Le Fórum Canario Saharaui critique la proposition du Front Polisario d'accorder des licences aux pêcheurs canariens

Le Fórum Canario Saharaui a publié une déclaration officielle dans laquelle il rejette la proposition du Front Polisario d'accorder des licences de pêche aux pêcheurs canariens dans le cadre de l'expiration ou de la résiliation de l'accord de pêche entre l'Union européenne (UE) et le Maroc. Il considère cette proposition "ridicule" et surtout "sanglante" pour avoir été faite avec la connivence des représentants de ceux que le Polisario a attaqués et assassinés dans les années 70 et 80.
Le communiqué du Fórum Canario Saharaui est reproduit ci-dessous :
Le Fórum Canario Saharaui qualifie de ridicule la proposition du Polisario d'accorder des licences aux pêcheurs canariens, à la veille de l'expiration de l'accord de pêche UE-Maroc.
Dans le cadre de l'accord de pêche entre l'Union européenne et le Maroc, qui a expiré le lundi 17 juillet, nous qualifions d'inacceptable, insensée et même ridicule la proposition du Front Polisario, lors de la récente réunion avec des représentants de la Plate-forme pour la mer des Canaries, ainsi que diverses associations de pêcheurs canariens, d'accorder des "licences privées" d'une durée d'un an aux pêcheurs canariens pour qu'ils puissent pêcher dans cette zone.
Il s'agit sans aucun doute du énième "toast au soleil" du Polisario, bien que cette fois-ci il soit particulièrement choquant, car il a été fait avec la connivence des représentants de ceux que le Polisario a attaqués et assassinés pendant sa "décennie noire" entre les années 1970 et 1980. Toute une série d'honnêtes travailleurs canariens de la pêche trahis une fois de plus, avec la circonstance aggravante que l'acte vient de leurs propres collègues.
Alors que les manifestations en faveur du Polisario sont incessantes dans les institutions de l'île - notamment au Cabildo de Gran Canaria -, les funérailles des pêcheurs sont une friche dans la mémoire locale. Tombés en disgrâce, dans le plus grand des oublis collectifs, avec l'impunité la plus absolue du bourreau, qui à son tour est protégé et soutenu, dans un paradoxe grotesque, par ceux qui devraient le plus veiller sur sa mémoire : ses compatriotes, ses camarades, mis en scène dans cet acte d'indignité et de félonie.
En effet, nous soulignons que la Confédération espagnole de la pêche a déjà averti de l'impossibilité de cette fausse promesse faite pour la galerie, en affirmant catégoriquement que "dans le cas de la possibilité de négocier des licences privées, il existe un règlement qui régit cette concession". On omet délibérément que cette chimère proposée par le Polisario et son illustre avocat français devrait avoir l'aval du gouvernement espagnol et de l'UE. Une approbation qui serait utopique. Mais les dirigeants du Polisario préfèrent continuer à vendre de la fumée et de faux espoirs pour faire la une des journaux.
À cet égard, et en relation avec l'UE, nous voudrions souligner que de plus en plus de pays soutiennent la proposition d'autonomie que le Royaume du Maroc offre depuis 2007 comme la seule solution crédible et réalisable pour résoudre cette question et éviter son éternisation, avec les souffrances qui en découlent pour les personnes qui campent dans l'enfer de Tindouf.
Le dernier pays à avoir rejoint la liste de l'UE est l'Italie, il y a quelques jours. En d'autres termes, pratiquement la moitié des États membres se sont ralliés à cette proposition, y compris les plus importants comme l'Allemagne, la France, les Pays-Bas et, maintenant, l'Italie. Un soutien massif des pays de l'UE à la proposition marocaine d'autonomie qui, selon nous, ne fait que poursuivre le soutien que le Conseil de sécurité des Nations unies apporte, année après année, dans les mêmes termes, dans ses résolutions successives.
Alors que l'on parle ici d'"embardées" et de "virages brusques", en utilisant délibérément cette question comme une arme de politique intérieure, dans le but de désorienter l'opinion publique, qui n'a pas une connaissance approfondie de la question, la logique nous dit que si un nombre croissant de pays de l'UE soutiennent la position pro-autonomie proposée par le Maroc, c'est l'UE elle-même qui finira par faire un pas en avant en adhérant à la proposition en tant qu'entité. Nous pensons qu'au rythme actuel des adhésions, cela pourrait se produire à court ou moyen terme.