La République islamique d'Iran génère une fois de plus des confrontations et des frictions politiques au Moyen-Orient. Cette fois, les Émirats arabes unis sont la cible principale de ses avertissements. L'État iranien a lancé une menace sur l'émirat, devant lequel il revendique trois îles du Golfe (Abou Moussa, la Grande Tumb et la Petite Tumb) comme siennes.
Les Émirats sont actuellement la cible diplomatique du régime des Ayatollahs, tout comme les EAU sont venus sceller les accords historiques d'Abraham avec Israël, par lesquels le pays du Golfe établit des liens diplomatiques complets avec la nation juive, auxquels le Bahreïn a également adhéré. Cette entente a ainsi marqué une nouvelle voie pour la résolution du conflit régional qui oppose depuis de nombreuses années l'État hébreu au reste de ses voisins arabes et qui a pour principal problème à résoudre le conflit avec les Palestiniens.
Ainsi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, a déclaré lundi qu'Abou Moussa, la Grande Tumb et la Petite Tumb font partie intégrante du territoire national.
Outre la revendication territoriale, cette zone composée d'îlots présente un aspect économique et énergétique d'une grande importance. Ainsi, les Émirats envisagent de construire un oléoduc avec Israël dans le Golfe, précisément avec cette enclave comme point important ; ce qui constitue un revers majeur pour l'Iran, grand rival politique dans la région tant des Émirats que d'Israël. Un projet qui découle du dernier accord conclu entre les Emirats et Israël, qui est arrivé sous l'importante médiation du gouvernement des États-Unis de Donald Trump.
Khatibzadeh a exprimé son désaccord avec cette stratégie commune, selon les termes de l'agence de presse iranienne Fars : « Quelle que soit l'ampleur de l'erreur commise par l'un des pays voisins, nous essayons de le remettre sur la bonne voie des procédures régionales conformément à la politique de bon voisinage ». Les EAU vont dans la mauvaise direction dans certains domaines depuis des années. « L'Iran ne permet à personne de faire quoi que ce soit sur ses frontières et ses territoires en ce qui concerne les trois îles, et les trois îles du Golfe Persique ont certainement fait partie de l'Iran, et ces allégations ne créent aucun droit pour quiconque et n'affectent pas l'exercice de la souveraineté iranienne », a ajouté Khatibzadeh, qui a également déclaré que « l'entité sioniste est dans le caniveau et essaie de noyer tout le monde avec elle », et qu'ils espèrent que « les EAU et le gouvernement actuel ne couleront pas avec l'entité sioniste ».
La bataille pour les îles se poursuit aujourd'hui. L'exécutif britannique a accordé à l'Iran les îles de la Grande Tumb, de la Petite Tumb et d'Abou Moussa en 1968, avant qu'il ne se retire des Émirats arabes unis en tant que métropole. Les trois îles ont fait l'objet d'un différend entre le pays arabe et le pays iranien, qui les contrôlait depuis 1971, et chaque partie a revendiqué la souveraineté sur celles-ci.
Malgré la petite taille des trois îles, elles revêtent une grande importance stratégique et économique pour les deux pays, car elles sont situées dans le détroit d'Ormuz, par lequel transitent quotidiennement environ 40 % de la production pétrolière mondiale, offrant ainsi un passage de base pour le contrôle du trafic maritime dans le Golfe. Précisément, c'est un scénario que l'Iran a utilisé à plusieurs reprises pour déstabiliser la région avec des attaques sur des cargos qui ont suivi récemment les sanctions politiques et économiques que les États-Unis ont imposées à l'État persan suite au retrait américain en 2018 du pacte nucléaire signé avec l'Iran en 2015 qui limitait le programme atomique iranien, notamment en termes d'armes. L'administration Trump a dénoncé le non-respect par la République iranienne des termes de l'accord et a imposé des sanctions au pays iranien, parmi lesquelles se distinguent celles liées au commerce du pétrole brut, principale source de financement de la nation persane.