Les Saoudiens accueillent plus d'un million de pèlerins qui commencent le haj sous un soleil de plomb

Après la vague de chaleur meurtrière de l'année dernière, les autorités ont mobilisé plus de 40 agences gouvernementales et 250 000 fonctionnaires pour améliorer la protection
hajj-meca

Plus d'un million de pèlerins ont participé mercredi au rite le plus important de l'islam sous un soleil de plomb, alors que le hadj débutait et que les hôtes saoudiens s'efforçaient d'éviter les plus de 1 000 décès survenus l'année dernière sous une chaleur étouffante.

Avec des températures qui devraient dépasser les 40 degrés Celsius, les pèlerins en robe ont lentement encerclé la Kaaba, le cube noir situé au cœur de la Grande Mosquée de La Mecque, le lieu le plus sacré de l'islam.

Les médias d'État ont rapporté que d'autres avaient commencé à arriver dans la ville tentulaire tentaculaire de Mina, à la périphérie de La Mecque, où ils passeront la nuit avant le point culminant du hadj jeudi, les prières sur le mont Arafat, où le prophète Mahomet aurait prononcé son dernier sermon.

Environ 1,4 million de pèlerins sont arrivés en Arabie saoudite avant le hadj, l'un des cinq piliers de l'islam qui doit être accompli au moins une fois par tous les musulmans qui en ont les moyens. Les autorités ont renforcé les mesures de protection contre la chaleur, notamment en installant des abris supplémentaires, afin d'éviter que ne se reproduise la tragédie de l'année dernière, où 1 301 personnes avaient trouvé la mort alors que les températures avaient atteint 51,8 °C.

Mercredi, les pèlerins effectueront le tawaf, consistant à faire sept fois le tour de la Kaaba, vers laquelle les musulmans se tournent chaque jour pour prier. Avant d'entrer à La Mecque, les pèlerins doivent d'abord entrer dans un état de pureté, appelé ihram, qui exige une tenue et un comportement particuliers.

Les hommes revêtent un vêtement blanc sans couture, semblable à un linceul, qui souligne l'unité entre les croyants, indépendamment de leur statut social ou de leur nationalité. Les femmes, quant à elles, portent des robes amples, également blanches, qui ne laissent apparaître que leur visage et leurs mains.

Les pèlerins arrivés en bus ont commencé à affluer à Mina mardi après-midi, où ils ont été accueillis par du personnel leur offrant du café et des dattes. « Je suis tellement heureuse, c'est un sentiment incroyable », a déclaré Reem al-Shogre, une Saoudienne de 35 ans qui effectue le pèlerinage pour la première fois.

Après la canicule meurtrière de l'année dernière, les autorités ont mobilisé plus de 40 agences gouvernementales et 250 000 fonctionnaires pour améliorer la protection. Les zones ombragées ont été agrandies de 50 000 mètres carrés, des milliers de médecins supplémentaires seront en stand-by et plus de 400 unités de refroidissement seront déployées, a déclaré la semaine dernière le ministre du Hadj, Tawfiq al-Rabiah.

L'intelligence artificielle aidera à traiter le déluge de données, notamment les vidéos provenant d'une nouvelle flotte de drones, afin de mieux gérer les foules massives. Les autorités ont déclaré que la plupart des décès survenus l'année dernière concernaient des pèlerins non enregistrés qui n'avaient pas accès à des tentes et des bus climatisés.

Cette année, elles ont sévi contre les pèlerins non enregistrés, en menant des raids fréquents, en recourant à la surveillance par drones et en envoyant une avalanche de SMS d'alerte. Les permis pour le pèlerinage sont attribués aux pays selon un système de quotas, puis distribués aux individus par tirage au sort.

Mais même pour ceux qui parviennent à en obtenir un, le coût élevé incite beaucoup à tenter le pèlerinage sans permis, même s'ils risquent d'être arrêtés et expulsés s'ils sont pris.

Les foules importantes lors du hadj se sont révélées dangereuses par le passé, notamment en 2015, lorsqu'une bousculade lors du rituel de la « lapidation du diable » à Mina a fait jusqu'à 2 300 morts, la catastrophe la plus meurtrière du hadj.

L'Arabie saoudite tire des milliards de dollars par an du hadj et du pèlerinage moins important connu sous le nom de omra, qui a lieu à d'autres moments de l'année.