusion, Zarif faisait probablement référence aux accords de paix de plusieurs pays arabes avec Israël et aux fréquents bombardements israéliens contre des cibles iraniennes sur le territoire syrien.
D'autre part, Zarif a exprimé sa satisfaction quant à la poursuite du processus politique en Syrie et a souligné le soutien de la République islamique au processus de paix à Astana.
"L'Iran soutient le peuple et le gouvernement syriens dans la lutte contre le terrorisme", a écrit lundi sur Twitter le porte-parole iranien des affaires étrangères, Said Khatibzadeh, qui a également estimé que "la seule solution possible à la crise actuelle est politique". Selon l'ONU, des représentants du gouvernement, de l'opposition et de la société civile se réuniront à Genève le 25 janvier pour discuter d'une révision de la constitution qui pourrait apporter la paix au pays.
En plus de ce dialogue parrainé par les Nations unies à Genève, l'Iran participe avec la Russie et la Turquie au processus de paix dit d'Astana, qui cherche une solution négociée au conflit qui sévit dans ce pays arabe depuis près de dix ans.
D'autre part, le chef d'état-major israélien, Aviv Kohavi, a averti l'Iran le 29 novembre dernier qu'il continuerait à attaquer ses objectifs en Syrie car Tel Aviv considère la présence iranienne dans le pays voisin comme un risque pour sa sécurité. La tension est montée d'un cran après l'assassinat du scientifique nucléaire iranien Mohsen Fajrizadeh, que l'Iran a reproché à Israël, appelant à la vengeance.