Malgré la réaffirmation par le président Biden de son soutien à Kiev, les républicains continuent de bloquer le fonds d'aide

Zelensky termine sa visite aux États-Unis sans avoir réussi à débloquer le nouveau programme d'aide

Mandel NGAN / AFP - El presidente estadounidense, Joe Biden, le da la mano al presidente ucraniano, Volodymyr Zelensky, en la Oficina Oval de la Casa Blanca
Mandel NGAN / AFP - Le président américain Joe Biden serre la main du président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche.

Le président ukrainien Volodimir Zelensky rentre à Kiev sans avoir obtenu l'approbation du Congrès américain pour un nouveau programme d'aide de 61 milliards de dollars. Malgré les pressions exercées par M. Zelensky lors de ses rencontres avec les dirigeants républicains, ces derniers ont réaffirmé qu'ils n'accepteraient pas de nouveaux fonds pour l'Ukraine à moins que le président Joe Biden et les démocrates du Congrès ne cèdent à leurs exigences et ne répriment plus durement les migrations à la frontière sud

Les républicains lient toute nouvelle aide à Kiev à la sécurité intérieure des États-Unis, en particulier à la frontière avec le Mexique, une zone qui constitue depuis des années un point névralgique de l'immigration sur le continent.

Le nouveau président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a assuré qu'il "se tenait aux côtés de Zelensky et contre l'invasion brutale de Poutine" après sa rencontre avec le président ukrainien, bien qu'il ait précisé qu'"une articulation claire de la stratégie est nécessaire pour permettre à l'Ukraine de gagner".

Le républicain a indiqué que "le peuple américain défend la liberté et est du bon côté dans ce combat", bien qu'il ait également critiqué l'administration Biden "pour avoir demandé des milliards de dollars supplémentaires sans contrôle adéquat et sans stratégie claire pour gagner". En ce sens, comme le note Julian Barnes dans le New York Times, l'Ukraine a été forcée de convaincre que l'aide était nécessaire et qu'elle ne serait pas gaspillée dans une nouvelle contre-offensive ratée comme celle de l'été dernier.

Malgré cela, Joe Biden a exhorté les Républicains à approuver le fonds dès que possible, alors que la guerre entre l'Ukraine et la Russie s'enlise. "Sans financement supplémentaire, nous arrivons rapidement à la fin de notre capacité à aider l'Ukraine à répondre aux demandes opérationnelles urgentes auxquelles elle doit faire face", a déclaré le dirigeant américain, qui affirme que "Poutine parie sur le fait que les États-Unis ne tiendront pas leurs promesses à l'égard de l'Ukraine". "Nous devons lui prouver qu'il a tort", a-t-il ajouté. 

Au cas où le fonds ne serait pas approuvé, M. Biden a souligné que "ce serait un cadeau de Noël pour Vladimir Poutine". Cependant, selon le sénateur du Kentucky Mitch McConnell, cité par le journal américain, l'approbation d'un paquet d'aide à l'Ukraine avant la fin de l'année est devenue "virtuellement impossible".

Washington est l'allié le plus important de l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe en février 2022. Depuis le début du conflit, on estime que les États-Unis ont fourni à Kiev plus de 44 milliards de dollars d'aide à la sécurité.

En ce qui concerne ce nouveau fonds d'assistance potentiel, le Kremlin a déclaré que toute nouvelle aide américaine était vouée à l'échec, car son armée a réalisé des gains "significatifs" sur la ligne de front. Moscou accentue la pression à l'est et au sud, mais ces "victoires" ont un prix élevé. Selon les services de renseignement américains, 315 000 soldats russes ont été tués ou blessés depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.

M. Zelensky, pour sa part, a souligné qu'"il est très important" que, d'ici la fin de l'année, "un signal très fort de notre unité puisse être envoyé à l'agresseur". "L'unité de l'Ukraine, des États-Unis, de l'Europe ? du monde libre tout entier", a-t-il souligné. 

M. Zelensky ne se rendra toutefois pas en Ukraine les mains vides. Lors de sa rencontre avec le dirigeant ukrainien, Joe Biden a annoncé une aide militaire de 200 millions de dollars, dont des armes antiaériennes et des munitions.