Le ministre marocain des Affaires étrangères et son homologue espagnol ont tenu une réunion en marge de la 77e Assemblée générale des Nations unies et ont montré la grande harmonie entre les deux pays

Marruecos y España muestran la fortaleza de su vínculo en el marco de la ONU

photo_camera PHOTO/TWITTER/JOSÉ MANUEL ALBARES/MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES - Nasser Bourita et José Manuel Albares

C'est à New York que se déroule la 77e Assemblée générale des Nations unies (ONU), à laquelle participent les chefs d'État et de gouvernement des nations du monde entier, et ce cadre a permis au Maroc et à l'Espagne de continuer à démontrer les bonnes relations qui existent actuellement entre les deux pays. 

Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, et José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, ont eu un entretien mercredi en marge de l'Assemblée générale des Nations unies au cours duquel ils ont démontré que les relations diplomatiques entre les pays d'Afrique du Nord et d'Europe sont à un grand moment.  

S'exprimant depuis New York, Nasser Bourita a qualifié d'"exemplaires et uniques" les relations de collaboration entre le Maroc et l'Espagne dans divers domaines tels que la gestion des migrations, par exemple. Dans une déclaration aux médias après s'être entretenu avec José Manuel Albares, il a souligné que la bonne dynamique des relations dans ce domaine aura des répercussions positives au niveau bilatéral et régional, selon divers médias tels que le marocain Rue20. 

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Compte tenu de la bonne dynamique des liens entre les deux nations, Nasser Bourita a annoncé qu'ils continueront à s'approfondir dans cette ligne et a annoncé qu'ils iront plus loin dans la coopération entre les deux nations avec une prochaine réunion prévue pour le mois de décembre axée sur la gestion de la migration et la lutte contre les réseaux criminels impliqués dans le trafic d'êtres humains. 

Dans ce domaine de la gestion des migrations et du contrôle des frontières, Nasser Bourita a également souligné le bon fonctionnement de l'opération "Traversée du détroit" grâce à la bonne coordination dont font preuve le Maroc et l'Espagne et au rétablissement des liaisons maritimes entre les deux pays.  

Pour sa part, José Manuel Albares a souligné que les deux parties continuent de renforcer l'amitié hispano-marocaine. "Nous continuons à avancer dans la nouvelle étape. Nous continuons à renforcer l'amitié entre les peuples espagnol et marocain", a déclaré Albares sur le réseau social Twitter. Il a également salué le partenariat stratégique "intense" qui unit l'Espagne et le Maroc et qui ouvre "une nouvelle étape" basée sur "la transparence, la communication permanente et le respect mutuel".

Le ministre espagnol des Affaires étrangères a qualifié d'" excellente " sa rencontre avec Nasser Bourita afin de faire le point sur la mise en œuvre de la feuille de route convenue entre les deux pays et établie par le roi Mohammed VI et le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, à Rabat, lorsque le monarque alaouite a reçu le dirigeant espagnol pendant le Ramadan en signe d'amitié suite au rétablissement complet des relations diplomatiques entre les deux pays après une période agitée de confrontation.  

Les problèmes ont atteint leur paroxysme lorsque le gouvernement espagnol a décidé d'accueillir Brahim Ghali, chef du Front Polisario, pour le soigner d'une grave affection respiratoire dans un hôpital de Logroño en avril 2021. Le Maroc a critiqué cet épisode et le fait qu'il n'ait pas été dûment informé par un pays considéré comme un partenaire et un allié.  

À partir de ce moment-là, des épisodes ont accru la tension entre les deux nations, comme l'entrée massive de milliers d'immigrants illégaux par la frontière de Ceuta et le retrait de l'ambassadeur du Maroc à Madrid.  

Face à un tel scénario négatif, l'Espagne a fait des gestes de rapprochement, comme ceux du roi Felipe VI et la décision de nommer José Manuel Albares au poste de ministre des Affaires étrangères en remplacement d'Arancha González Laya, marquée par l'affaire du Ghali.  

Mais le moment clé est survenu lorsque le gouvernement espagnol de Pedro Sánchez a décidé de soutenir la formule marocaine d'établissement d'une large autonomie pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine comme l'option la plus "sérieuse, réaliste et crédible" pour résoudre le conflit sahraoui qui a duré près de cinq décennies, le tout sous les postulats de l'ONU.  

Dès lors, la situation diplomatique s'est améliorée et le Maroc a décidé de rétablir la liaison complète. En témoigne l'invitation du roi Mohammed VI au président Pedro Sánchez à se rencontrer à Rabat en avril 2022. Une réunion au cours de laquelle a été élaborée la feuille de route qui marque les étapes à franchir dans différents domaines de la relation entre les deux pays.  

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Ces dernières années, le Maroc a reçu le soutien de nations importantes pour son initiative visant à résoudre la situation au Sahara occidental, notamment depuis décembre 2020, lorsque l'administration américaine de Donald Trump a reconnu le statut marocain du Sahara occidental en échange de l'établissement par le Royaume de relations diplomatiques avec Israël, dans le sillage des fameux accords d'Abraham signés en septembre 2020, en vertu desquels plusieurs pays arabes ont établi des liens avec l'État israélien en vue de pacifier le Moyen-Orient et de développer la région sur le plan social et économique.  

Cette position contraste avec celle du Front Polisario, qui prône la tenue d'un référendum sur l'indépendance sahraouie, qui bénéficie d'un soutien moindre au niveau international, y compris celui de l'Algérie, le grand rival du Maroc au Maghreb. 

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