La marine russe effectue des manœuvres navales au large des côtes syriennes

La situation en Syrie et la guerre sanglante qui s'y déroule depuis dix ans continuent de s'échauffer. La preuve en est les derniers tests militaires effectués par la Russie à l'aide de frégates navales dans les eaux de la Méditerranée au large des côtes syriennes. C'est une nouvelle démonstration du pays présidé par Vladimir Poutine face à ses ennemis actuels dans le cadre du conflit qui dévaste la nation du Moyen-Orient.
Ce nouvel exemple de la puissance navale russe s'est concrétisé par l'envoi de trois frégates de la flotte de la mer Noire sur la côte ouest de la Syrie. Selon l'agence de presse officielle russe TASS, les manœuvres maritimes visaient à tester les capacités de contre-attaque contre des offensives massives de missiles par un hypothétique rival sur le terrain.
Le service de presse de la marine russe a expliqué l'utilisation de missiles et de tirs d'artillerie par les navires employés dans le cadre de ces exercices militaires navals : "Le groupe d'action de surface comprenant les trois frégates (amiral Grigorovich, amiral Makarov et amiral Essen) a effectué des tirs de missiles et d'artillerie contre des cibles maritimes et aériennes. Dans le cadre du scénario des exercices, le groupe naval de l'ennemi a également lancé une attaque de missiles contre la défense aérienne des frégates de la flotte de la mer Noire.
Les unités navales russes ont utilisé des missiles de type Shtil-1 et Kalibr avec des systèmes de lancement électroniques pour intercepter les tirs d'essai des attaques rivales. En outre, les équipages de ces frégates ont effectué des manœuvres conjointes et ont mené des exercices de communication, de lutte anti-sous-marine et de défense aérienne pour la protection des navires pendant la navigation.
Ces procès sont un épisode de plus des actions navales russes dans les eaux méditerranéennes dans le cadre du soutien militaire de la Russie au régime syrien de Bachar al-Asad dans ce que Damas considère comme une guerre contre les groupes anti-terroristes. En ce sens, la flotte russe opère à travers une installation navale dans le port syrien de Tartus (les forces aériennes utilisent la base de Latakia).

Le président Al-Asad apprécie grandement le soutien militaire de son partenaire Vladimir Poutine dans ce qui est considéré comme une lutte contre les fiefs des terroristes djihadistes sur le territoire du pays arabe.
Début 2020, la tension s'est accrue en Syrie en raison de l'ingérence de la Turquie dans le pays, et la Russie a décidé de renforcer la présence de ses troupes dans la région. La situation s'est aggravée avec la mort de 33 soldats turcs à Idlib, le dernier bastion de l'opposition rebelle à Bachar al-Asad, fin février. Ankara, qui se bat également pour le contrôle de ce territoire, a accusé les forces armées russes et le gouvernement d'Al-Asad de l'attaque. Entre-temps, Moscou a accusé l'armée ottomane de se trouver dans une zone inadaptée.
La situation à Idlib a créé un scénario compliqué pour les deux pays. La Turquie persécute les forces kurdes syriennes des milices des Unités de protection du peuple (YPG) dans la région du nord-ouest de la Syrie dans le cadre des activités turques contre le groupe ethnique kurde, qu'elles associent à des activités terroristes dans le sud du territoire ottoman. Face à cela, la nation russe, ferme alliée d'Al-Asad, a également participé à un rapprochement avec les YPG, qui ont joué un rôle clé dans le soutien des Etats-Unis face à la défaite du groupe terroriste djihadiste Daesh en Syrie, et qui ont été abandonnés à leur sort par le gouvernement américain de Donald Trump, après la détermination prise par ce dernier de quitter ses positions militaires dans la zone syrienne, offrant la voie libre à la Turquie pour poursuivre les Kurdes-Syriens et à la Russie pour s'installer dans les lieux laissés à l'abandon.
Après cette marche américaine, un pacte a été conclu entre Recep Tayyip Erdogan, président de la Turquie, et le Département d'Etat et de la Défense des Etats-Unis dans le but d'établir une zone de sécurité spéciale, d'où les Kurdes devaient partir à la demande de la Turquie pour obtenir une cessation des hostilités dans la région.
La zone de sécurité créée à la frontière entre la Turquie et la Syrie a ainsi été laissée libre, avec une distance de 32 kilomètres de large et 240 kilomètres de long ; une zone dont la création a reçu le feu vert de l'administration Trump avec son abandon des troupes du territoire, et qui impliquait le départ des forces kurdes-syriennes du YPG et la recherche de la réinstallation de plus de trois millions de réfugiés syriens stationnés sur le sol turc.
Pour sa part, Erdogan a donné à Al-Asad un délai pour retirer ses troupes d'Idlib, mais, après des réunions de hauts fonctionnaires turcs avec une délégation russe à Ankara en février, il a terminé sans obtenir le soutien de Moscou pour la position turque ; démontrant ainsi une fois de plus l'engagement de la Russie à la cause d'Al-Asad, qui continue à maintenir sa position.
La Russie ne coopère pas seulement militairement avec la Syrie, elle a également offert son aide face à l'actuelle pandémie de coronavirus qui ravage le monde, faisant des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de personnes infectées à ce jour. Ainsi, l'Etat russe a envoyé un navire avec du matériel médical pour aider le pays syrien à faire face au COVID-19. Le navire a traversé le détroit du Bosphore mardi avec trois ambulances militaires, selon l'agence de presse Reuters.
La Syrie a signalé le premier cas de la maladie dimanche dernier, après avoir rejeté pendant des semaines les accusations de l'opposition selon lesquelles le virus était arrivé. Il y a maintenant cinq cas diagnostiqués, mais aucun décès.
Cette pandémie est un défi pour la Syrie, qui est plongée dans un conflit civil depuis dix ans et dont le système de santé est en ruine.