L'Oman reconnaît le plan d'autonomie du Maroc sur le Sahara occidental

Dans le cadre d'une visite officielle au Maroc, le Sultanat d'Oman, représenté par son ministre des Affaires étrangères, Badr Bin Hamad Ben Hamoud Al Busaidi, a reconnu le plan d'autonomie du Maroc sur le Sahara occidental proposé en 2007 par Mohammed VI, roi du Maroc. Avec cette annonce, Oman rejoint plus de 100 pays qui ont reconnu le plan marocain, parmi lesquels les États-Unis, la France, l'Espagne et le Royaume-Uni.

Busaidi a rencontré son homologue marocain, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, dans le cadre de la septième commission mixte entre le Maroc et Oman.
Dans une déclaration commune, le Sultanat a salué le rôle pionnier du Maroc dans l'instauration de la paix et de la sécurité dans la région du Sahara occidental. En conséquence, le Sultanat a annoncé que l'inauguration du consulat dans les villes de Dakhla et de Laayoune n'était qu'une question de temps. Cette position omanaise rejoindrait celle des Émirats arabes unis, des Comores ou de la Jordanie, qui disposent déjà de consulats respectifs.
Enfin, Busaidi a reconnu les efforts de Rabat pour maintenir l'identité culturelle grâce aux efforts déployés par Mohammed VI dans la ville de Jérusalem.
Cependant, au cours de la rencontre, les deux ministres ont signé plusieurs accords et mémorandums pour les cinq prochaines années.
Le premier d'entre eux concernerait le ministère des Transports des deux pays afin que les professionnels des deux pays puissent être reconnus et aptes à travailler conformément aux réglementations établies par la Convention internationale sur la formation, la qualification et la garde établie en 1978.

Deuxièmement, il a été convenu d'une plus grande collaboration en matière d'énergies renouvelables, un secteur dans lequel le Maroc est pionnier sur le continent et dont l'objectif est de s'éloigner de l'utilisation du pétrole et du gaz au profit des énergies vertes jusqu'à ce qu'elles représentent 52 % de l'approvisionnement total dont le pays a besoin. L'accord implique également le secteur minier marocain, qui est le principal fournisseur de phosphates, et le secteur omanais, principal fournisseur d'aluminium du continent.
Dans la perspective de la Coupe du monde de 2030, le Maroc et Oman ont également conclu des accords sur la manière dont le sport et l'éducation peuvent se compléter. Pour ce faire, les deux pays organiseront des réunions entre le ministère marocain de l'éducation et des sports et le ministère omanais des sports et de la culture. Un autre aspect abordé lors de la réunion a été la numérisation et l'échange de connaissances techniques.

Enfin, les deux corps diplomatiques ont convenu d'accroître la coopération et la collaboration en matière de tourisme, puisque le Maroc et Oman sont deux des pays où ce secteur connaît la plus forte croissance sur le continent africain.
Cependant, pour l'Algérie, qui avait misé sur le renforcement de ses relations avec le Sultanat d'Oman par le biais de visites de haut niveau, cette évolution est considérée comme un affaiblissement de l'un des piliers de son équilibre dans le Golfe et un coup dur inattendu de la part de celui que le gouvernement d'Abdelmadjid Tebboune considérait comme un « allié garanti ».
Après plusieurs réunions entre le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, et ses homologues omanais, et même après des visites officielles du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, la décision de l'Oman de reconnaître le caractère marocain du Sahara n'est pas comprise par l'exécutif algérien.