Marruecos denuncia la situación de los campamentos de Tinduf ante el Consejo de Derechos Humanos

La situation des réfugiés dans les camps de Tindouf est depuis longtemps critique. "Ils subissent des exécutions extrajudiciaires, des arrestations arbitraires, des disparitions forcées et la pratique de toutes les formes de torture, de viols, de trafic d'êtres humains et de recrutement d'enfants", a dénoncé le ministre marocain de la Justice, Abdellatif Wehbe, lors de la 52e session du Conseil des droits de l'homme qui s'est tenue lundi à Genève. Wehbe a profité de cette réunion pour dénoncer la situation des Marocains vivant dans les camps de Tindouf et les conditions auxquelles ils sont soumis.
"La souffrance des Marocains détenus dans des conditions extrêmement dures dans les camps de Tindouf en Algérie se poursuit avec le siège, la confiscation du droit de réunion et l'interdiction de circuler", a expliqué le ministre. Surtout, dit-il, elle contraste avec l'essor des provinces du sud du Maroc, qui connaissent une période "d'expansion économique et sociale globale". Il accuse les milices présentes dans la région de soumettre la population à une "obéissance politique et idéologique totale" et de lui retirer ses droits fondamentaux.

Pour lutter contre la situation délicate des réfugiés, le ministre de la Justice invoque son lien avec le règlement du différend historique sur le Sahara. Abdellatif Wehbe fait bien sûr référence à l'initiative d'autonomie pour le Sahara proposée par Rabat et soutenue par de nombreux pays, l'un des derniers en date étant l'Espagne. Cette décision a déjà permis de rapprocher considérablement les positions des deux gouvernements, comme l'a montré la Réunion de haut niveau (RHN) qui s'est tenue début février dans la capitale du royaume alaouite.
L'Observatoire Sahraoui des Médias et des Droits de l'Homme est convaincu que le dépôt de la plainte auprès du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU est un grand pas en avant. Il est extrêmement nécessaire de faire connaître la réalité de la souffrance des réfugiés à Tindouf au niveau international, et l'exposer comme l'a fait Wehbe pourrait être un pas en avant important. En effet, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a demandé une enquête indépendante sur les cas d'exécutions extrajudiciaires mentionnés par le ministre de la justice.

L'ambassadeur du Maroc au Pérou, Amine Choudary, a également exprimé son inquiétude quant à ce qui se passe à Tindouf et a pointé du doigt le Front Polisario car, explique-t-il, il se livre à des "pratiques inhumaines". Certains experts, comme Mohamed Salem Abdel Fattah, responsable de l'Observatoire sahraoui des médias et des droits, considère que l'un des problèmes réside dans la passivité du gouvernement algérien, qui reste impassible et entrave les efforts des organisations internationales des droits de l'homme. Il accuse même Alger de fuir ses responsabilités légales, morales et politiques envers les réfugiés sur son territoire.
Le rapport publié par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCR) en octobre de l'année dernière indique que "les violations continuent d'être répandues, y compris les exécutions extrajudiciaires, les enlèvements, les disparitions forcées, la détention arbitraire, la torture, l'intimidation, les traitements cruels et abusifs, l'écriture avec des objets tranchants sur le corps des victimes et d'autres formes de viol". Cela faisait partie d'un document analysant les obligations de l'Algérie en ce qui concerne la situation des réfugiés. Déjà à l'époque, le HCR avait exigé "l'ouverture d'une enquête approfondie et indépendante sur tous les cas d'exécutions extrajudiciaires".

Rabat a soumis au Conseil de sécurité des Nations unies un rapport détaillant les efforts déployés pour promouvoir et protéger les droits de l'homme. Dans ce contexte complexe et multiforme, au-delà des responsabilités qui doivent être clarifiées, le plus important est d'aider au plus vite les personnes qui subissent de plein fouet ces violations des droits et de parvenir à une réelle amélioration de la situation dans les camps de Tindouf.