Plusieurs scientifiques marocains figurent parmi les meilleurs chercheurs au monde

Le classement de l'Indice de développement académique 2025 inclut quatre scientifiques marocains parmi les 200 meilleurs chercheurs au monde
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Quatre scientifiques marocains travaillant dans le domaine universitaire ont été classés parmi les 200 meilleurs chercheurs au monde, selon le classement de l'Indice de développement académique 2025. 

Cette reconnaissance est une consécration des efforts déployés par le Maroc pour améliorer ses centres de développement et de recherche. 

Ce classement est basé sur des critères scientométriques rigoureux, notamment l'indice de Hirsch (h-index), qui mesure l'impact et la portée des travaux de recherche. Cet indice permet également de suivre la qualité de la recherche scientifique dans de multiples disciplines. 

Basé sur l'analyse de plus de 1,1 million de profils scientifiques à travers le monde, ce classement jouit d'une crédibilité reconnue dans le monde universitaire. Le rapport ne fait l'objet d'aucune intervention humaine dans le classement, ce qui garantit la transparence, la rigueur et l'impartialité des résultats d'une étude qui exclut les chercheurs dont les profils ou les domaines de recherche n'ont pas encore été validés. 

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Des scientifiques marocains ayant un impact mondial

Dans la dernière édition de l'Academic Development Index (AD Index) 2025, quatre chercheurs marocains ont réussi à conserver leur place dans le cercle restreint des 200 scientifiques les plus influents au niveau mondial. 

Parmi ces scientifiques, on peut citer Abdesalam Hamada, professeur de physique à l'Université Hassan II de Casablanca, qui occupe la 40e place au niveau mondial et la première au niveau national, avec un indice h de 281 et plus de 392 014 citations. Le chercheur marocain s'est distingué par ses contributions remarquables à la recherche nucléaire, dans le cadre de son travail avec l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) et sa participation à d'importants projets internationaux, tels que les expériences menées au Grand collisionneur de hadrons (LHC). 

Hamada est l'un des rares chercheurs internationaux à avoir franchi le seuil symbolique des 250 dans l'indice de Hirsch, un classement réservé aux scientifiques dont les contributions ont profondément transformé leur discipline. 

La liste comprend également un autre chercheur marocain de renom : Idris Ben Shakroun, qui occupe la 131e place au niveau mondial et la deuxième place au niveau national. Le professeur de l'université Hassan II - Aïn Chock à Casablanca présente un indice h de 252 et 304 468 citations, avec une contribution décisive à l'avancement de la physique nucléaire et des hautes énergies. 

Una maestra de escuela ayuda a un alumno a leer un texto en amazigh, una lengua antigua de Rabat - AFP/ ABDELHAK SENNA
Une institutrice aide un élève à lire un texte en amazigh, une langue ancienne de Rabat

Outre ses recherches de grande valeur, Ben Shakroun joue également un rôle important dans la formation de jeunes chercheurs marocains dans des domaines de pointe tels que l'informatique quantique et les technologies subatomiques. 

Farida El Fassi et Rajaa Cherkaoui El Moursli se sont distinguées comme représentantes féminines de l'excellence scientifique. 

Farida El Fassi, de l'Université Mohammed V de Rabat, est la première femme marocaine à figurer dans la liste des 200 meilleurs scientifiques, occupant la 169e place. El Fassi collabore avec d'importantes institutions scientifiques internationales dans le cadre de projets de grande envergure. Grâce à ses travaux en calcul haute performance (HPC) et en analyse de données massives issues d'expériences en physique des hautes énergies, elle a obtenu un h-index de 247 et 342 787 citations. 

De son côté, Rajaa Cherkaoui El Moursli, de la même université, occupe la quatrième place nationale et la 182e place mondiale, avec un indice h de 245 et 308 707 citations, grâce à ses contributions importantes à la physique médicale, notamment dans l'application des technologies nucléaires au diagnostic médical et à la lutte contre le cancer. La professeure de physique nucléaire est considérée comme l'une des femmes scientifiques les plus influentes d'Afrique du Nord. 

Les six meilleurs scientifiques marocains

Outre ces quatre scientifiques, d'autres chercheurs marocains figurent parmi les six premiers au niveau national et proviennent de divers domaines scientifiques, notamment la physique nucléaire, l'électrochimie et l'agriculture durable. 

Après les quatre chercheurs classés parmi les meilleurs au monde, Belkheir Hammouti, professeur et chercheur en chimie environnementale à l'Université EuroMed de Fès, occupe la cinquième place au niveau national, classé 7 370e au niveau mondial, avec un indice h de 108 et 38 855 citations. Hammouti est reconnu pour ses recherches pionnières en électrochimie appliquée et en traitement de la pollution industrielle, qui ont un fort impact dans les domaines du changement climatique et de la dépollution de l'eau. 

En sixième position marocaine, on trouve Abdelkader Zerrouki, de l'Université Mohammed V de Rabat, avec un indice h de 90 et 24 003 citations. Remarqué pour ses travaux sur la corrosion des matériaux et l'électrochimie théorique, il a développé des modèles de simulation basés sur la dynamique moléculaire et la chimie quantique pour modéliser les interactions complexes dans les matériaux industriels. 

PHOTO/UNIVERSIDAD INTERNACIONAL DE RABAT - Perspectiva del edificio principal de la Universidad Internacional de Rabat (Marruecos)
Perspective du bâtiment principal de l'Université Internationale de Rabat - PHOTO/UNIVERSITE INTERNATIONALE DE RABAT

La septième place du pays revient au professeur Youssef Belmabkhout de l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) de Ben Guerir, qui a obtenu un h-index de 77 et 24 052 citations. Ses travaux portent sur les technologies de capture du carbone et les matériaux poreux adsorbants, qui constituent des axes stratégiques dans le cadre de la transition énergétique et de l'urgence climatique. 

Issu de l'université Ibn Zohr d'Agadir, Rachid Salhi occupe la huitième place nationale, avec un indice h de 76, 312 publications et plus de 17 162 citations. Le chercheur marocain a apporté des contributions notables en chimie analytique, notamment dans l'étude de la résistance à la corrosion et les applications de la chimie verte.  

Mustafa Bennazoua, de l'UM6P, neuvième au classement national marocain, est spécialisé en sciences de la Terre et métallurgie, avec un indice h de 72 et 18 171 citations. Le rapport souligne son expertise en géométallurgie et en recyclage des déchets industriels, un domaine essentiel dans les politiques marocaines de développement durable. 

Pour sa part, le professeur Mohammed Hafidi, de l'Université Cadi Ayyad de Marrakech, clôt le top 10 marocain avec un indice h de 66 et 14 060 citations. Spécialiste de l'agriculture durable, le professeur concentre ses recherches sur la valorisation des déchets organiques en engrais écologiques, contribuant ainsi à une agriculture plus résistante et plus respectueuse de l'environnement. 

Estudiantes de la Universidad Ibn Zohr de Agadir (Marruecos) aprenden de forma experimental el método de planificación participativa Mapping Our Community - PHOTO/HAF 10 de diciembre de 2024
Des étudiants de l'Université Ibn Zohr d'Agadir (Maroc) apprennent à titre expérimental la méthode de planification participative Mapping Our Community - PHOTO/HAF 10 décembre 2024

Les universités au service de la recherche scientifique

Le rapport souligne la prééminence des universités marocaines de référence qui jouent un rôle crucial dans le développement de la recherche scientifique dans le pays. La plupart des chercheurs figurant dans le prestigieux classement de l'Indice de développement académique 2025 sont issus de ces établissements universitaires. 

La ville de Rabat regroupe à elle seule près de 30 % de ces scientifiques, suivie par Casablanca, Fès, Ben Guerir, Agadir et Marrakech. L'Université Mohammed V en tant qu'établissement public, l'Université Polytechnique Mohammed VI (UM6P) en tant qu'établissement privé et l'Institut National de Recherche Agronomique (INRA) sont les premiers établissements marocains de recherche scientifique à figurer dans ce classement mondial. 

Du point de vue disciplinaire, les spécialités qui ont connu la plus forte dynamique sont la chimie organique, l'ingénierie énergétique, la physique médicale et la science des données. 

Universidad Politécnica Mohamed VI de Marruecos - PHOTO/ATALAYAR
Université polytechnique Mohamed VI du Maroc - PHOTO/ATALAYAR

À cet égard, le rapport indique que le total cumulé des citations des chercheurs marocains classés dépasse les 2,5 millions, ce qui constitue une preuve incontestable du développement significatif de la recherche scientifique au Maroc. 

Les publications et les découvertes scientifiques des universités et des institutions de recherche du pays nord-africain, en collaboration avec des organisations internationales, se reflètent dans leurs contributions à l'avancement des connaissances dans des domaines précis et influents de la scène scientifique internationale. 

Parmi ces établissements, il convient de mentionner l'Université Mohamed V de Rabat, l'Université Hassan II de Casablanca, l'Université Cadi Ayyad de Marrakech, l'UM6P de Ben Guerir, l'Université EuroMed de Fès qui a récemment annoncé un partenariat avec l'Université d'État de l'Arizona pour créer l'Institut international américain, un nouveau centre de formation double diplôme au Maroc et dans la région. 

Une autre réalisation est l'accord de coopération signé en avril 2024 par l'Université Mohammed V (UM5) de Rabat et l'Université Complutense de Madrid dans le but de renforcer la coopération académique et scientifique ainsi que les échanges culturels.