Tebboune utilise la situation à Gaza pour gagner des voix
Lors d'un récent meeting électoral dans la ville de Constantine, le président algérien Abdelmajid Tebboune a promis de construire trois hôpitaux dans la bande de Gaza si les frontières terrestres entre l'Égypte et l'enclave palestinienne étaient rouvertes, afin de gagner des voix à quelques semaines des élections présidentielles.
« Nous jurons par Allah que s'ils nous aident et ouvrent la frontière entre l'Égypte et Gaza, l'armée est prête (à entrer dans Gaza) », a-t-il déclaré. « Si seulement ils ouvraient la frontière, en 20 jours nous construirions trois hôpitaux avec des centaines de médecins et nous aiderions à reconstruire ce que les sionistes ont détruit », a-t-il ajouté.
En juin dernier, lors de l'ouverture de la Foire internationale d'Alger, M. Tebboune a évoqué avec les chefs de l'armée la possibilité de construire de tels hôpitaux et les envoyer à Gaza dans la mesure du possible.
Les commentaires de M. Tebboune ont été comparés à ceux du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a annoncé le mois dernier la possibilité que son pays intervienne dans la guerre entre Israël et le Hamas pour protéger les Palestiniens, comme il l'a fait en Libye, en Syrie et dans la région du Nagorno-Karabakh.
Ces commentaires ont été largement critiqués comme étant populistes, le président algérien cherchant à exploiter la question palestinienne pour tenter de regagner la légitimité perdue et gagner des voix.
Ces déclarations sur Gaza interviennent peu de temps après que M. Tebboune se soit également engagé à approvisionner le Liban en carburant à la suite de la panne générale d'électricité survenue ce week-end, qui a même touché l'aéroport de Beyrouth.
En revanche, le président n'a présenté aucune proposition concernant l'Algérie et s'est contenté de rappeler les réalisations passées, telles que celles qu'il a présentées au cours de son premier mandat, ainsi que les défis auxquels le pays a été confronté.
À cet égard, M. Tebboune a souligné que « le peuple algérien est musulman et appartient au monde arabe, pas à la France ». « Certaines parties ont essayé de détourner le mouvement populaire. Ils attendaient que notre pays tombe comme d'autres pays, mais le peuple l'a sauvé avec l'armée du pays », a-t-il ajouté.
Sur le plan économique, M. Tebboune a affirmé que le pays « n'a pas un seul dollar de dette », rappelant que l'économie algérienne « est la troisième en Afrique » après avoir fait face à de nombreux défis. « Pour la première fois depuis l'indépendance du pays, le budget annuel de l'Etat a atteint 113 milliards de dollars », a-t-il expliqué.
M. Tebboune a promis que la prochaine législature, s'il est réélu, « sera une législature économique et non politique », indiquant que l'objectif de la phase actuelle est de renforcer la production d'acier. « Nous exportons maintenant du ciment après en avoir importé, et notre objectif est que l'Algérie soit le premier pays à exporter du phosphate, du zinc et du plomb au cours de la prochaine période », a-t-il ajouté.
Le président a également souligné que l'Algérie est « première en Afrique et deuxième dans le monde arabe dans le domaine du dessalement de l'eau de mer ».
Les élections auront lieu le 7 septembre. Il s'agit des deuxièmes élections dans le pays après la démission en 2019 du président Abdelaziz Bouteflika, décédé deux ans plus tard.
Le président algérien, principal candidat, affrontera dans les urnes Abdelali Hassani Sharif, chef du Mouvement pour une société de paix, le plus grand parti islamique, et Youssef Aouchish, premier secrétaire du Front des forces socialistes.
