Les attaques du régime iranien contre les journalistes sont des actes de propagande contre l'État et des actes contre la sécurité nationale

Human Rights Watch dénonce la persécution continue des journalistes en Iran

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PHOTO/ARCHIVE - Drapeau iranien

Trois femmes journalistes iraniennes ont de nouveau été accusées de propagande contre l'État iranien et de planification d'actes contre la sécurité nationale, a déclaré Human Rights Watch (HRW). Les journalistes avaient déjà été libérées, mais HRW a exhorté les autorités iraniennes à abandonner les poursuites, car elle estime que les médias font l'objet d'une répression sévère en Iran. 

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PHOTO/ARCHIVE - Human Rights Watch

Tara Sepehri Far, chercheuse sur l'Iran pour HRW, a déclaré que le système judiciaire iranien assigne et harcèle les journalistes et les défenseurs des droits de l'homme, punissant ceux qui refusent de garder le silence. Sepehri Far a également noté que les autorités iraniennes n'ont eu de cesse de persécuter et de punir ceux qui traitent de questions sociales et de griefs, en particulier après les manifestations qui ont eu lieu au cours des derniers mois dans le pays. 

Les journalistes Saeideh Shafiei, Mehrnoush Zarei Henzaki et Nasim Sultan Beigi sont jugés par le tribunal révolutionnaire. Les charges retenues contre elles, en vertu des articles 500 et 610 du code pénal islamique iranien, pourraient entraîner une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à cinq ans. Ces articles criminalisent la propagande contre l'État ainsi que le rassemblement et la conspiration en vue de commettre des actes portant atteinte à la sécurité nationale. 

Presidencia iraní/AFP - El presidente de Irán, Ebrahim Raisi
Iranien présidence/AFP - Le président iranien Ebrahim Raisi

Les accusations les plus graves, qui entraînent la peine la plus sévère, ont été portées contre Sultan Beigi. Elles sont fondées sur sa collaboration avec divers médias nationaux et étrangers, ainsi que sur son manque de coopération lors des interrogatoires et sur sa promotion du retrait du hijab (foulard islamique).

 

En septembre 2022, les Iraniens ont protesté contre la mort de Mahsa Amini, une femme kurde iranienne de 22 ans, détenue par la "police de la moralité", ainsi que contre la répression et l'impunité dont fait preuve le gouvernement. Au cours de ces manifestations, les autorités iraniennes ont mené une répression d'une force inadmissible, entraînant la mort de centaines de manifestants et l'emprisonnement de dizaines de milliers de personnes, y compris des militants, des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme. 

PHOTO/ARCHIVO - Medios de comunicación
PHOTO/ARCHIVE - Les médias

En février, les autorités iraniennes ont annoncé une amnistie qui prévoyait la libération de nombreux détenus, ainsi que des grâces ou des réductions de peine pour les personnes arrêtées, inculpées ou détenues pendant les manifestations. Cependant, selon les médias, les autorités iraniennes convoquent à présent plusieurs des militants et manifestants récemment libérés, en particulier des journalistes. 

Comme le rapporte EFE, Tara Sepehri Far a exhorté la communauté internationale à maintenir les cas des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme au centre de son engagement avec l'Iran. Elle a également appelé les pays à exiger de l'Iran qu'il abandonne les charges retenues contre les journalistes et autres défenseurs des droits de l'homme.