Le Maroc s'entraîne au système HIMARS dans le cadre des exercices militaires African Lion

Le système de lance-roquettes le plus avancé jamais testé. Les forces armées marocaines et américaines ont effectué des exercices de tir réel avec le système HIMARS dans la région d'Agadir, dans le sud du Maroc. Ils l'ont fait avec des lance-roquettes appartenant à l'US Marine Corps, mais en prélude à la livraison imminente à Rabat de 18 systèmes HIMARS déjà approuvés par le département d'État américain pour un montant de 582 millions de dollars.
L'entraînement de ces systèmes de lance-roquettes s'inscrit dans le cadre des exercices militaires conjoints African Lion 2023 coordonnés par Washington et Rabat, les plus importants du continent. Dans ce scénario, les militaires marocains et américains ont également effectué des exercices sur la lutte contre les armes de destruction massive pour évaluer la capacité de réponse de l'Unité de secours et de sauvetage des Forces armées royales (FAR) en cas de crise impliquant des risques nucléaires, radiologiques, chimiques ou biologiques.
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— Far-Maroc (@FAR_MAROC) June 13, 2023
📍Tan-Tan, M109A5 artillery fire during #AfricanLion exercise #StrongerTogether pic.twitter.com/w51EHQYV8A
Des simulations qui ont également été étendues à la plus grande nouveauté militaire du moment : les avions sans pilote. Plusieurs unités des armées participantes ont calibré leur capacité de réaction pour contrer une attaque de drone kamikaze contre une cible disposant d'une installation de stockage de produits chimiques. Ces exercices s'ajoutent aux exercices tactiques terrestres, maritimes et aériens inscrits à l'ordre du jour de l'African Lion.
Loin des aspects strictement militaires du champ de bataille, les exercices abordent également la manière de traiter les questions juridiques, l'information du public, la planification médicale avec l'installation d'hôpitaux de campagne et la cybersécurité. Les aspects les plus récents des conflits contemporains sont déjà vécus dans des régions telles que le Sahel et le Sahara.

Le Maroc, l'Algérie et les menaces croissantes de l'Afrique
Rabat est la digue d'endiguement des menaces qui se déversent sur le continent. La menace djihadiste, l'influence du groupe mercenaire Wagner et de ses sponsors étatiques comme l'Algérie sont, aux yeux du Pentagone, l'une des principales sources de tension dans la région. Les manœuvres African Lion visent à soutenir le Maroc dans cette lutte, mais aussi le nécessaire réarmement que les Etats-Unis conduisent et injectent dans les Forces Armées Royales.
En approuvant la livraison de systèmes de lance-roquettes HIMARS à Rabat, Antony Blinken, du département d'État, a déclaré qu'elle "renforcera la capacité du Maroc à faire face aux menaces actuelles et futures, et contribuera à sa capacité à détecter les menaces et à contrôler ses frontières, contribuant ainsi à la stabilité et à la sécurité régionales". Le Maroc est le fer de lance de la course aux armements avec Alger au moment le plus critique de ses relations avec Rabat.
Le régime d'Abdelmadjid Tebboune a procédé à un déploiement massif sans précédent à la frontière algéro-marocaine dans les mêmes semaines que les manœuvres de l'African Lion. Le chef d'état-major de l'armée algérienne, Saïd Chengriha, a ordonné la concentration d'unités militaires à la frontière avec le Maroc et a mis en garde contre l'escalade militaire qui attend les deux pays d'Afrique du Nord à partir du mois de septembre.
Israël, dernier engagement en date pour la sécurité régionale
La tension géopolitique monte au fur et à mesure que le Maroc parvient à réunir davantage de partenaires dans un cercle politique. Pour la première fois, il a réussi à impliquer l'armée israélienne dans les manœuvres militaires du Lion d'Afrique, renforçant ainsi la coopération militaire de plus en plus étroite entre Rabat et Tel-Aviv. Ce scénario stratégique s'ajoute à la volonté exprimée par le président de la Knesset de reconnaître le plan de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
Du 13 mai au 16 juin, quelque 8 000 soldats de 13 pays participent à un déploiement sans précédent dans toute la Méditerranée occidentale. Bien que le Maroc soit le pays hôte des exercices dans les provinces d'Agadir, Tan-Tan, Al Mahbes, Tiznit, Kenitra, Ben Guerrir et Tifnit, des pays tels que le Ghana, le Sénégal et la Tunisie participent également à ces exercices multinationaux conjoints.