Dans le cadre des Hautes instructions royales, le cabinet du ministère de la Justice sera chargé de la révision et de l'édition du Code de la famille, en confiant son approbation au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et du ministère public.
Selon un communiqué officiel de la Maison Royale, le monarque Mohammed VI a adressé une lettre au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, concernant la révision du Code de la famille. Cette lettre royale concrétise la décision royale annoncée par SM le roi dans le discours du trône pour l'année 2022 et traduit la haute priorité que le Souverain continue d'accorder à la promotion des questions relatives à la femme et à la famille.

L'adoption du Code de la famille en 2004, durant les premières années du règne de Mohamed VI, a marqué une avancée significative pour les droits des femmes en interdisant notamment la polygamie et le mariage des enfants. Dans le cadre de cette réforme, le code du statut personnel a été remplacé par le code actuel, auquel plus de 300 articles ont été ajoutés.
Parmi les principales modifications promues par le monarque en 2004, on peut citer le fait que les deux époux sont responsables de la famille (art. 4), que l'âge de 18 ans est égal pour les deux sexes en ce qui concerne la préparation au mariage (art. 19) et qu'il n'est plus nécessaire que le tuteur de la femme intervienne dans la légalisation du mariage (art. 25).
Cependant, les organisations de défense des droits de la femme ont récemment demandé une deuxième révision de cette loi afin de déterminer la voie vers la parité. Elles ont également demandé, entre autres, que les droits de succession soient garantis, que le mariage des enfants soit interdit et que les mariages entre personnes de religions différentes soient autorisés.
Le Souverain a confié au ministère de la Justice la responsabilité de gérer collectivement et collégialement la préparation de cette importante réforme, parallèlement à la mission que Sa Majesté le Roi a confiée au Chef du gouvernement par la présente lettre, compte tenu de l'importance des aspects juridiques et judiciaires de cette question, au Conseil supérieur de la magistrature et à la Présidence du Parquet.

Sa Majesté le Roi a demandé aux organisations susmentionnées de collaborer étroitement à cette réforme avec les autres organismes directement concernés par cette question, tels que le Conseil national des droits de l'homme, le Conseil supérieur des oulémas et l'agence gouvernementale chargée de l'intégration sociale et de la solidarité, en l'ouvrant également aux fonctionnaires, aux membres de la société civile, aux universitaires et aux membres de la famille.
Avant que le gouvernement n'élabore la législation pertinente et ne la soumette au Parlement pour approbation, les Hautes Instructions Royales ont l'intention de soumettre les amendements proposés qui résulteront de ces larges consultations participatives au Haut Patronage de SM le Roi, garant des droits et des libertés des citoyens, dans un délai maximum de 6 mois.