Le Maroc prépare ses infrastructures sportives pour la Coupe d'Afrique des Nations 2025 et la Coupe du monde 2030

Lors du dernier Sommet mondial du football qui s'est tenu à Rabat, l'Agence nationale des équipements publics a évalué l'état des stades marocains pour accueillir la Coupe d'Afrique des nations de cette année et divers matchs de la Coupe du monde 2030
Obras del estadio Moulay Abdallah en Rabat, Marruecos, con capacidad para 65.000 espectadores - PHOTO/ @worldstadium_FR
Travaux de construction du stade Moulay Abdallah à Rabat, au Maroc, d'une capacité de 65 000 spectateurs - PHOTO/ @worldstadium_FR
  1. Les cinq axes de la rentabilité des stades
  2. Projets de reconstruction de stades
  3. L'ANEP mise sur les stades intelligents

La capitale marocaine, Rabat, a accueilli les 9 et 10 avril derniers le World Football Summit (Sommet mondial du football), au cours duquel l'Agence nationale des équipements publics (ANEP) a évalué l'avancement des travaux des stades qui accueilleront la prochaine Coupe d'Afrique des nations (CAN) qui débutera en décembre et la Coupe du monde 2030, organisée conjointement avec l'Espagne et le Portugal.

« Avant de construire les stades, il faut penser à leur rentabilité, il faut penser à leur rentabilité », a souligné Zineb Benmousa, directrice générale de l'ANEP, lors de son intervention lors de la première session du Sommet, qui s'est tenue à l'UM6P de Rabat. Benmousa a précisé que « les équipements sportifs ne doivent pas être construits uniquement pour accueillir des compétitions internationales, mais qu'ils doivent être des infrastructures polyvalentes intégrées dans leur propre environnement économique et social ». 

Diseño del estadio Hassan II de Casablanca - PHOTO/CEDIDA
Conception du stade Hassan II de Casablanca - PHOTO/CEDIDA

Les cinq axes de la rentabilité des stades

S'appuyant sur l'expérience acquise et les leçons tirées des précédentes éditions des grandes compétitions, Benmoussa a souligné que « la rentabilité d'un stade s'articule autour de cinq axes primordiaux qui doivent être pris en compte dès la phase de conception de chaque stade ». 

Ces cinq axes sont les suivants :

  1. Le stade en tant qu'espace multifonctionnel : il doit être pensé dès la phase de conception avec ses accès, ses zones VIP et ses espaces d'accueil, afin d'éviter des modifications ultérieures très coûteuses, car les stades sont des structures gigantesques qui nécessitent de grands travaux.
  2. Implanter les stades dans des zones à fort potentiel de développement économique : l'objectif est de maximiser leur impact sur l'écosystème local et d'éviter la création d'infrastructures isolées ou sous-utilisées.
  3. Mettre en place des partenariats public-privé afin de garantir la rentabilité des stades et d'assurer leur maintenance et leur gestion à long terme.
  4. Plaider en faveur d'une politique tarifaire inclusive qui permette de garantir l'accès du public aux différents services et espaces des stades.
  5. Transformer ces équipements sportifs en un pôle dynamique et utile dans la vie quotidienne en tant qu'espaces à forte valeur ajoutée en matière de commerce, de loisirs, de culture et de services... 
Gran Estadio de Tánger - PHOTO/TWITTER @FRMFOFFICIEL
Le grand stade de Tanger - PHOTO/TWITTER @FRMFOFFICIEL

Projets de reconstruction de stades

Suivant la logique de rentabilité permanente des stades, l'ANEP a promu la reconstruction complète du complexe sportif Moulay Abdellah à Rabat et du futur stade Hassan II à Benslimane, en misant sur des infrastructures sportives intelligentes et connectées. 

La même approche a été adoptée par l'agence pour les stades de Marrakech, d'Agadir et de Fès, où les projets sont conçus en deux phases : une version pour la Coupe d'Afrique des nations 2025, suivie d'une adaptation aux normes de la Coupe du monde 2030. 

Cette philosophie guide également les opérations de rénovation déjà réalisées, comme c'est le cas du complexe Mohammed V de Casablanca, qui rouvrira ses portes le 12 avril prochain, après de longs mois de travaux, à l'occasion du derby entre le Raja et le Wydad. 

Lors du récent Sommet mondial du football, la directrice générale de l'ANEP a également commenté l'avancement des travaux du programme d'amélioration des stades pour accueillir la CAN en décembre de cette année et la Coupe du monde en 2030. Il s'agit de trois catégories de projets identifiés par l'agence :

  •  La reconstruction totale du complexe Moulay Abdellah à Rabat et du stade Hassan II à Benslimane.

  • L'amélioration des stades de Fès, Marrakech et Agadir, modernisés pour la CAN 2025 puis adaptés pour la Coupe du monde 2030.

  • La modernisation du complexe Mohammed V à Casablanca et du grand stade de Tanger, déjà adaptés aux deux compétitions. 

Selon la directrice générale de l'Agence nationale des équipements publics, les stades sont en phase finale de réalisation et les travaux avancent à un rythme soutenu afin de respecter les délais fixés pour la Coupe d'Afrique des nations 2025. 

Le stade Hassan II de Benslimane est sur le point d'entrer dans une nouvelle phase décisive : les travaux principaux et la pose de la structure, tandis que les travaux de terrassement touchent à leur fin. 

De leur côté, les stades de Fès, Marrakech et Agadir ont atteint une phase plus avancée : la réception technique. Ces infrastructures seront bientôt opérationnelles pour accueillir les rencontres de la CAN. 

Quant aux complexes sportifs de Rabat et de Tanger, les travaux de finition sont dans les temps. Ces deux stades font partie des projets entièrement alignés sur le cahier des charges strict de la FIFA pour la Coupe du monde 2030, qui impose des exigences de haut niveau en matière d'équipements, de sécurité, d'accessibilité et de connectivité. 

Gran Estadio de Tánger con capacidad para más de 65.000 personas <strong>- PHOTO/ATALAYAR</strong>
Le grand stade de Tanger d'une capacité de plus de 65 000 personnes - PHOTO/ATALAYAR

L'ANEP mise sur les stades intelligents

Les stades que le Maroc prépare pour la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030 sont des stades intelligents, dans lesquels toutes les technologies ont été prises en compte, pour le son, les sièges, le wifi, la lumière, la sonorisation et les salles de conférence de haute technologie. 

Le grand stade Hassan II de Benslimane, qui sera le principal site marocain de la Coupe du monde 2030, intégrera les dernières innovations à l'échelle mondiale. 

Les travaux ne s'arrêteront pas après la Coupe d'Afrique des nations, mais, selon la déclaration de Zineb Benmoussa, les études relatives aux normes de la FIFA pour la Coupe du monde 2030 seront déjà appliquées aux autres stades qui accueilleront l'événement. Les travaux de modernisation et d'amélioration commenceront dès la fin de la CAN 2025. 

L'expérience que le Maroc acquiert avec le développement de ces infrastructures sportives ne restera pas à l'intérieur de ses frontières. La Fédération royale marocaine de football (FMRF) prévoit de collaborer à des projets de modernisation et d'amélioration des installations sportives dans d'autres pays africains. 

Parmi les exemples de la réussite de l'agence sur le continent africain, on peut citer l'installation de gazon synthétique dans 17 pays, la pose de gazon naturel sur des terrains de football au Burkina Faso et en Mauritanie, et la construction de gradins au Burundi et à Sao Tomé. 

Il convient de rappeler que l'agence a réalisé plus de 6 000 projets d'installations publiques depuis 1980 ; elle a géré plus de 4 700 projets de construction, d'aménagement et d'agrandissement, avec un budget de plus de 53 milliards de dirhams en 2023.