L'Ukraine recommence à exporter des céréales
Fin du blocus sur les exportations de céréales ukrainiennes. Un navire chargé de 26 000 tonnes de maïs ukrainien a quitté le port commercial d'Odessa, sur la mer Noire, devenant ainsi le premier navire alimentaire à quitter l'enclave depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
La libération des céréales fait suite à un accord conclu entre la Russie et l'Ukraine à Istanbul, où elles ont signé un accord visant à créer un corridor de la mer Noire par lequel les céréales seraient transportées afin que les marchés mondiaux puissent continuer à en faire le commerce. Jusqu'à présent, cette partie de la mer était gardée - depuis cinq mois - par des frégates russes qui ne permettaient le passage d'aucun navire pouvant transporter cette marchandise, une situation qui a généré une crise alimentaire qui s'est répercutée sur les prix des denrées alimentaires.
Le pacte stipulait que les navires ukrainiens pourraient reprendre la mer depuis le port d'Odessa, sous la protection des frégates turques, afin de débloquer le grain et de rendre les exportations possibles. Comme l'a confirmé le ministère ukrainien des Infrastructures, ce premier navire serait parti à six heures ce matin pour le port de Tripoli au Liban.
La Turquie a joué un rôle clé de médiateur dans l'approbation de cette première exportation. Lors de la signature, où les représentants ukrainiens et russes ne se sont pas rencontrés, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a d'abord scellé l'accord avec le ministre russe de la Défense Sergey Shoigu, puis l'a signé avec le ministre ukrainien de la Défense Oleksandr Kubrakov.
Selon cet accord, la Russie s'est engagée à ne pas attaquer les navires ukrainiens tant qu'ils ne sont pas utilisés pour la militarisation de l'Ukraine ou à d'autres fins de guerre. En outre, il a été stipulé que, pour faire respecter cette condition, la Turquie organiserait un centre de coordination à partir duquel elle s'assurerait que les navires quittant Odessa ne transportent que des marchandises qui ne sont pas considérées comme ayant un caractère belliqueux. Avec la Turquie, l'ONU sera également chargée de veiller à ce que les navires puissent naviguer en toute sécurité et à ce que les termes de l'accord soient respectés.
Le document stipule également une date d'expiration de l'accord lui-même. La Russie et l'Ukraine pourront toutes deux se retirer de l'accord après 120 jours, après quoi Moscou et Kiev décideront de poursuivre l'accord.
En revanche, les mines situées à proximité de la côte ukrainienne resteront opérationnelles au même endroit, mais il a été convenu que le déminage pourrait être effectué à l'avenir, en fonction du cours des événements et de la prolongation du conflit lui-même.
Certains analystes considèrent ce premier accord comme un cessez-le-feu important qui pourrait également symboliser un rapprochement entre les deux parties. Toutefois, l'Ukraine a tenu à préciser que ce pacte "n'est pas un accord avec la Russie", puisque, comme l'a déclaré le conseiller du président ukrainien, Mikhail Podoliak, "l'Ukraine ne signe aucun accord avec la Russie". D'autre part, et selon le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, cet accord est bénéfique pour les deux pays car ils seraient "au bord de la faillite" et évitera à la population de continuer à souffrir de pénuries alimentaires.
Pour le président turc Recep Tayyip Erdogan, cela évitera à "des millions de personnes de souffrir de la faim" et sera une "bouffée d'air frais pour de nombreux pays". À l'instar de pays comme la France et le Royaume-Uni, Erdogan reste attaché à la diplomatie et est convaincu que la table des négociations sera le seul endroit où la paix pourra être obtenue.
