Le président Recep Tayyip Erdogan ouvre un nouveau chapitre dans les relations diplomatiques turques avec la nomination de 54 ambassadeurs clés

La Turquie nomme de nouveaux ambassadeurs  

El presidente, Recep tayyip Erdogan, abre un nuevo capítulo en las relaciones diplomáticas turcas con el nombramiento de 54 embajadores claves

Le président Recep Tayyip Erdogan, qui conteste certaines frontières et défie les traités internationaux, a ravivé des conflits de longue date avec la plupart des pays et a organisé plusieurs coups d'État avec ses alliés, tant au sein de l'OTAN que de l'Union européenne.  

Le sommet du Conseil de l'Union européenne qui se tiendra les 10 et 11 décembre sera essentiel pour les relations avec la Turquie, où des sanctions pourraient être adoptées à l'encontre de la Turquie. La condition était, a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel, qu'Ankara cesse les provocations et la rhétorique hostile, cependant "les développements ne sont pas positifs" et l'UE a noté que les "actes unilatéraux" se sont poursuivis, de sorte que le sommet tiendra un débat à 27 pour examiner "les premières étapes" d'une réponse. 

Face à cette situation, M. Erdogan a décidé mardi de publier un décret présidentiel sur la nomination de 54 ambassadeurs turcs dans les missions étrangères, nominations considérées par Arab News comme une "mini-révolution" dans le contexte de l'approche traditionnelle du ministère turc des affaires étrangères.  

L'une des nominations cruciales est celle de Murat Mercan, l'actuel ambassadeur au Japon, qui sera désormais l'envoyé principal à Washington. Cette nomination tactique est perçue par certains comme un message voilé à l'administration du président nouvellement élu Joe Biden. Ainsi, la Turquie semble prête à ouvrir une nouvelle page dans les relations bilatérales, aux yeux des observateurs américains. 

Murat Mercan, est confronté à une relation tendue avec les Etats-Unis après que la décision d'Ankara d'acheter le système de défense antimissile S-400 de la Russie ait conduit l'administration Trump à vouloir imposer des sanctions contre la Turquie.   

La nomination par la Turquie de l'actuel ambassadeur en Tunisie, Ali Onaner, comme ambassadeur en France est également considérée comme cruciale. Ce dernier était un camarade de classe du président français Emmanuel Macron à l'École nationale d'administration.  

Onaner, diplomate de carrière, a félicité Macron dans un tweet lorsque son ami a remporté le premier tour de l'élection présidentielle en avril 2017. Cependant, il a récemment attaqué le leader français sur Twitter lorsqu'il a exprimé le souhait de voir Ankara ouvrir "des canaux de dialogue sérieux". Le 9 septembre, il a tweeté : "J'ai un conseil d'ami à donner à mon camarade de classe Macron : vas-y, n'attends pas, vas-y".  

Onaner est confronté à un moment d'inimitié entre la Turquie et la France, suite aux déclarations du président turc invitant Emmanuel Macron à passer "un test de santé mentale" et appelant au boycott des produits français, suite à la publication des caricatures du prophète Mahomet par Charlie Hebdo.

AFP/YOAV DUDKEVITCH - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

Une autre manœuvre tactique d'Ankara est la nomination de Kenan Yilmaz, un bureaucrate actif pendant les négociations diplomatiques sur le conflit libyen, qui a été nommé ambassadeur de Turquie à Tripoli.  

Tugay Tuncer devient ambassadeur aux Emirats arabes unis et Fatih Ulusoy sera le nouvel envoyé en Arabie Saoudite, deux fronts diplomatiques épineux dans les relations de la Turquie avec les pays du Golfe. L'élection d'Erdogan aux postes d'Abu Dhabi et de Riyad signifie, en effet, que la Turquie veut améliorer ses relations avec ces deux pays, selon Arab News. 

Il y a deux semaines, les Émirats arabes unis ont suspendu les visas de voyage des ressortissants de 13 pays, dont la Turquie, pour des "raisons de sécurité".  

En fait, le 14 août, Erdogan a averti Abou Dhabi que la Turquie envisageait de fermer son ambassade et de suspendre ses relations diplomatiques avec les EAU suite à son accord de normalisation des relations avec Israël.  

Selon Al-Monitor, le président turc Recep Tayyip Erdogan est devenu un champion des droits des Palestiniens dans le monde musulman, et les relations entre la Turquie et Israël, autrefois très prospères, n'ont cessé de se détériorer depuis l'arrivée au pouvoir de son parti (AKP) en 2002.  

La Turquie a nommé un ambassadeur pro-Erdogan en Israël pour normaliser les relations. Il n'y a plus d'ambassadeur dans aucun des deux pays depuis mai 2018, date à laquelle Ankara a retiré son envoyé en raison de l'escalade des attaques contre les Palestiniens à Gaza et de la décision de Washington de déplacer son ambassade à Jérusalem.  

Le nouvel ambassadeur, Ufuk Ulutas, 40 ans, est président du Centre de recherche stratégique du ministère turc des affaires étrangères et un responsable politique qui a étudié l'hébreu et la politique du Moyen-Orient à l'Université hébraïque de Jérusalem.