Iran ; Exécution imminente de cinq autres prisonniers politiques ?

Il s’agit de Vahid Bani Ameri, Pouya Ghobadi, Shahrokh Daneshvarkar, Babak Alipour et Mohammad Taghavi. Ce transfert pourrait annoncer l’exécution imminente de ces détenus.
https://x.com/AmnestyIran/status/1953811747308999049
Le dimanche 27 juillet, deux prisonniers politiques, Mehdi Hassani (69 ans) et Behrouz Ehsani (48 ans), ont déjà été exécutés dans cette même prison pour « appartenance aux Moudjahidine du peuple ».
Selon l’agence de presse Mizan, organe du pouvoir judiciaire du régime iranien, la 36ᵉ séance du procès dit des « 104 personnes » s’est tenue le 27 juillet. La majorité des accusés dans cette affaire sont membres ou sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple. Ce procès, loin d’être une véritable procédure judiciaire, s’inscrit dans un projet de propagande politique et de répression du régime. Il vise à associer la guerre de 12 jours et les défaites militaires et de renseignement subies à un prétendu « espionnage au profit des Moudjahidine » afin de créer un climat psychologique propice à la répression des opposants.
Cette mascarade judiciaire sert également de paravent pour dissimuler l’inefficacité des Gardiens de la révolution et de l’appareil de défense du régime lors du récent conflit.
À travers cette stratégie, le régime prépare une nouvelle vague de répression sanglante, avec plusieurs objectifs :
- Intimider la population et empêcher toute vague de protestations
- Éliminer les unités de résistance actives à travers le pays, qui constituent une menace réelle pour sa survie
- Stopper l’adhésion croissante des jeunes à ces unités
- Reproduire le massacre de 1988 sous le prétexte de « moharebeh collective » et de « collaboration avec l’ennemi »
Un massacre annoncé qui se déroule au vu et au su de tous
Stephen J. Rapp, ancien chef des poursuites au Tribunal pénal international pour le Rwanda et procureur du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, écrit dans le Washington Post :
« Si la trajectoire actuelle se poursuit, le nombre d’exécutions en Iran en 2025 pourrait dépasser tous les records de mémoire récente, à l’exception peut-être de l’horreur de 1988. Cet été-là, environ 30 000 prisonniers politiques ont été exécutés sommairement. Leur seul “crime” était de rester fidèles à leur engagement en faveur d’une opposition démocratique. »