Israël promet des représailles après l'attaque de l'Iran, mais ne cherche pas à déclencher une guerre régionale

Le cabinet de guerre israélien est encore en train d'évaluer la réponse à apporter à l'attaque iranienne massive de samedi soir dernier. Bien que l'on ne sache pas encore quand elle aura lieu ni quelle sera sa cible, de hauts responsables israéliens ont déjà assuré que le lancement de 350 drones et missiles sur le territoire national "fera l'objet de représailles". "Israël étudie les prochaines étapes", a déclaré le général Herzi Halevi, chef d'état-major des forces de défense israéliennes.
Dans le même ordre d'idées, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré lors d'une conversation avec son homologue américain, Lloyd Austin, à qui il a indiqué qu'Israël "n'a pas d'autre choix que de répondre" à cette attaque sans précédent, rapporte Axios.
Comme l'ont expliqué de hauts fonctionnaires américains aux médias, Gallant a dit à Austin qu'Israël ne pouvait pas permettre que des missiles balistiques soient lancés sur son territoire sans qu'il y ait de réponse. Il a également souligné que Jérusalem n'accepterait pas que l'Iran réponde par une attaque directe chaque fois qu'Israël frappe des cibles en Syrie.
L'attaque iranienne de samedi est intervenue après qu'un bombardement israélien a tué un général iranien de haut rang et d'autres militaires dans un bâtiment adjacent à l'ambassade d'Iran à Damas.
Le secrétaire américain à la Défense a réitéré les propos tenus par le président Joe Biden lors de sa conversation avec Benjamin Netanyahu, soulignant la nécessité de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter une nouvelle escalade.

En ce qui concerne ces éventuelles représailles, les États-Unis s'attendent à ce qu'elles soient dirigées contre des cibles clés en dehors de l'Iran, afin d'éviter un nouveau conflit. Parmi ces "cibles clés hors d'Iran" potentielles figurent les milices pro-iraniennes en Syrie et le groupe terroriste Hezbollah au Liban, soutenu par Téhéran. Comme l'ont expliqué plusieurs hauts fonctionnaires américains à la chaîne NBC, l'absence de dommages sérieux à la suite de la frappe iranienne pourrait inciter Jérusalem à chercher une réponse moins agressive.
Malgré le grand nombre de drones et de missiles, la défense aérienne israélienne en a intercepté 99 %. De nombreux drones ont été détruits avant de pénétrer dans l'espace aérien israélien, tant par l'armée de l'air israélienne que par la Jordanie, les États-Unis et le Royaume-Uni. Au départ, on a également affirmé que l'Arabie saoudite avait intercepté des drones iraniens, bien que le média saoudien Al Arabiya ait récemment démenti l'implication de Riyad dans l'opération.
This is incredible - watch this footage of recent Interceptions by the Naval version of the Iron Dome defense system: The "C-Dome"@RAFAELdefense pic.twitter.com/bVUBA9jRhI
— Yaari Cohen (@YaariCohen) April 16, 2024
Selon la chaîne israélienne Channel 12, l'État juif ripostera "clairement et avec force" afin d'envoyer le message qu'Israël "ne permettra pas qu'une attaque de cette ampleur contre son territoire se produise sans réaction".
Le média hébreu ajoute toutefois qu'Israël ne veut pas que sa riposte déclenche une guerre régionale ou détruise la coalition multinationale qui l'a aidé à repousser l'attaque de l'Iran. Jérusalem entend également coordonner son action avec Washington, tout en informant les pays alliés tels que la Jordanie, l'Egypte et les pays du Golfe que sa réponse, lorsqu'elle interviendra, sera menée de manière à ce que l'Iran ne puisse pas les impliquer dans des représailles.
Iron Dome in action near the Ben Gurion airport. pic.twitter.com/My0ua5JeXk
— Hananya Naftali (@HananyaNaftali) April 13, 2024
Dans cette situation, et alors que les dirigeants internationaux appellent à la retenue, la République islamique d'Iran a menacé de répondre à toute action contre ses intérêts, y compris ceux situés à l'étranger.
Le président iranien Ebrahim Raisi a déclaré à l'émir qatari Tamim bin Hamad al-Thani : "La moindre action contre les intérêts iraniens recevra certainement une réponse sévère, généralisée et douloureuse contre tout auteur".
Parallèlement, le vice-ministre iranien des affaires étrangères, Ali Bagheri Kani, a déclaré que la contre-offensive de Téhéran après toute riposte israélienne serait menée "en quelques secondes", soulignant que l'Iran n'attendrait pas 12 jours de plus pour réagir.
Le Hamas rejette le nouveau cessez-le-feu
Malgré l'escalade régionale, les efforts diplomatiques se poursuivent pour obtenir un cessez-le-feu dans la bande de Gaza qui permettrait la libération de plus de 130 otages israéliens détenus par le Hamas et d'autres groupes terroristes.
La dernière proposition de trêve a été rejetée la semaine dernière par le Hamas, qui exige un cessez-le-feu permanent, le retrait total des forces de défense israéliennes de Gaza et le retour des habitants de Gaza dans la partie nord de l'enclave. Le groupe terroriste exige également la libération d'un grand nombre de prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes.
Liri, Shiri, Shay 💔
— Bring Them Home Now (@bringhomenow) April 15, 2024
It’s unbelievable that we are still counting the days,
and they haven’t come home yet. Too much time has passed while they are all still there.
THE TIME IS NOW!
We must bring them all back home. Now!#bringthemhomenow 🎗️ pic.twitter.com/Pn5Z8AvNhh
En échange, le Hamas serait disposé à libérer, dans un premier temps, 20 otages "humanitaires", c'est-à-dire des mineurs, des femmes, des personnes âgées de plus de 50 ans et des malades. La proposition élaborée par les médiateurs qataris, égyptiens et américains au Caire prévoyait la libération de 40 otages de cette catégorie.
Cependant, le groupe terroriste a déclaré qu'il n'avait plus 40 otages "humanitaires" en vie. À cet égard, le Hamas a déclaré que de nombreux otages avaient été tués et que d'autres étaient sous sa garde.
"Sinwar (le chef du Hamas à Gaza) ne veut pas d'un accord. Il se fiche que les Gazaouis continuent de souffrir, même après l'extraordinaire flexibilité israélienne sur tous les paramètres de la proposition américaine", a souligné un fonctionnaire israélien au Times of Israel concernant le nouveau refus du Hamas.