Quand Alger veut saboter le Tanger Med

Inviter les banques à refuser toute opération de domiciliation bancaire pour des contrats de transport dont le transbordement/transit par les ports marocains devient un crime relève tout simplement de la stupidité. Sachant que le transbordement/transit par le Tanger/Med (c’est ce port qui est visé) est moins coûteux en plus de la proximité qui constitue un gain de temps.
L’Association Professionnelle des Banques et des Etablissements Financiers
Qui est cet organisme qui est derrière cette idée incongrue ? L’Association Professionnelle des Banques et des Etablissements Financiers (ABEF) dont le siège se trouve au Val de Hydra, dans une zone sensible sur les hauteurs d’Alger, côtoyant les villas occupées par les généraux Tewfik, Nezzar, Chengriha et d’autres potentats du régime. Cette Association est la grande inconnue dans la sphère économique et financière algérienne.
La première fois où l’on a entendu parler de cette association c’était en juillet 2022. Un communiqué dans la même veine invitant les banques algériennes à ne plus financer les opérations commerciales contractées avec les entreprises espagnoles. Une façon de punir Madrid pour son soutien à la proposition d’autonomie du Sahara occidental. Une sanction économique pour raison politique. C’est le moins qu’on puisse dire. Et revoilà cette mystérieuse ABEF qui fait rebelote, cette fois-ci contre le Maroc.

A deux reprises cette mystérieuses ABEF agit par un communiqué signé par son délégué général, un certain Rachid Belaïd, qui signe des instructions sans énoncer la moindre motivation comme si cette association était au-dessus des lois et des institutions de l’Etat pour ne pas tenir compte des intérêts économiques du pays.
En fait, cette directive ne peut nullement influer sur le rendement et la rentabilité du port tangérois, tant le flux transitant par Tanger Med vers l’Algérie est insignifiant. Le plus grand perdant dans l’histoire ce sont bien les importateurs algériens qui auront du mal à trouver des partenaires qui accepteraient à se faire dicter un itinéraire contraire à la logique économique. A titre d’exemple, un navire transportant une cargaison de viandes congelées en provenance du Brésil ou une cargaison de bananes en provenance du Costa-Rica ou de Colombie est obligé de transiter par Tanger Med ou souvent y effectuer des opérations de transbordement de la matière transportée, sera, dorénavant obligé de transiter par le port d’Alicante ou un port français. Evidemment, cela ne se ferait pas sans surcoût. Un surcoût qui sera payé par le citoyen algérien puisqu’il sera répercuté sur le prix de revient du produit.
En somme, et quoique l’on puisse penser à Alger, la directive de l’ABEF n’affectera nullement les ports marocains mais elle sera nocive pour le porte-monnaie du consommateur algérien. Plus stupide que les auteurs de pareille décision, tu meurs.