L'Inde et les Émirats arabes unis signent des accords stratégiques sur le GNL, l'énergie nucléaire et le commerce

- Contrats de gaz naturel liquéfié (GNL)
- Coopération dans le domaine du nucléaire civil
- Accords sur les réserves stratégiques de pétrole
- Développement d'un parc agricole et alimentaire à Gundanpara
- Investissements et partenariats économiques
Le Premier ministre indien Narendra Modi et le prince héritier des Émirats arabes unis (EAU) Khaled bin Mohamed bin Zayed Al Nahyan ont signé un protocole d'accord pour la fourniture de gaz naturel liquéfié (GNL) et la coopération nucléaire civile dans la capitale indienne New Delhi.
Les réunions ont également porté sur la participation des Émirats arabes unis aux réserves stratégiques de pétrole de l'Inde et sur le développement et la construction d'un parc alimentaire dans la région de Gujarat. D'autres questions ont été abordées, notamment le renforcement de l'utilisation de l'intelligence artificielle et l'extraction de minerais essentiels.

Au cours de sa visite, le prince héritier a participé au forum d'affaires Inde-UAE à Mumbai et au lancement des travaux préliminaires sur le nouveau corridor commercial virtuel Inde-UAE (VTC) et sur l'interface MAITRI destinée à faciliter le VTC. Il a également rencontré le président de l'Inde, Droupadi Murmu, qui a remercié les autorités émiraties d'avoir accueilli plus de 3,5 millions de ressortissants indiens.
Contrats de gaz naturel liquéfié (GNL)
L'Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC) des Émirats arabes unis, l'une des plus grandes entreprises du secteur pétrolier, a convenu avec l'Indian Oil Corporation Limited (IOCL) de fournir plus d'un million de tonnes par an de gaz naturel liquéfié (GNL) au cours des 15 prochaines années.

Cet accord s'inscrit dans le cadre du projet de gaz à faible teneur en carbone de Ruwais, financé par ADNOC. Le projet de Ruwais sera le premier exportateur de GNL de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique à fonctionner avec de l'énergie propre. L'usine devrait commencer à produire en 2028.
Chaque station produira 4,8 millions de tonnes de GNL par an, ce qui fera plus que doubler la capacité de GNL d'ADNOC, qui atteindra 15 millions de tonnes par an.
Parmi les objectifs du projet, il est prévu de doubler la production, ce qui permettrait de répondre à la demande mondiale, en particulier celle de l'Inde, le pays le plus peuplé du monde avec plus de 1,5 milliard d'habitants. L'installation devrait produire suffisamment en un an pour approvisionner la ville de Londres pendant plus de deux ans. L'entreprise se trouve ainsi en concurrence avec le Qatar, l'un des plus grands exportateurs de gaz naturel liquéfié au monde, et l'Arabie saoudite.

Coopération dans le domaine du nucléaire civil
Dans le domaine de l'énergie nucléaire, les deux puissances ont signé un protocole d'accord visant à renforcer la coopération en matière de développement de centrales nucléaires, d'approvisionnement en énergie et d'exploration des possibilités d'investissement mutuel.
L'accord signé par Nuclear Power Corporation of India Limited (NPCIL) et Emirates Nuclear Energy Corporation (ENEC) coïncide avec l'annonce de la mise en service commercial de l'unité 4 de la centrale nucléaire de Barakah.

Cette nouvelle centrale aura la capacité de produire 25 % des besoins énergétiques des Émirats arabes unis ou la totalité de l'énergie consommée en Nouvelle-Zélande. 85% des certificats d'énergie propre gérés par ENEC fonctionnent avec Barakah.
Produisant plus de 40 térawattheures d'électricité propre, la centrale a contribué aux niveaux les plus élevés d'utilisation d'énergie propre dans le pays en 13 ans.
Accords sur les réserves stratégiques de pétrole
En ce qui concerne le pétrole brut, l'accord entre le géant India Strategic Petroleum Reserve Limited (ISPRL) et ADNOC permettra au gouvernement des Émirats arabes unis d'accroître plus facilement sa participation à l'effort de stockage du pétrole en Inde, tout en conservant ses contrats existants.

La gestion des réserves de pétrole brut devient de plus en plus importante. Dans un monde qui investit de plus en plus dans les énergies propres, le maintien des réserves d'hydrocarbures est crucial pour la production d'électricité dans le monde entier.
La concession du bloc 1 d'Abu Dhabi Onshore permettra à ADNOC et à Urja Bharat, une coentreprise d'IOCL et de Bharat Petro Resources Ltd, de transporter du pétrole brut vers l'Inde, contribuant ainsi à la sécurité énergétique du pays pour les 15 prochaines années.
Développement d'un parc agricole et alimentaire à Gundanpara
ADQ Holding Company, le deuxième fonds souverain du gouvernement d'Abu Dhabi, a signé un protocole d'accord avec le ministère indien de l'agroalimentaire en vue d'établir un complexe industriel agricole et agroalimentaire dans le Gujarat en utilisant des technologies de pointe dans le domaine de l'agroalimentaire.
Au début de l'année, il a été signalé que l'Abu Dhabi Investment Authority, le plus grand fonds souverain des Émirats arabes unis, envisageait de créer un fonds de 4 à 5 milliards de dollars pour investir en Inde par l'intermédiaire du centre de financement à fiscalité neutre du Gujarat, la ville natale de Modi.

Investissements et partenariats économiques
Les relations économiques et commerciales entre les deux puissances atteignent des sommets. Rien qu'entre 2019 et 2023, les investissements émiratis en Inde ont atteint 16,2 milliards de dollars, tandis que l'Inde a investi plus de 7,76 milliards de dollars aux Émirats arabes unis. Quant au commerce non pétrolier, il a atteint 53,4 milliards de dollars en 2023, soit 2 milliards de plus que l'année précédente.
Suite à la signature de ces accords, le gouvernement émirati prévoit d'investir près de 50 milliards supplémentaires dans les années à venir. Selon le ministère indien des Affaires étrangères, ces investissements s'inscrivent dans le cadre du maintien de l'usine de Barakah et du renforcement des relations.

La communauté indienne des Émirats arabes unis est l'une des plus importantes et des plus représentatives au monde. Avec plus de 3,5 millions de personnes vivant aux EAU, la communauté représente 35% de la population du pays, ce qui est largement suffisant pour que les relations soient maintenues et développées dans les années à venir.