Un rapport d'Amnesty International révèle les pratiques violentes du régime lors des manifestations de masse de l'année dernière

L'Iran ferme Internet pour dissimuler les meurtres commis dans le cadre de l'escalade de la violence en 2019

PHOTO/AFP - Irán apaga internet para ocultar los asesinatos en la escalada de violencia en 2019

Selon un nouveau rapport d'Amnesty International (AI), Téhéran a utilisé une fermeture massive d'Internet pour cacher "la véritable ampleur des meurtres illégaux commis par les forces de sécurité".

Ce nouveau rapport de l'organisation des droits de l'homme se base sur les manifestations qui ont eu lieu il y a un an en République islamique pour protester contre la hausse du prix de l'essence, mais qui étaient une violation du gouvernement de Hassan Rohani. 

Le groupe de défense des droits de l'homme a déclaré lundi qu'il avait vérifié que 304 personnes avaient été tuées par les forces de sécurité lors des manifestations de novembre 2019, dont 23 enfants, mais qu'il soupçonnait que le nombre réel était bien plus élevé.

Téhéran a déclenché une violente répression après que les manifestations contre l'énorme augmentation du prix des carburants se soient transformées en protestations généralisées contre le régime.

Le rapport d'Amnesty indique que "les forces de sécurité ont illégalement utilisé la force létale contre la grande majorité des manifestants et des passants tués, tirant la plupart du temps dans la tête ou le torse, indiquant l'intention de tuer. À ce jour, aucun fonctionnaire n'a été tenu responsable de ces meurtres illégaux.

Déjà dans son dernier rapport intitulé "Trampled Humanity : Mass arrests, disappearances and torture since Iran's November 2019 protest", AI a documenté les récits de dizaines de manifestants, de spectateurs et de personnes qui ont été arrêtés par le régime iranien en relation avec les manifestations qui ont rempli les rues des principales villes d'Iran en novembre 2019. Au total, 7 000 personnes, dont des hommes, des femmes et des enfants, ont été détenues par les autorités iraniennes.  Selon le rapport, parmi les victimes figuraient des enfants âgés de dix ans.

L'annonce faite l'année dernière par le président iranien Hassan Rohani d'une augmentation de 50 % du prix du carburant a provoqué une réaction immédiate de la population, qui a décidé de descendre dans la rue en signe de protestation. Bien que cette hausse des prix du pétrole ait servi de prétexte pour protester contre les inégalités et les injustices sociales qui existent dans le pays.

La réponse du gouvernement n'a pas été tendre et il a décidé de prendre plusieurs mesures radicales telles que le blocage de l'internet pour les 80 millions d'habitants iraniens. Selon Amnesty, ces révoltes ont entraîné la mort de 143 personnes, en plus de la détention de 7 000 autres.

Les peines de prison infligées aux personnes condamnées vont d'un mois à dix ans de prison pour des accusations que l'organisation des droits de l'homme juge fausses, telles que "se réunir pour commettre des crimes contre la sécurité nationale", "diffuser de la propagande contre le système", "troubler l'ordre public" et "insulter le Guide suprême".

"Amnesty International a connaissance de plus d'une douzaine de cas dans lesquels la flagellation a été infligée en plus de peines de prison et dans au moins deux cas, les peines de flagellation ont été exécutées", indique la déclaration de l'organisation.