Le quatrième Arabe a appelé Doha à abandonner sa "politique de soutien aux organisations terroristes et à cesser de fournir aux groupes extrémistes des plates-formes pour diffuser leur message

Le Qatar et les conflits arabes, une relation conflictuelle en temps de pandémie

PHOTO/REUTERS - L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad al-Thani

Une crise après l'autre. Ces dernières heures, l'Arabie saoudite, le Bahreïn, l'Égypte et les Émirats arabes unis ont appelé Doha à abandonner sa "politique de soutien aux organisations terroristes et à cesser de fournir aux groupes extrémistes des plates-formes pour diffuser leur message". Le quatuor arabe a décidé en juin 2017 de couper ses liens diplomatiques avec le Qatar, isolant ainsi le petit émirat du Golfe persique.  Cet éloignement est l'une des plus graves crises diplomatiques entre les pays du Golfe ces dernières années. 

Le Qatar, selon le quartet arabe, a donné à diverses organisations extrémistes la possibilité d'apparaître dans ses médias pour propager leur idéologie. Cela a été souligné dans une lettre commune envoyée par les représentants de ces pays aux Nations unies en réponse aux "accusations trompeuses" du délégué qatari et d'autres organismes internationaux, selon l'Asharq Al-Awsat numérique. 

Les représentants du quartet ont déclaré dans la lettre que les mesures prises par leurs États contre Doha étaient une réponse au "soutien continu du Qatar au terrorisme, à l'extrémisme et à l'ingérence dans les affaires intérieures des pays voisins". Dans cette lettre, ils ont précisé que "ces mesures ont été prises en pleine conformité avec le droit international" et ont critiqué les déclarations faites par le délégué qatari devant les instances internationales comme étant "trompeuses". 

El ministro de Asuntos Exteriores de Arabia Saudí Adel al-Jubeir junto a sus homólogos de EAU, Egipto y Bahréin discutiendo la situación diplomática con Qatar, en El Cairo, Egipto, el 5 de julio de 2017

Les diplomates d'Arabie Saoudite, de Bahreïn, d'Egypte et des Emirats Arabes Unis ont expliqué que si le débat trimestriel du Conseil sur le Moyen-Orient "est un forum important pour discuter des crises qui affligent la région, il est décevant que le délégué qatari ait tenté d'abuser de ce débat ouvert. "Contrairement aux mensonges mentionnés par le délégué qatari, les mesures prises par les pays du quartet en réponse au soutien continu du Qatar au terrorisme, à l'extrémisme et à l'ingérence dans les affaires intérieures sont pleinement compatibles avec le droit international", ont-ils déclaré avant de préciser que "leurs gouvernements ont le plus grand respect et la plus grande estime pour le peuple du Qatar". 

Ainsi, le Quartet arabe a appelé le Qatar à remplir ses obligations internationales, notamment l'accord de Riyad signé en 2013, ainsi que son mécanisme de mise en œuvre de 2014 et l'accord complémentaire de Riyad de 2014. En outre, ils ont montré qu'ils étaient prêts à trouver une solution diplomatique durable et honnête à la crise du Qatar. "Le comportement de Doha et son refus d'aborder la question du soutien aux groupes terroristes continuent d'empêcher une solution pacifique au conflit", ont-ils déclaré. 

Cette lettre intervient après que le Qatar ait demandé à la Cour internationale de justice (CIJ) de se déclarer compétente pour déterminer si le traitement de ses citoyens aux Émirats arabes unis depuis juin 2017 viole un traité international sur la discrimination. Ce litige judiciaire s'inscrit dans le cadre de ce conflit diplomatique entre les monarchies du Golfe et l'Egypte et l'Etat qatari. 

Riyad a annoncé en juin 2017 la rupture des relations et la fermeture de tous les ports terrestres, maritimes et aériens à tous les moyens de transport en provenance ou à destination de ce pays. L'Égypte, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont suivi la même démarche que leur voisin et ont annoncé la rupture des relations avec Doha, une annonce qui s'est accompagnée d'une série de mesures économiques, telles que la fermeture des frontières susmentionnée et l'imposition de restrictions à la circulation des Qatariens dans ces pays. 

Les impacts économiques, politiques et sociaux résultant de cette rupture n'ont pas changé le Qatar qui, selon le quartet arabe, continue à soutenir le terrorisme et à jouer un rôle subversif dans la région. Pour sa part, le gouvernement américain a maintenu de bonnes relations avec le Qatar ces dernières années, précisément parce que cette nation abrite l'une des plus importantes bases aériennes américaines au Moyen-Orient. Le troisième anniversaire du boycott arabe du Qatar a été célébré au milieu d'une crise sanitaire sans précédent causée par le coronavirus et deux mois avant que les Émirats arabes unis n'annoncent la normalisation de leurs relations diplomatiques avec Israël.