Les attentats, commis en 2017, ont fait 16 morts et plus d'une centaine de blessés

Les auteurs présumés des attentats de Barcelone condamnés à 53, 46 et 8 ans de prison

AP/FERNANDO VILLAR - Sur cette photo d'archive du mardi 10 novembre 2020, Mohamed Houli Chemlal, à gauche, Driss Oukabir, au centre, et Said Ben Iazza, à droite

L'Audiencia Nacional a condamné les trois terroristes responsables des attentats de Barcelone et de Cambrils à des peines de prison allant de 8 à 53 ans. Plus précisément, la troisième section du tribunal pénal a condamné Mohamed Houli à 53 ans de prison et Driss Oukabir à 46 ans pour appartenance à une organisation terroriste, fabrication d'explosifs et "tentative de ravage en concurrence avec 29 crimes de blessures par négligence grave". Le troisième accusé, Said Ben Lazza, a été condamné à 8 ans de prison pour collaboration à l'attentat, ainsi qu'à une déchéance absolue et spéciale.

La Chambre criminelle a accepté d'acquitter Mohamed Houli et Driss Oukabir de 14 crimes de tentative de meurtre à caractère terroriste et de 34 crimes de blessures de même nature, ainsi que de cinq crimes d'imprudence, un crime pour lequel ils étaient également accusés.

Cette résolution finale a été annoncée après une longue trajectoire judiciaire au cours de laquelle le premier procès a eu lieu en novembre 2020 et a duré 32 sessions jusqu'en février 2021. Lors de la première session judiciaire, Mohamed Houli, a mené une stratégie définie en profitant de son droit de ne pas témoigner, bien qu'il ait montré son repentir et insisté sur sa volonté de collaborer avec la justice. En revanche, les deux autres accusés se sont limités à entretenir des conversations avec leurs avocats, se dissociant de ce qui serait la thèse accusatoire du bureau du procureur.

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La résolution comporte un total de 1 108 pages et pourrait faire l'objet d'un appel. En outre, elle indique que la peine de prison effective pour Houli et Oukabir ne dépassera pas 20 ans.

La phrase a consacré une partie aux victimes de l'attentat, rappelant qu'elles sont "les grandes oubliées". Selon la sentence émise, "on a essayé de pallier en leur reconnaissant la légitimité de comparaître et d'exercer les actions pénales et civiles, en accordant ainsi au moins leur droit à la vérité et le droit d'être considérées comme des victimes du terrorisme à tous les effets établis par la loi visant à leur protection".

La résolution souligne que "les victimes méritent la reconnaissance de ce statut, qui implique, outre une compensation financière par voie administrative, le droit encore plus essentiel à la mémoire historique". De même, la Cour a reproché au juge d'instruction que le traitement de la pièce ouverte pour le signalement des morts et des blessés n'a pas été "systématique", ce qui aurait empêché de connaître "le nombre réel de personnes blessées dans les différents scénarios, ainsi que de déterminer l'étendue des dommages subis".