L'Iran exige la neutralité des États du Golfe face aux représailles israéliennes
- L'Iran appelle à la neutralité et à « l'unité régionale face à toute attaque israélienne »
- L'attaque contre l'Iran sera « meurtrière, précise et surprenante »
Alors que le Moyen-Orient attend la réponse d'Israël à l'attaque lancée par la République islamique d'Iran le 1er octobre, Téhéran met en garde les États arabes du Golfe contre les conséquences d'une éventuelle utilisation de leur espace aérien ou de leurs bases militaires contre l'Iran.
Comme l'a déclaré un haut fonctionnaire iranien à l'agence Reuters, une telle décision serait « inacceptable » et provoquerait une riposte. « L'Iran a clairement fait savoir que toute action d'un pays du golfe Persique contre Téhéran, que ce soit par l'utilisation de son espace aérien ou de ses bases militaires, sera considérée par Téhéran comme une action entreprise par l'ensemble du groupe, et Téhéran réagira en conséquence », a-t-il expliqué.
Le régime iranien aurait également souligné aux États du Golfe « la nécessité d'une unité régionale contre Israël et l'importance d'assurer la stabilité », en précisant que tout soutien à l'État juif, tel que l'autorisation d'utiliser l'espace aérien d'un pays de la région pour des actions contre l'Iran, serait « inacceptable ».
Ces menaces interviennent dans le cadre d'un voyage dans le Golfe du ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, qui a récemment rencontré le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman.
Le prince Khalid bin Salman bin Abdulaziz, ministre de la Défense, le prince Faisal bin Farhan bin Abdullah, ministre des Affaires étrangères, et le conseiller à la sécurité nationale Musaed bin Muhammad Al-Aiban étaient également présents lors de la réunion, qui a porté sur les développements dans la région.
Selon France24, lors de la rencontre avec Araghchi, Mohammed bin Salman aurait transmis un message de l'administration Biden, indiquant que les États-Unis ne sont pas encore au courant des plans de représailles d'Israël, ajoutant que Washington ne participera pas à des attaques contre le programme nucléaire iranien.
Après sept ans de rupture, l'Arabie saoudite et l'Iran ont repris leurs relations en mars 2023 grâce à la médiation de la Chine. Malgré leurs divergences sur un certain nombre de sujets, notamment les guerres en Syrie et au Yémen, les deux puissances régionales ont intensifié leurs contacts ces derniers mois.
Riyad a également discuté avec les États-Unis de la reconnaissance d'Israël, rejoignant ainsi d'autres pays de la région comme les Émirats arabes unis et Bahreïn.
L'Iran, qui a toujours été opposé aux accords d'Abraham, a tenté d'empêcher tout rapprochement entre Riyad et Jérusalem. Il a d'ailleurs été souligné que l'une des raisons de l'attaque du 7 octobre par le Hamas était précisément de contrecarrer la normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël. Cependant, malgré les tentatives de Téhéran et la guerre, un accord entre le Royaume et l'Etat juif reste possible.
L'Iran appelle à la neutralité et à « l'unité régionale face à toute attaque israélienne »
La rencontre entre le dirigeant saoudien et le ministre iranien intervient après le troisième sommet du Dialogue de coopération asiatique qui s'est tenu au Qatar, où les pays du Golfe ont assuré l'Iran de leur neutralité dans tout conflit avec Israël.
Téhéran, pour sa part, n'a pas menacé d'attaquer les installations pétrolières du Golfe, mais a averti que si les « partisans d'Israël » intervenaient directement, ses intérêts dans la région seraient affectés.
Des sources israéliennes ont déclaré à Axios qu'Israël envisageait d'attaquer des installations de production de pétrole en Iran dans le cadre de sa riposte.
Les pays de l'OPEP, au premier rang desquels l'Arabie saoudite, disposent d'une capacité de production supplémentaire suffisante pour compenser tout déficit de l'offre iranienne si les représailles israéliennes touchent certaines de leurs installations.
Lors de sa réunion avec les États du Golfe à Doha, Téhéran aurait clairement indiqué la nécessité d'une « unité régionale face à toute attaque israélienne », considérant la neutralité des pays arabes comme « un minimum indispensable ».
Il a également souligné qu'il « suivrait de près » la réaction de chaque État du Golfe si Israël lançait une attaque contre l'Iran, soulignant à cet égard l'utilisation des bases américaines. Le Qatar, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite accueillent tous des installations ou du personnel militaire américain.
L'attaque contre l'Iran sera « meurtrière, précise et surprenante »
Les responsables israéliens ont déjà assuré que l'Iran « paierait » son attaque avec près de 200 missiles balistiques lancés sans discrimination contre l'ensemble du territoire israélien. Téhéran, quant à lui, a affirmé que toute riposte provoquerait de nouvelles offensives contre l'État juif.
יחד עם חיילי המודיעין ביחידה 9900 הצופים על המתרחש בכל רחבי המזרח התיכון באמצעות מודיעין חזותי.
— יואב גלנט - Yoav Gallant (@yoavgallant) October 9, 2024
בשיחתי עם החיילים הדגשתי - התקיפה שלנו באיראן תהיה קטלנית, מדויקת ומפתיעה.
מי שמנסה לפגוע במדינת ישראל ישלם מחיר. pic.twitter.com/aj8WXbStWd
Ces dernières heures, le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a souligné, lors d'une visite à la 9900e unité de renseignement de l'armée israélienne, que l'attaque d'Israël « sera meurtrière, précise et, surtout, surprenante ». « Vous ne saurez pas ce qui s'est passé ni comment cela s'est passé. Vous ne verrez que les résultats », a-t-il conclu.
