Face à un Sénat divisé, il est peu probable qu'il soit reconnu responsable de l'attaque du Capitole

Trump fait face à son deuxième procès de destitution au Congrès

AFP/JIM WATSON - Un an après sa première destitution, l'ancien président Donald Trump est confronté à un second procès sans précédent qui débutera le 9 février 2021 au Sénat.

Le second procès de destitution, connu aux Etats-Unis sous le nom de "impeachment", de l'ancien président Donald Trump débutera mardi dans un Sénat divisé qui ne le condamnera guère pour sa responsabilité dans l'assaut du Capitole. 

Le processus commencera à 13h00 (18h00 GMT) au Sénat, où les cent sénateurs feront partie du jury. 

Selon ce qui a été convenu lundi entre les dirigeants du Sénat, le démocrate Chuck Schumer et le républicain Mitch McConnell, la première journée sera consacrée à l'évaluation de la constitutionnalité de cette mise en accusation, ce à quoi les législateurs consacreront quatre heures de débat, suivies d'un vote sur la question. 

El líder de la mayoría del Senado de EEUU, Chuck Schumer (demócrata de Nueva York)
Légalité du processus

Une majorité d'experts constitutionnels ont estimé que le processus est légitime même s'il ne peut plus aboutir à la destitution de Trump, car il évalue des événements qui se sont produits alors qu'il était encore président. 

Il n'y a pas d'"exception de janvier" dans la Constitution, qui permet aux présidents d'abuser de leur pouvoir dans leurs derniers jours (en fonction) sans avoir à rendre de comptes", ont affirmé les "procureurs" démocrates dans leur journal lundi. 

Lors d'un vote similaire fin janvier, seuls 5 des 50 sénateurs républicains ont voté en faveur de la constitutionnalité du processus, ce qui laisse présager un acquittement comme résultat final du procès puisqu'il en faudrait au moins 17 pour condamner Trump. 

El líder de la minoría del Senado, Mitch McConnell, de Kentucky, habla con los periodistas tras un almuerzo de política republicana en el Capitolio, el martes 2 de febrero de 2021, en Washington
Mise en accusation et défense

Une fois que le Sénat aura décidé que le processus est constitutionnel, ce pour quoi il n'aura besoin que d'une majorité simple, le procès pour mise en accusation reprendra mercredi à 12h00 (17h00 GMT), lorsque les arguments des procureurs et de la défense de M. Trump commenceront. 

La mise en accusation aura lieu tous les jours par la suite, sauf le samedi, à la demande de l'avocat juif de Trump, et reprendra le dimanche, avec la perspective de se terminer la semaine prochaine, à moins que des témoins ne soient appelés. 

Mercredi devrait donner le coup d'envoi des arguments d'ouverture des "procureurs" de mise en accusation - qui sont neuf législateurs démocrates de la Chambre basse - qui feront leur présentation pendant une période de 16 heures maximum et en deux sessions au maximum. 

Pour la défense de l'ancien président républicain, la même règle s'appliquera en termes d'heures et de sessions. 

La procédure prévoit que vous pouvez voter pour appeler des témoins ou présenter des preuves supplémentaires, bien que ce scénario soit maintenant incertain car il prolongerait un procès que les démocrates et les républicains veulent régler le plus rapidement possible. 

Fechas clave del juicio político al presidente de EEUU, Donald Trump, en 2019-2020, impugnado por segunda vez por la Cámara y que se enfrenta a un juicio en el Senado
Un processus sans précédent

Ce processus entrera dans l'histoire de deux manières : parce qu'il fera de Trump le premier président américain à être confronté à deux procès politiques - après celui qui s'est tenu il y a un an pour ses pressions sur l'Ukraine - et parce qu'il n'avait jamais fait l'objet d'une "destitution" d'un président lorsqu'il n'est plus au pouvoir. 

Similitudes y diferencias entre los dos juicios de destitución de Donald Trump

Les avocats de Trump se sont accrochés à ce dernier fait et en ont fait le principal pilier de sa défense, arguant qu'il est inconstitutionnel de juger politiquement l'ancien président lorsqu'il n'est plus à la Maison Blanche. 

"On demande au Sénat de faire quelque chose de manifestement ridicule : juger un simple citoyen dans le cadre d'un processus visant à l'expulser d'une fonction qu'il n'occupe plus", ont déclaré lundi les avocats représentant Trump, Bruce Castor, David Schoen et Michael van der Veen. 

Dans un long document de 78 pages, les avocats ont demandé de rejeter le procès contre Trump comme du pur "théâtre politique" par les démocrates, et ont qualifié d'"absurde" l'accusation selon laquelle l'ancien président aurait incité à l'assaut du Capitole. 

Le procès pour mise en accusation va recentrer l'attention de Washington sur Trump moins de trois semaines après que l'ancien président a quitté le pouvoir, mais il ne durera pas trop longtemps : le processus ne devrait durer qu'une semaine ou dix jours, selon les négociations précédentes. 

Les démocrates et les républicains sont tous deux intéressés par une "mise en accusation" fugace : les premiers veulent l'envoyer pour se concentrer sur les priorités du nouveau président de leur parti, Joe Biden ; et les seconds craignent les conséquences d'un long débat sur les actions controversées de Trump.