L'Irak prend des mesures diplomatiques pour élucider le sort des citoyens kurdes disparus en Iran

Les autorités irakiennes confirment qu'elles souhaitent faire la lumière sur le sort des citoyens kurdes de Sulaymaniyah qui ont disparu en Iran après les bombardements chimiques des années 1980 
Ali Hassan al-Majid, primo del presidente iraquí Saddam Hussein y miembro del Consejo Revolucionario. Fue sentenciado a muerte el 17 de enero de 2010 por ordenar el ataque contra Halabja - PHOTO/ ARCHIVO
Ali Hassan al-Majid, cousin du président irakien Saddam Hussein et membre du Conseil révolutionnaire. Il a été condamné à mort le 17 janvier 2010 pour avoir ordonné l'attaque de Halabja - PHOTO/ FILE

Le gouvernement irakien et les autorités régionales du Kurdistan s'efforcent d'élucider le sort de plusieurs citoyens kurdes disparus pendant la guerre menée par le régime de Saddam Hussein dans la région du Kurdistan dans les années 1980. Le ministère irakien des Affaires étrangères a annoncé vendredi qu'il avait l'intention de contacter les autorités iraniennes pour discuter du cas des personnes disparues. 

Dans un communiqué, il a souligné qu'il souhaitait connaître le sort des citoyens kurdes de la province de Sulaymaniyah qui ont été portés disparus en Iran lors de leur déplacement à la suite des opérations Anfal et des bombardements chimiques dans la région.  

Le ministère irakien des Affaires étrangères a déclaré que son sous-secrétaire aux relations bilatérales, l'ambassadeur Mohammed Hussein Mohammed Bahr Al-Ulum, avait reçu à Bagdad le ministre des martyrs du Kurdistan, Abdullah Haji Mahmoud, pour discuter du sort d'un certain nombre de citoyens du gouvernorat de Sulaymaniyah qui s'étaient rendus en Iran pendant les campagnes Anfal et les bombardements chimiques du régime de Saddam Hussein dans les années 1980. 

Haji Mahmoud a souligné que le ministère des Martyrs « s'efforce d'identifier ces citoyens et de les rendre à leurs familles qui les recherchent toujours », soulignant l'importance de cette question sur le plan humanitaire.

Pour sa part, le sous-secrétaire du ministère des Affaires étrangères a déclaré que le ministère était « prêt à apporter son soutien en communiquant avec la partie iranienne par les voies diplomatiques officielles afin de résoudre ce problème ». Il a ajouté, comme le rapporte le portail kurde irakien Shafaq News, que « les effets des crimes du régime précédent continuent de jeter leur ombre sur la société irakienne, et le ministère s'engage à faire tout ce qui est en son pouvoir pour résoudre ces problèmes ». 

Las autoridades iraquíes están trabajando para exhumar los restos de unas 100 mujeres y niños kurdos que se cree que fueron asesinados en la década de 1980 bajo el ex gobernante iraquí Saddam Hussein, dijeron tres funcionarios - PHOTO/ARCHIVO
Les autorités irakiennes s'efforcent d'exhumer les restes d'une centaine de femmes et d'enfants kurdes qui auraient été tués dans les années 1980 sous le régime de l'ancien dirigeant irakien Saddam Hussein, ont déclaré trois responsables - PHOTO/FILE

On ne sait pas dans quelle mesure les autorités iraniennes répondront aux efforts de l'Irak pour clarifier le sort des disparus. La région du Kurdistan a fait l'objet d'une vaste campagne militaire de la part du régime de Saddam Hussein dans les années 1980. Cette offensive, commencée en 1986, s'est intensifiée en 1988 et s'est poursuivie jusqu'en 1989, sous le commandement d'Ali Hassan al-Majid, dit « Ali le Chimique ». 

Ali Hassan al-Majid était secrétaire du bureau secret du nord du parti Baas, qui a été démantelé, tandis que l'ancien ministre irakien de la défense, Sultan Hashim, était le commandant militaire de la campagne. En 2011, la Cour pénale suprême a qualifié la campagne « Anfal » de « crime contre l'humanité » et de « génocide ». Ali Hassan al-Majid a été exécuté un an plus tôt, accusé d'avoir supervisé l'attaque chimique contre la ville de Halabja. 

L'Irak cherche à faire la lumière sur de nombreuses violations commises sous le régime de Saddam Hussein dans le cadre de la préservation de la mémoire nationale, alors que beaucoup demandent que ce processus ne devienne pas un règlement de comptes politique.