Poutine souligne le rôle de l'OCS dans la création d'un nouvel ordre mondial

- Xi appelle à la résistance contre les "ingérences extérieures"
- Erdogan se présente comme un médiateur pour une "paix juste" en Ukraine
Une fois de plus, le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping ont salué l'état des relations bilatérales entre les deux puissances et l'impact de cette alliance sur le monde.
Dans le discours qu'il a prononcé avant une réunion bilatérale avec M. Xi en marge du sommet annuel de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) au Kazakhstan, Poutine a déclaré que les relations entre la Russie et la Chine traversaient "la meilleure période de leur histoire" et devaient être considérées comme une force "stabilisatrice" pour le monde.
"La coopération russo-chinoise dans les affaires mondiales constitue un important facteur de stabilisation sur la scène internationale et nous continuons à l'améliorer", a ajouté le dirigeant russe, qui a également souligné le rôle joué par les deux pays dans la création de l'OCS, une alliance considérée comme un contrepoids aux États-Unis et à leurs alliés.

L'organisation régionale dirigée par Pékin, créée en 2001, vise à développer des approches communes face aux menaces sécuritaires communes, à contrer toute instabilité interne et à renforcer les partenariats économiques.
L'OCS est également un pilier essentiel de la stratégie de la Russie et de la Chine visant à transformer l'ordre mondial fondé sur l'"hégémonie" des États-Unis en un ordre "multipolaire". "À mesure que le nombre de participants augmente, l'OCS joue un rôle de plus en plus important en tant que l'un des principaux fondements d'un ordre mondial multipolaire juste", a expliqué Poutine, en faisant référence à l'adhésion récente du Belarus, allié de Moscou, à l'organisation.
Le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré que le groupe eurasien "démontrait au monde qu'il existe d'autres plateformes internationales, d'autres centres de pouvoir", selon les médias d'État kazakhs.

La République islamique d'Iran s'est jointe à l'alliance l'année dernière. Il s'agit du dernier pays à rejoindre l'alliance après que l'OCS a connu sa première expansion en 2017 avec l'adhésion de l'Inde et du Pakistan. Les autres nations de l'OCS, outre la Chine et la Russie, sont le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Pakistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan.
Lors de son discours, le président russe a également précisé que l'OCS "n'est dirigée contre personne". "Nous ne créons pas de blocs ou d'alliances, nous agissons simplement dans l'intérêt de nos peuples", a-t-il déclaré.
L'expansion de l'OCS coïncide avec celle des BRICS, un autre outil clé de la stratégie russe et chinoise visant à établir un ordre mondial "multipolaire" qui ne soit pas dirigé par l'Occident.
Xi appelle à la résistance contre les "ingérences extérieures"
Pour sa part, Xi a évoqué la "situation internationale turbulente et l'environnement extérieur", déclarant que la Russie et la Chine "devraient continuer à défendre leur amitié pour les générations à venir" et résister à "l'ingérence extérieure", rapporte l'AFP, faisant référence aux États-Unis et à l'Occident.
Le dirigeant chinois a également annoncé qu'il avait établi "des plans et des accords pour le développement des relations bilatérales" avec Poutine, qu'il a qualifié de "vieil ami".
Cette rencontre entre Poutine et Xi est la deuxième en deux mois, après la visite du dirigeant russe à Pékin en mai, afin de renforcer le solide partenariat bilatéral.
Cependant, malgré cette alliance solide, Moscou et Pékin continuent de se disputer l'influence en Asie centrale, une région historiquement proche de la Russie mais essentielle à l'initiative chinoise de la Ceinture et de la Route.
Erdogan se présente comme un médiateur pour une "paix juste" en Ukraine
Outre son entretien en tête-à-tête avec Xi, Poutine a également rencontré le président turc Recep Tayyip Erdogan, son pays faisant partie des États observateurs participant au sommet aux côtés d'autres pays tels que l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar et l'Égypte.
La Turquie, bien que membre de l'OTAN, entretient des liens commerciaux et économiques étroits avec la Russie. Ce rapprochement a conduit Ankara à se positionner comme un médiateur possible dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine.

En marge du sommet de l'OCS, Erdogan a assuré à Poutine que la Turquie pouvait "jeter les bases pour mettre fin à la guerre, d'abord avec un cessez-le-feu et ensuite avec la paix". Selon le dirigeant turc, une paix juste satisfaisant les deux parties est "possible".
Au cours des premiers mois de l'invasion russe, la Turquie a organisé plusieurs cycles de négociations - sans succès - et a contribué à la conclusion d'un accord qui a permis la reprise des expéditions de céréales ukrainiennes à travers la mer Noire. De même, Ankara a fait pression pour que des échanges de prisonniers de guerre aient lieu.