Le Monde publie une carte du Maroc incluant la région du Sahara occidental

Le journal français Le Monde a récemment publié une carte complète du Royaume du Maroc, y compris la région contestée du Sahara occidental, pour illustrer un de ses reportages. Ceci a été perçu dans le Royaume comme un changement clair dans l'approche des médias français sur la question du Sahara, ainsi qu'un reflet de la position française sur la question.
Les médias français sont bien conscients de l'importance de publier la carte complète du Maroc lorsqu'ils traitent de questions liées au Royaume. La presse française a toujours joué un rôle clé dans les relations entre les deux pays, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire.
Les analystes consultés par Al-Arab ont vu dans ce geste un changement de position de la part de Paris. Ils estiment également que c'est un signe que le président français Emmanuel Macron reconnaîtra bientôt la souveraineté marocaine sur le Sahara dans le but de développer davantage les relations bilatérales après une période de tensions diplomatiques.

"La France est bien consciente de la dimension du Maroc au niveau africain à la lumière de son influence déclinante sur le continent", note le journal, qui relève également que ce changement de position pourrait être une tentative de Paris de bénéficier des investissements de la Coupe du monde 2030, que le Maroc organisera avec l'Espagne et le Portugal.
Ce n'est pas la première fois que les médias français publient la carte complète du Maroc. Outre le quotidien, la chaîne de télévision officielle française, TV1, a diffusé la carte complète du Royaume dans un bulletin d'information.
La question du Sahara est une priorité pour le Royaume. Les autorités l'ont rappelé à plusieurs reprises, en particulier le roi Mohammed VI. Le monarque, à l'occasion du 69ème anniversaire du Roi et de la Révolution populaire, a souligné que "la question du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc regarde le monde". "Elle est l'étalon clair et simple à l'aune duquel se mesurent la sincérité des amitiés et l'efficacité des partenariats", a ajouté le roi.

Mohammed VI a également exprimé son espoir de voir les partenaires traditionnels et nouveaux du Royaume qui adoptent des positions peu claires sur leur position à l'égard du Sahara, "clarifier leurs positions et revoir leur contenu d'une manière qui n'accepte pas les interprétations".
Rabat accueillerait favorablement tout changement de position de la France, qui rejoindrait d'autres pays comme l'Espagne, l'Allemagne, les Etats-Unis et Israël. Un tel changement aurait un impact positif sur les relations entre les deux alliés historiques, surtout après des mois d'éloignement.

Pour l'instant, les relations entre le Maroc et la presse française se sont nettement améliorées après que plusieurs médias français, publics et privés, ont critiqué le Maroc pour le rejet par le Royaume de l'offre de la France de participer aux opérations de sauvetage des victimes du tremblement de terre de septembre.
Après une période de fortes critiques à l'égard du pays nord-africain, la presse française s'est à nouveau rangée du côté des intérêts français, en maintenant l'objectivité dans sa couverture des affaires marocaines et après que la coopération sécuritaire entre les deux pays a été significativement renforcée, notamment dans les domaines de la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée.

Le rapprochement entre le Maroc et la France continue de progresser grâce à l'impulsion donnée par les autorités des deux pays. Des rencontres bilatérales entre hauts fonctionnaires, dont les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Nasser Bourita et Stéphane Sejourné, ont eu lieu ces derniers mois, témoignant d'une volonté commune de renforcer la coopération dans différents domaines.
La France s'est même déclarée prête à investir aux côtés du Maroc dans la région du Sahara occidental. "Nous devons faire en sorte de travailler ensemble, nous avons des intérêts communs", a déclaré le ministre français délégué au Commerce extérieur, Franck Rieste, aux journalistes lors d'une visite au Maroc en avril.