Depuis avril 2020, les gens subissent des réductions de leurs rations alimentaires

Le manque de dons aggrave la situation alimentaire en Afrique de l'Est

photo_camera PHOTO/ACNUR/WILL SWANSON - Femme réfugiée éthiopienne avec un sac de riz donné par les autorités kenyanes dans le camp de Moyale, comté de Marsabit, Kenya

L'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont mis en garde aujourd'hui contre la situation désastreuse dans laquelle se trouvent 4,4 millions de réfugiés en Afrique de l'Est en raison du manque de dons, qui les a obligés à réduire les rations alimentaires à des niveaux minimums.

"Ce que nous donnons maintenant, c'est l'essentiel pour qu'une personne puisse survivre et devoir réduire ce qui n'était déjà pas suffisant, c'est quelque chose qui nous brise le cœur, mais nous sommes obligés de le faire", a déclaré le porte-parole du PAM à Genève, Tomson Phiri.

Les deux agences ont demandé 266 millions de dollars pour mettre fin à la réduction des rations alimentaires pour 72 % des réfugiés qu'elles servent dans 11 pays d'Afrique de l'Est et de la Corne de l'Afrique.

Cela entraîne une augmentation de la malnutrition, de l'anémie et du retard de croissance chez les enfants.Le cas le plus grave est celui du Rwanda, qui a vu son aide alimentaire mensuelle aux réfugiés réduite de 60 %, suivi de l'Ouganda et du Kenya (40 %), du Sud-Soudan (30 %), de Djibouti (23 %) et de l'Éthiopie (16 %).

La situation a été aggravée par les restrictions imposées à la suite de la pandémie du VIH/sida-19 qui ont réduit la quantité de nourriture sur les marchés des camps de réfugiés et l'espoir de nombreuses personnes d'envoyer l'argent gagné en travaillant dans de petites entreprises ou des emplois temporaires à leurs familles.

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"La pandémie a été dévastatrice pour tout le monde, mais pour les réfugiés encore plus ", a déclaré la directrice régionale du HCR pour l'Afrique de l'Est, Clémentine Nkweta-Salami.

"La réduction des rations alimentaires conduit à l'utilisation de stratégies négatives pour obtenir des aliments de base, comme sauter des repas, s'endetter, vendre ses biens ou faire travailler les enfants. Il y a du désespoir et le sentiment de ne pas avoir d'alternative", a-t-elle expliqué.

Ces personnes subissent des réductions de leurs rations alimentaires depuis avril 2020, et si la situation continue, elles seront obligées de décider entre rester dans les camps où il n'y a pas de nourriture ou retourner dans leurs lieux d'origine, où règne l'insécurité.

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