L'Égypte et la Tunisie appellent à "plus de justice" lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial

Le monde est actuellement confronté à de nombreux défis qui doivent être relevés ensemble. Les crises économique et climatique, ainsi que les inégalités et l'insécurité alimentaire, doivent être abordées dans une perspective commune, en proposant des solutions et des mesures claires et concises.
C'est pour analyser tous ces défis liés à la planète et au développement que la France a organisé le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial. Cette rencontre à Paris réunit des dirigeants du monde entier pour poser les bases d'un système financier rénové en phase avec les défis communs d'aujourd'hui.
The global financial architecture is outdated, dysfunctional & unjust.
— António Guterres (@antonioguterres) June 22, 2023
Today I urged participants at the Summit for a New Global Financial Pact to take action to meet the urgent needs of developing countries. pic.twitter.com/cHFlkymzRw
Le président français Emmanuel Macron a ouvert le sommet en soulignant la nécessité de réformer le système mondial de prêt pour que les pays les plus pauvres ne soient pas contraints de "choisir" entre la lutte contre le changement climatique et la pauvreté.
Pour le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, cette réforme est également cruciale. "Le système financier international a échoué dans sa mission de fournir un filet de sécurité mondial aux pays en développement", a déclaré Guterres, soulignant le nombre élevé de personnes au bord de l'extrême pauvreté dans le monde.
Outre Macron, Guterres et d'autres dirigeants occidentaux, d'importants dirigeants du monde arabe ont participé à la réunion, notamment le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman, qui dirige la délégation du Royaume au sommet, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sisi et le dirigeant tunisien Kais Saied.
HRH Crown Prince Mohammed bin Salman is leading the Kingdom's delegation at the summit "For a New Global Financial Pact”, taking place in #Paris on 22-23 June 2023. pic.twitter.com/yLEcd7GdJ1
— CIC Saudi Arabia (@CICSaudi) June 22, 2023
Ces deux derniers pays d'Afrique du Nord sont aux prises avec des défis économiques majeurs, dont beaucoup sont causés par la pandémie de coronavirus et la guerre en Ukraine, et liés à la hausse des prix des matières premières. C'est pourquoi les deux présidents ont appelé à Paris à "plus de justice" et à "améliorer" les mécanismes du système financier mondial afin de soutenir les pays vulnérables dans leurs efforts pour atteindre les objectifs de développement durable.
"Les programmes d'énergie renouvelable, la distillation de l'eau, l'amélioration des réseaux routiers et l'utilisation de véhicules de transport électriques nous coûtent des sommes importantes", a reconnu Al-Sisi, qui a exhorté les partenaires de l'Égypte à "comprendre" les pressions économiques auxquelles son pays est confronté, ainsi que d'autres pays se trouvant dans une situation similaire.

L'Égypte est confrontée à une lourde dette extérieure en raison de sa dépendance à l'égard des prêts du Fonds monétaire international (FMI) et d'autres institutions financières. Cette situation, associée à la crise économique et à l'inflation élevée, a conduit le gouvernement à élaborer des réformes visant à renforcer le rôle du secteur privé dans la création d'opportunités d'investissement. En ce sens, les pays du Golfe, en particulier l'Arabie saoudite, sont devenus les alliés du Caire pour surmonter la crise.
La Tunisie se trouve dans une situation similaire. Le gouvernement de Kais Saied négocie avec le FMI pour obtenir un prêt alors que la situation économique s'affaiblit. Cependant, la Tunisie bénéficie du soutien de l'Union européenne, en particulier de pays comme la France et l'Italie.
À Paris, Saied a souligné la nécessité "d'adopter des approches non traditionnelles des relations économiques et financières internationales qui tiennent compte des droits et des nouveaux défis du monde en général et des pays en développement en particulier".
During my meeting with Tunisia’s President Kaïs Saïed in Paris, I stressed the IMF’s support for Tunisia’s economic reform efforts. We discussed how best to ensure that the vulnerable in 🇹🇳 remain protected, jobs are created, and economic stability is maintained. pic.twitter.com/9aacDukY1X
— Kristalina Georgieva (@KGeorgieva) June 23, 2023
Ce sommet est l'occasion pour Saied d'expliquer aux dirigeants internationaux la situation dans laquelle se trouve son pays, de présenter ses solutions à la crise et de défendre ses positions.
L'analyste politique Nabil Al-Rabhi, cité par The Arab Weekly, s'attend à ce que l'UE exhorte le FMI à soutenir la Tunisie pour qu'elle reçoive une assistance financière afin de l'aider à sortir de la crise actuelle.
L'économiste tunisien Reda al-Shakandali partage cet avis, estimant que la Tunisie devrait signer un accord d'association global avec l'UE qui garantirait davantage d'investissements européens. Al-Shakandali souligne également l'importance de parvenir à un accord avec le Fonds monétaire international "sans nuire à la paix sociale".
D'autres dirigeants du Sud, tels que le président brésilien Lula da Silva, le président sud-africain Cyril Ramaphosa, le premier ministre chinois Li Qiang et le dirigeant kenyan William Rufo, figurent également parmi les invités au sommet.