Maroc : option pour accueillir l'AFRICOM

Le Maroc est considéré par divers observateurs comme une option sérieuse pour accueillir l'AFRICOM, le commandement des forces armées américaines en Afrique.
L'AFRICOM était lié à l'Europe, en particulier à Stuttgart, et l'intention des États-Unis est de restructurer leur présence militaire en Afrique en créant un commandement militaire indépendant pour les opérations prévues sur le continent africain.
Le Sénat américain a récemment approuvé la nomination d'une nouvelle direction pour l'AFRICOM, marquant ainsi la fin de sa coexistence avec le Commandement des forces armées américaines en Europe (USAREUR-AF).
Selon plusieurs sources consultées par le média Defense24, le Maroc figure parmi les options envisagées pour accueillir le nouveau quartier général du commandement militaire africain des forces armées américaines.

Le nouveau commandement militaire américain en Afrique permettrait d'apporter une autonomie stratégique à la prise de décision militaire, de renforcer la coopération avec les alliés sur le continent africain et d'apporter une réponse plus rapide aux défis posés à la sécurité régionale, avec des zones aussi sensibles que l'Afrique du Nord et la région du Sahel, où prolifèrent les activités illégales de bandes criminelles et même de groupes terroristes djihadistes. Une activité qui constitue une menace non seulement pour le continent africain, mais aussi pour le monde entier.
Le choix du Maroc, s'il se concrétise, répondrait à des intérêts géographiques, logistiques et diplomatiques, car le Maroc est un point de jonction entre l'Afrique, l'Europe et l'Atlantique et une porte d'entrée vers le continent africain. Il bénéficie en outre d'une position diplomatique actuellement très renforcée, puisqu'il est devenu un allié régional important pour des nations influentes, telles que les États-Unis ou même de nombreuses puissances européennes.
Les États-Unis considèrent le Maroc comme un allié militaire stratégique. Cela ressort clairement de la coopération existante dans le domaine militaire, démontrée par la participation conjointe aux manœuvres militaires African Lion, les plus importantes de tout le continent africain, organisées par l'AFRICOM, et par les déclarations publiques de personnalités éminentes telles que le général Michael Langley, commandant du commandement militaire africain de l'armée américaine, qui, devant la Chambre des représentants des États-Unis, a salué le rôle « exemplaire » du pays nord-africain, le qualifiant de « partenaire fiable et proactif, et de leader régional en matière de sécurité et de développement ».

Le général Langley a souligné les efforts du Maroc pour former chaque année plus de 1 200 soldats africains dans diverses disciplines telles que les opérations spéciales, le renseignement et la médecine militaire. Il a également souligné la capacité du royaume marocain à étendre cette formation à d'autres pays africains, grâce aux ressources logistiques fournies par les États-Unis.
Cette coopération entre les États-Unis et le Maroc sera renforcée à partir de septembre 2025 avec l'ouverture d'un Centre d'excellence pour les opérations de paix à Rabat, cofinancé par le pays nord-américain. Ce centre sera chargé de former des milliers de soldats africains et d'organiser des sommets sur la paix et la sécurité.
Nous verrons si l'option du Maroc comme siège de l'AFRICOM se concrétise. À cet égard, le Sénat devrait approuver la nomination d'un nouveau commandant pour le Commandement des forces armées américaines en Afrique.

Michael Langley sera remplacé à son poste par le général Dagvin Anderson, ce qui est considéré comme un changement important au sein de la direction de l'AFRICOM et aura des répercussions sur la mise en place d'un commandement militaire autonome pour l'Afrique au sein de l'armée américaine.
La mise en place d'un commandement militaire américain plus autonome en Afrique pourrait servir à améliorer l'incursion militaire et stratégique des États-Unis sur le continent africain, et le Maroc pourrait être considéré comme un allié essentiel dans cette initiative. Une stratégie qui permettrait de contrer la forte présence acquise ces dernières années en Afrique par la Chine et la Russie, deux grands rivaux du géant américain pour le leadership géopolitique mondial.