Le sous-secrétaire d'Etat américain pour l'Afrique du nord en visite au Maroc avec le Sahara occidental en toile de fond

Joshua Harris, sous-secrétaire d'Etat adjoint américain pour l'Afrique du nord, se rend au Maroc pour tenir plusieurs réunions avec de hauts responsables marocains avec la question du Sahara occidental comme l'une des questions importantes à discuter. Parmi les rendez-vous prévus figure une réunion avec Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères.
Le responsable américain s'est déjà rendu vendredi dans les camps de Tindouf en Algérie pour s'entretenir avec des responsables du Front Polisario et des responsables algériens et s'enquérir de la situation des réfugiés sahraouis qui y vivent dans des conditions difficiles, mais aussi pour manifester le soutien des Etats-Unis à une solution politique au conflit du Sahara occidental sur la base des résolutions de l'Organisation des Nations unies (ONU).
En effet, plusieurs organisations telles que le Mouvement sahraoui pour la paix, le Fórum Canario Saharaui et Africa Watch ont dénoncé le fait que le Front Polisario et l'Algérie, en charge de ces installations de réfugiés, ont commis des abus à l'encontre de plusieurs citoyens sahraouis, qui vivent une situation compliquée.

"Mon but en visitant Tindouf était d'exprimer la sincérité de l'engagement de mon gouvernement à soutenir le processus politique des Nations unies pour parvenir à une solution politique permanente et digne au Sahara occidental", a déclaré Joshua Harris. Le responsable américain a rencontré le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté algérienne à l'étranger, Lounes Magramane, pour discuter des plans de soutien aux efforts de l'ONU pour parvenir à une solution politique basée sur "le réalisme et l'esprit de compromis".
La délégation conduite par Joshua Harris a également souligné que le succès du processus politique pour la paix et une solution au conflit sahraoui dépend d'une série de conditions, dont un cessez-le-feu dans la région. Ainsi, le Front Polisario est sollicité pour accepter un cessez-le-feu et la cessation de toute activité militaire.
La position des États-Unis est très importante puisque le géant nord-américain a déjà reconnu le statut marocain du Sahara en décembre 2020 grâce à la médiation de l'administration passée de Donald Trump, dans le sillage des accords d'Abraham, par lesquels plusieurs pays arabes ont établi des relations diplomatiques avec Israël en vue de pacifier et de développer la région du Moyen-Orient. Par la suite, l'administration actuelle de Joe Biden a maintenu la même ligne et soutient également fortement le travail de dialogue entre toutes les parties concernées mené par Staffan de Mistura, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental.

La mission diplomatique représentée par Joshua Harris se concentre principalement sur la question de la sécurité régionale pour chercher à promouvoir la paix dans la région de l'Afrique du Nord et souligne l'engagement des Etats-Unis au processus politique mené par l'ONU concernant le conflit du Sahara occidental, a déclaré le Département d'Etat américain dans un communiqué officiel.
"Le sous-secrétaire d'Etat Joshua Harris est arrivé au Maroc pour rencontrer des représentants du gouvernement marocain, y compris le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, pour discuter de la promotion de la paix, de la prospérité et de la sécurité dans la région", a déclaré le Bureau des affaires du Proche-Orient du Département d'Etat américain sur les médias sociaux.
Les visites de Harris au Maroc et en Algérie coïncident avec la tournée que Staffan de Mistura effectue lui-même dans les enclaves importantes autour des provinces dites du sud du Maroc, telles que Dakhla et El Aaiún, où il a pris contact avec toutes les parties impliquées dans la question sahraouie en vue de promouvoir le dialogue et la compréhension. L'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental a été en contact au cours des derniers mois avec les parties concernées, notamment le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et les membres du "Groupe d'amis", dont l'Espagne, les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni et la France, dans le but de trouver une solution au problème existant.

Les Etats-Unis et leur soutien à la proposition marocaine pour le Sahara
La tournée de Joshua Harris en Algérie et au Maroc met en exergue l'importance que les Etats-Unis accordent à la région du Maghreb et surtout à la question du Sahara occidental. Sur cette question, le géant américain a soutenu la proposition du royaume marocain pour le Sahara occidental sous la présidence de Donald Trump. Cette position n'a pas changé sous le nouveau gouvernement de Joe Biden.
Le Maroc considère le Sahara occidental comme une partie de son territoire méridional et propose une formule de large autonomie sous souveraineté marocaine pour régler le différend sahraoui et développer au maximum le territoire. Selon cette formule, les Sahraouis disposeraient d'une grande capacité d'autonomie, tout en réservant à l'État marocain les pouvoirs en matière de sécurité et de politique étrangère.
Le pays nord-africain a reçu le soutien de nations importantes telles que les États-Unis, les Émirats arabes unis, Israël, l'Allemagne et l'Espagne, qui ont considéré son initiative comme la manière la plus sérieuse, crédible et réaliste de résoudre le problème du Sahara occidental.
D'autre part, le Front Polisario propose d'organiser un référendum sur l'indépendance de la population sahraouie, qui bénéficie d'un soutien international moindre et qui est difficile à mettre en œuvre, comme l'ont souligné plusieurs analystes. Le principal soutien de l'organisation du Polisario est l'Algérie, le grand rival politique du Maroc, avec lequel elle a rompu ses relations diplomatiques en août 2021, estimant avoir subi des "actes hostiles" de la part du royaume marocain, malgré la main tendue que le roi du Maroc, Mohammed VI, a toujours eu pour améliorer les relations entre les deux nations voisines.
Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra.