Les relations entre le Maroc et la Mauritanie traversent l'un de leurs meilleurs moments, ce qui a conduit à la reprise d'un projet annoncé en 2018

Le Maroc va construire une route entre Smara et la Mauritanie six ans après avoir annoncé le projet

El ministro Nasser Bourita y su homólogo mauritano, el Sr. Mohamed Salem Ould Merzoug - Twitter @DiplomaciaM
Le ministre Nasser Bourita et son homologue mauritanien, M. Mohamed Salem Ould Merzoug - Twitter @DiplomacyM

Le Maroc a dépoussiéré un projet qui, bien qu'annoncé officiellement il y a plus de cinq ans, n'a jamais vu le jour. Et l'une des raisons fondamentales de la relance de la construction d'une route reliant Smara à la Mauritanie est justement la bonne conjoncture des relations entre les Alaouites et leurs voisins mauritaniens.

Une route pour relier Amgala à la Mauritanie

Révélé pour la première fois en septembre 2018 par l'ancien ministre de l'Équipement et des Transports, Abdelkader Amara, ce projet vise à construire une route qui passera par une base opérationnelle de la MINURSO (Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental). Des sources consultées par le média Yabiladi affirment que la route reliant Amgala à la Mauritanie a déjà commencé à être construite.

El ministro Nasser Bourita y su homólogo mauritano, el Sr. Mohamed Salem Ould Merzoug - Twitter @DiplomaciaM
Le ministre Nasser Bourita et son homologue mauritanien, M. Mohamed Salem Ould Merzoug - Twitter @DiplomacyM

"Les excavateurs des Forces Armées Royales (FAR) ont commencé à ratisser le site en vue de la prochaine phase du projet", précisent les sources. La construction de ce nouveau tronçon de route était à l'ordre du jour le 15 février lors de la réunion avec les autorités responsables du projet. Le tout sous l'œil attentif de Colin Stewart, Secrétaire Général pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO.

Cette nouvelle route est une avancée importante pour le Maroc, car elle permettra de limiter quelque peu la menace du Front Polisario dans cette région. C'est pourquoi le projet n'est pas si simple et est bloqué depuis tant d'années. Les intérêts de l'Algérie à maintenir son influence dans la région, à travers le Polisario, se heurtent aujourd'hui à ceux de la Mauritanie, qui sent son alliance avec le Maroc se renforcer de jour en jour.

L'alliance Maroc-Mauritanie, un problème pour l'Algérie

Les administrations marocaine et mauritanienne sont en très bons termes. Les nouvelles positives se succèdent sur les deux pays et les projets qui les unissent. Il y a quelques jours, le Forum économique Mauritanie-Maroc s'est tenu à Nouakchott, où les discussions ont porté sur les secteurs de "l'agriculture, la pêche, l'agroalimentaire, l'énergie et les infrastructures".

Ghazhouani y Abdelmadjid Tebboune
Ghazhouani y Abdelmadjid Tebboune

La Mauritanie pratique depuis des années un funambulisme propre à tous ceux qui ne veulent pas perdre les liens avec le Maroc et l'Algérie. Les relations entre les rivaux régionaux étant rompues, leurs partenaires évoluent sur une ligne ténue qui semble pencher du côté marocain sans pour autant négliger son partenaire algérien traditionnel. C'est du moins la tendance que laissent entrevoir les dernières décisions et démarches de pays comme la Mauritanie.

Le projet déjà lancé nécessite l'approbation de la Mauritanie qui, en outre, une fois la construction de la route achevée, aurait la lourde responsabilité d'en garantir la sécurité. Cependant, l'une des raisons qui a éloigné Nouackchott de cette initiative est la réticence de l'Algérie et du Front Polisario, qui seraient menacés par un nouveau soutien de la part du Maroc.

Mais la situation actuelle, où le Maroc et la Mauritanie coopèrent à tous les niveaux et où les relations sont de plus en plus fructueuses, a conduit l'administration mauritanienne à concentrer ses efforts sur le renforcement de son alliance avec le leader régional, Rabat. Une démarche qui suscite un grand mécontentement en Algérie, car un pays de plus opte pour le camp marocain au détriment de l'Algérie, de plus en plus isolée en termes de soutien régional.