Il exige également des "explications officielles" du ministère des affaires étrangères concernant son autorisation d'entrer en Espagne

El Fórum Canario Saharaui pide poner bajo custodia al líder del Frente Polisario "para evitar que sortee la justicia"

PHOTO/REUTERS - Brahim Ghali, secrétaire général du Front Polisario.

Le Forum canarien sahraoui a réitéré vendredi "la nécessité de placer d'urgence en garde à vue Brahim Ghali, leader du Front Polisario", qui se trouve à Logroño depuis avril dernier, afin de "l'empêcher de se soustraire à l'action de la justice". En outre, ils demandent des "explications officielles" au ministère des affaires étrangères concernant son autorisation d'entrer en Espagne.

Dans un communiqué mis à jour le vendredi 14 mai, ils signalent que plus de trois semaines se sont écoulées depuis l'arrivée à Logroño de Brahim Ghali, secrétaire général du Front Polisario, "et bien que peu à peu certains doutes soient levés sur ce qui a été une entrée dans le pays pleine de ruse, mais manquant de transparence de la part du protagoniste, ainsi que du gouvernement et du Polisario, certaines inconnues sur cette "affaire" honteuse, comme nous l'avons dénoncé précédemment, restent encore non éclaircies".

A première vue, expliquent-ils dans leur lettre, "bien que dans notre déclaration précédente nous ayons applaudi les premiers pas que le pouvoir judiciaire était en train de faire en ce qui concerne les procès en cours déposés devant la Cour nationale contre Brahim Ghali, nous constatons et regrettons qu'il y ait eu peu de mouvements judiciaires ces derniers jours sur cette question, chose qui, nous l'espérons, changera dans les prochains jours".

En outre, poursuivent-ils, bien qu'ils comprennent "que la justice gère ses propres temps, et qu'elle ne jouit pas toujours de la rapidité souhaitable en raison des procédures pertinentes que chaque cas implique, nous pensons que dans ce cas, les particularités du personnage en question doivent être prises en compte".

"Tant pour les fois où il s'est soustrait à la justice après avoir été convoqué, que pour la manière dont il est entré dans le pays", indiquent-ils.

Du Forum sahraoui des Canaries, on comprend que "s'il est entré en Espagne secrètement, en évitant autant que possible que sa présence sur le sol espagnol soit transcendée, nous sommes sûrs qu'il ferait de même pour quitter le pays en utilisant des astuces similaires une fois récupéré".

C'est pourquoi "nous voulons rappeler une fois de plus la nécessité de placer d'urgence ledit Brahim Ghali en garde à vue, dans le même hôpital San Pedro de Logroño où il est détenu, afin d'éviter qu'il ne se soustraie à nouveau à la justice, jusqu'au jour de sa déposition devant le juge Santiago Pedraz, prévue en principe le 1er juin à l'Audiencia Nacional".

D'autre part, poursuivent-ils dans leur communiqué, "nous continuons à n'avoir que peu ou pas d'informations sur le fait lui-même de la part du gouvernement, comme nous l'avons également dénoncé précédemment".

En ce sens, expliquent-ils, "bien que cette semaine certains médias aient donné des indices sur l'entrée hermétique et furtive de Ghali, prétendument par la base aérienne de Saragosse, nous manquons toujours d'explications officielles du ministère des affaires étrangères sur son autorisation d'entrer en Espagne, ainsi que les détails du prétendu accord tripartite du gouvernement espagnol avec l'Algérie et le Polisario, la question des possibles fausses identités tant à l'entrée qu'à l'enregistrement à l'hôpital, la raison de son transfert à Logroño ou la confirmation que Saragosse était l'aéroport".

Ainsi que "de nombreux autres détails sur son entrée qui restent invisibles pour le grand public en raison du voile d'information imposé par le gouvernement, et plus particulièrement par son ministère des affaires étrangères".

Dans ce sens, et malgré le fait que le Parti Populaire ait fait un léger mouvement cette semaine par l'intermédiaire de son président Pablo Casado, "nous constatons avec surprise et étonnement le peu d'importance que ce fait a eu depuis son apparition dans l'arc parlementaire espagnol au sein du débat politique", dit le Forum.Atalayar_Fórum Canario Saharaui

"Ce n'est pas en vain, en utilisant un parallélisme étroit (en ce qui concerne l'opacité du cas et l'économie des distances), que nous ne devons pas oublier l'importance qu'a eu le connu 'Delcygate', (sur l'arrivée en Espagne du vice-président du Venezuela, Delcy Rodríguez, en 2020), avec d'innombrables interventions et références dans les deux Chambres par les partis d'opposition au gouvernement, ainsi que la diffusion dans les médias les plus proches d'eux, et qui aujourd'hui encore continuent", disent-ils.

Dans ce cas, "il est surprenant que les références à ce fait par ces parties aient été minimes, malgré la proximité connue du Front Polisario avec les régimes de Cuba ou du Venezuela, par exemple. Surtout lorsqu'il s'agit d'une personne dont le bilan en termes de violations des droits de l'homme est remis en question", expliquent-ils dans leur lettre.

C'est pourquoi "nous exigeons que ces partis demandent, par le biais des commissions correspondantes, la comparution urgente de la ministre des Affaires étrangères, Arantxa González Laya, au siège du Parlement, afin qu'elle donne les explications appropriées et réponde aux questions correspondantes sur cette affaire louche et suspecte. Il est absolument indispensable de connaître son évaluation des faits dans ce lieu, avec la diffusion publique maximale de la situation actuelle de cet événement, qui, s'il se prolonge dans le temps, menace d'assombrir les bonnes et nécessaires relations entre l'Espagne et le Maroc, en raison tant de l'inaction et du dédain du ministère dans cette affaire, que des ombres qui planent sur lui en termes de transparence.

Enfin, "nous voulons souligner une fois de plus l'impudence du Front Polisario, qui a publié une déclaration virtuellement attribuée à Brahim Ghali, et publiée dans l'un de ses médias officiels (El Confidencial Saharaui) à l'occasion de la fête de la fin du Ramadan, l'Aïd Al Fitr, et dont nous ne connaissons pas en réalité la paternité puisque nous supposons que son état de santé ne lui permet pas de se consacrer à ces questions. Dans cette publication, en plus d'attaquer tout ce que l'on peut imaginer, le Polisario a même critiqué la presse espagnole au sujet de l'entrée de Ghali en Espagne, affirmant que les médias espagnols, La Razon, ABC, Europa Press, El Mundo, ont tous colporté cette fausse nouvelle, ternissant la réputation et le professionnalisme des forces de sécurité espagnoles, pour le plus grand plaisir du Maroc.

"Il est non seulement surprenant, mais aussi embarrassant de lire ces déclarations. Il ne faut pas oublier que le jour où cette affaire a été révélée, l'appareil de communication du Polisario a passé toute la journée à jouer au 'chat et à la souris' avec les médias et les journalistes espagnols, y compris les plus proches de leurs positions", affirme le Forum.

Face à l'intérêt informatif maximal de cette journée, "le comportement du Polisario en matière d'information a été insultant. Du fait que Ghali était à Alger en train de se remettre du COVID, ou qu'il a fait une escale en Espagne après être passé par l'Allemagne, au fait qu'il était dans les camps de Tindouf, ce sont là quelques-uns des mensonges qu'ils ont donnés au consommateur ce jour-là. Nous saurons bientôt s'il s'agit d'un nouveau mensonge du Polisario dans ce 'Ghaligate' honteux".