L'Union africaine évalue la situation au Niger après le coup d'État

Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) et une délégation de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se sont réunis en Éthiopie pour discuter de la situation au Niger à la suite du coup d'État du 26 juillet.
"Le Conseil de paix et de sécurité se réunit pour faire le point sur l'évaluation de la situation au Niger et les efforts déployés pour y remédier", a annoncé l'UA sur son compte de réseau social X (anciennement Twitter).

Il s'agit de la deuxième réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) sur la crise nigérienne après que le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), comme la junte putschiste se fait appeler, a annoncé l'éviction du président du Niger, Mohamed Bazoum, et la suspension de la constitution.
Le CPS est un organe de l'UA fondé en 2018 pour prévenir, résoudre et gérer les conflits sur le continent, promouvoir la paix, la bonne gouvernance, la démocratie et les droits de l'homme, conformément à son mandat.
La réunion intervient après que les chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO ont ordonné jeudi dernier d'"activer" la "force en attente" du bloc régional pour une éventuelle intervention militaire visant à "rétablir l'ordre constitutionnel" au Niger, tout en assurant également rester attaché au dialogue.

Jusqu'à présent, la junte militaire a ignoré les menaces et, outre la nomination d'un nouveau premier ministre, la formation d'un gouvernement de transition, le renforcement de son appareil militaire et la fermeture de l'espace aérien, elle a averti que le recours à la force donnerait lieu à une réponse "instantanée" et "énergique".
L'éventualité d'une action militaire a divisé la région, les gouvernements du Nigeria, du Bénin, de la Côte d'Ivoire et du Sénégal ayant clairement confirmé que leurs armées étaient prêtes à intervenir sur le territoire nigérian.

En revanche, le Mali et le Burkina Faso, pays voisins gouvernés par des juntes militaires, s'opposent à l'usage de la force et affirment que toute intervention au Niger équivaudrait à une déclaration de guerre à leur encontre également.
Le Niger est devenu le quatrième pays d'Afrique de l'Ouest à être dirigé par une junte militaire, après le Mali, la Guinée-Conakry et le Burkina Faso, qui ont également connu des coups d'État entre 2020 et 2022.