L'Iran et la France échangent deux prisonniers

La justice iranienne a annoncé ce samedi qu'un échange de prisonniers avec la France a eu lieu, pour lequel le citoyen français Roland Marchal et l'ingénieur iranien Yalal Ruholahneyad ont été libérés.
Selon une déclaration du porte-parole judiciaire Gholamhosein Esmaili, Marchal, arrêté en Iran en juin de l'année dernière, a été libéré la veille après avoir vu sa peine de cinq ans de prison commuée. Le citoyen français a été remis à l'ambassade de France en Iran, tandis que l'ingénieur iranien, arrêté en France depuis février 2019, est arrivé peu avant à Téhéran. Les autorités iraniennes ont ainsi réussi à empêcher l'extradition de Ruholahneyad vers les États-Unis, comme l'avait déjà approuvé la justice française. Washington a demandé l'extradition de l'ingénieur iranien accusé d'avoir tenté d'importer illégalement des technologies américaines à des fins militaires pour le compte d'une société liée aux Gardiens de la Révolution.
Pour sa part, Marchal a été arrêté lorsqu'il s'est rendu en Iran pour rendre visite à l'Irano-française Fariba Adelkhah, titulaire d'un doctorat en anthropologie et directrice de recherche à l'université de Sciences Po, et qui est toujours en prison pour espionnage. Diplômé en sciences sociales et spécialisé dans les conflits en Afrique subsaharienne, M. Marchal a été condamné par la justice iranienne pour "consensus et collusion contre la sécurité nationale".
L'Iran maintient en prison des dizaines d'étrangers ou d'Iraniens ayant la double nationalité, principalement sous l'accusation d'espionnage, et ils sont souvent utilisés comme leviers de pression. Quant aux Iraniens détenus aux Etats-Unis ou dans d'autres pays, ils sont généralement accusés de violer les sanctions que Washington a imposées à Téhéran en 2018 après qu'il se soit retiré unilatéralement de l'accord nucléaire.
Le 7 décembre dernier, dans un geste surprenant dû au climat de haute tension, l'Iran et les Etats-Unis ont échangé deux prisonniers qui étaient détenus depuis 2016 et 2018 dans les pays respectifs : le chercheur américain Xiyue Wang et le scientifique iranien Masud Soleimaní. Plus récemment, en février dernier, la justice iranienne a annoncé qu'un citoyen allemand, condamné à trois ans de prison dans le pays persan, avait également été libéré en échange d'un Iranien détenu pour avoir violé les sanctions américaines.