Kais Saied travaille avec la Libye pour restaurer l'Union du Maghreb arabe
Le président tunisien Kais Saied a déclaré qu'il œuvrerait pour que l'Union du Maghreb arabe retrouve son état d'avant la guerre en Libye. Lors de sa visite en Libye, le président tunisien a rencontré le chef du Conseil présidentiel libyen, Muhammad al-Manfi.
M. Saied a déclaré dans ces remarques qu'il avait discuté "avec le président du Conseil de la présidence libyenne d'un certain nombre de questions clés dans la région". Il a également noté que son pays traverse une phase "critique". Il a noté que la Tunisie continuerait à soutenir la voie démocratique de la Libye "notamment parce que la sécurité de la Tunisie est la sécurité de la Libye", selon le communiqué.
"Au cours des entretiens, (les deux dirigeants) ont souligné l'importance de cette visite, qui démontre la profondeur et la force des liens historiques entre la Libye et la Tunisie", peut-on lire dans un communiqué publié par le bureau d'information du nouveau gouvernement d'union nationale libyen.
Kais Saied est arrivé mercredi en Libye pour une visite officielle, accompagné d'une délégation de haut niveau. Il a été accueilli à l'aéroport international de Maitika par le président du Conseil présidentiel libyen et ses deux adjoints, Mus al-Koni et Abdullah al-Lafi. Le nouveau gouvernement s'est installé mardi à Tripoli et sera chargé d'unifier les institutions en vue des élections prévues en décembre.
Une source libyenne confirme qu'au cours de la session, ils ont discuté des avantages futurs des deux pays, notamment des questions économiques et de développement. En outre, M. Saied a réitéré son soutien total au processus démocratique bilatéral. La visite de Saied "démontre la profondeur et la force des relations historiques entre la Tunisie et la Libye", selon le communiqué.
La source a ajouté qu'il a été convenu de donner un nouvel élan à l'activité commerciale et d'élaborer un plan de travail pour activer le volet investissement en facilitant les procédures de transit entre les deux pays et en facilitant les procédures financières entre la Banque centrale de Tunisie et la Banque centrale de Libye.
À son tour, le ministre des Affaires étrangères, de l'Immigration et des Tunisiens à l'étranger, Othman al-Kharandi, a qualifié d'"importante" la visite au pays frère de la Libye, soulignant qu'il s'agissait d'"une expression sincère du degré de soutien de la Tunisie à son pays voisin, la Libye".
"Cette première visite ouvrira une nouvelle page et sera le signe de relations basées sur la coopération, la solidarité et la communication entre les différentes institutions des deux pays", a ajouté M. al-Kharandi dans des déclarations à la presse à la maison d'hôtes Abu Sitta dans la capitale libyenne, Tripoli.
Cette visite intervient après la chute de 50% des exportations entre les deux pays et la mise au chômage de 300 000 Tunisiens depuis 2011 après avoir travaillé sur le marché libyen. Selon les rapports du Fonds monétaire international (FMI), 70% des différentes exportations commerciales tunisiennes sont absorbées par le marché libyen.
La guerre libyenne a affecté le mouvement de la production en Tunisie car elle n'a pas trouvé d'alternative aux problèmes de fermeture des frontières entre les deux pays. En plus de l'impossibilité d'utiliser les ports maritimes libyens qui avaient été utilisés pendant la guerre.
Les rapports de la Banque mondiale confirment également que la Libye est historiquement le cinquième partenaire économique de la Tunisie, avec des transactions commerciales annuelles dépassant 3 milliards de dollars, après certains États de l'Union européenne, la France, l'Italie, l'Allemagne et l'Espagne.
La présidence tunisienne a déclaré mardi dans un communiqué que cette visite "s'inscrit dans le cadre du soutien de la Tunisie au processus démocratique en Libye, qui vise à organiser des élections générales en décembre prochain, alors qu'elle s'efforce de mettre fin au conflit dans le pays."
Le président tunisien n'a pas tenu de réunions avec des pays étrangers depuis sa prise de fonction en 2019, à l'exception de visites en France et en Algérie. La dernière visite d'un chef d'État tunisien en Libye remonte à 2012, par l'ancien président Monsef Marzouki, un an après la révolte qui a conduit à la chute du régime de Mouammar Kadhafi, suivie d'une longue période d'instabilité et de division.
