Macron appelle au dialogue avec la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine

La guerre en Ukraine entre dans son septième mois sans que l'on s'attende à une fin en vue. Alors que les bombardements russes se poursuivent dans des endroits comme Kharkov et Bakhmut, l'armée ukrainienne se concentre sur la contre-offensive à Kherson. Pendant ce temps, la centrale nucléaire de Zaporiyia et les combats qui l'entourent continuent de susciter l'inquiétude de la communauté internationale. Afin d'évaluer la situation dans la plus grande centrale nucléaire d'Europe, une délégation de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dirigée par Rafael Grossi est arrivée à Zaporiyia ces dernières heures.
#Ukraine The @iaeaorg mission is on its way to the Zaporizhzhia Nuclear Power Plant, Russian media reported pic.twitter.com/ILLrl5pPXu
— Hanna Liubakova (@HannaLiubakova) September 1, 2022
Le tableau en Ukraine est sombre. Six mois après le début de l'invasion brutale, le conflit n'est pas près de s'achever. De même, l'Europe se prépare à un hiver difficile avec une grave crise énergétique résultant de la guerre. Pour l'instant, des pays comme la Lettonie, la Finlande et la Pologne ne reçoivent plus de gaz russe après avoir refusé de payer en roubles. D'autre part, l'Allemagne a subi plusieurs coupures d'approvisionnement en raison de "travaux de maintenance" sur le gazoduc Nord Stream

Dans ce contexte - et sans canaux diplomatiques entre Moscou et Kiev - le président français Emmanuel Macron a appelé à poursuivre le dialogue avec la Russie. Les pourparlers entre les deux parties sont au point mort depuis mars, date à laquelle les délégations russe et ukrainienne se sont rencontrées pour la dernière fois à Istanbul.
"Qui veut que la Turquie soit la seule puissance au monde qui parle encore à la Russie ?", a demandé Macron devant des diplomates réunis à l'Élysée lors de la conférence des ambassadeurs. "Nous devons partir du principe que nous pouvons parler à tout le monde, surtout à ceux avec qui nous ne sommes pas d'accord", a ajouté le président, selon l'AFP. Les remarques de Macron interviennent un jour après que le géant russe Gazprom a interrompu l'approvisionnement en gaz de l'entreprise énergétique française Engie.

Macron est l'un des rares dirigeants européens à s'être entretenu avec le président russe Vladimir Poutine depuis le début de la guerre. En mai, les deux hommes ont eu leur première conversation téléphonique avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Par la suite, le président français s'est entretenu à nouveau avec Poutine le 19 août pour discuter de la situation à Zaporiyia et de la visite de l'AIEA.
Bien que l'objectif principal de ces pourparlers soit de parvenir, d'une manière ou d'une autre, à une base de dialogue et de paix, Macron a été sévèrement critiqué pour avoir parlé à Poutine. L'Élysée a toujours affirmé que les questions à discuter ont toujours eu l'assentiment du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a affirmé que Macron essaie "en vain" de chercher une "issue pour la Russie". Kiev a rejeté le dialogue avec Moscou tant que la Russie n'aura pas retiré ses troupes du pays. De même, selon Europa Press, le gouvernement ukrainien estime qu'il est impossible de faire marche arrière "compte tenu des crimes de guerre commis par la Russie en Ukraine"

Bien que prônant le dialogue avec Moscou, Macron a assuré que "nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner cette guerre". En ce sens, le président français a souligné l'importance de "l'unité de l'Europe", puisque l'un des principaux objectifs de Poutine est "la division de l'Europe".
En plus de souligner l'importance de l'unité européenne, Macron a appelé à renforcer les alliances, "même imparfaites ou incomplètes", avec les pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique afin de stopper l'amplification du conflit, selon France24.

La Chine est l'une des nations qu'il a mentionnées à cet égard. En ce qui concerne le géant asiatique, Macron a assuré que, bien qu'il s'agisse d'un "rival systémique" et qu'il ne partage pas les valeurs démocratiques européennes, il est un interlocuteur important dans la lutte contre le changement climatique ou la résolution des conflits, comme le rapporte EFE.

"Je souhaite que dans les prochains jours le JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action) soit conclu", a assuré le président français en parlant de l'accord nucléaire avec l'Iran. Ces dernières semaines, des évolutions majeures et importantes ont eu lieu pour revenir au pacte de 2015 avec Téhéran.
Les États-Unis ont déjà répondu au projet soumis par l'UE, et l'Iran l'examine maintenant "attentivement", comme l'a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amirabdollahian. Toutefois, le chef de la diplomatie iranienne a ajouté que Téhéran a besoin de "garanties plus solides de la part de l'autre partie pour avoir un accord durable".