Le leadership de Mohammed VI en Afrique face au coronavirus

Le roi Mohammed VI du Maroc a proposé à plusieurs chefs d'État africains de créer un cadre opérationnel pour faire face aux conséquences tragiques de la pandémie qui se propage dangereusement sur tout le continent. Mohammed VI a déjà eu les premiers entretiens sur ce sujet avec les présidents de la Côte d'Ivoire et du Sénégal.
Selon l'agence de presse officielle marocaine MAP, la proposition du roi alaouite vise à « établir un accord-cadre pour accompagner les pays africains dans les différentes phases de la gestion de la pandémie ».
Selon les observateurs politiques de l'actualité de l'Afrique, l'absence totale de réaction de l'organisation continentale Union africaine a favorisé l'initiative marocaine pour combler le vide. La structure opérationnelle proposée par Mohammed VI ne remplace pas les initiatives et les responsabilités de chaque pays et de chaque gouvernement africain, et vise seulement à les accompagner et à coordonner les efforts.
« C'est une initiative pragmatique orientée vers l'action », annonce un communiqué du Palais Royal de Rabat, « qui permettra le partage des expériences et des résultats pour faire face à l'impact sanitaire, économique et social de la pandémie ».
La pénurie de ressources sanitaires et de médicaments appropriés, ainsi que le manque d'installations hospitalières, place le continent dans une position fragile. Selon des sources diplomatiques, la proposition de Rabat doit se traduire par une utilisation conjointe et solidaire des ressources, une planification des mesures actives et un plan de relance économique et sociale pour la période post-pandémique.
L'État marocain pourrait utiliser la compagnie aérienne Royal Air Maroc, qui souffre gravement des effets de la crise avec un possible effondrement, comme instrument opérationnel de coordination et de relations, pour la mettre au service de la lutte continentale contre le COVID-19. La RAM, qui vient de rejoindre la holding d'aviation civile internationale Oneworld, a des lignes ouvertes sur plus de la moitié du continent, soit 39 pays, dont tous les pays d'Afrique du Nord, l'Égypte, la Libye, la Tunisie, l'Algérie et la Mauritanie.
L'idée de Mohammed VI peut révolutionner le continent en raison de ses conséquences stratégiques et politiques, mais elle répond surtout à un besoin urgent, celui de la survie des plus de 1,2 milliard d'Africains qui sont confrontés à la sanglante pandémie.