Les allégations de mauvais traitements et les appels à la justice se multiplient face à l'indignation croissante de l'opinion publique

La mort tragique d'une personne en garde à vue suscite l'indignation en Algérie

El presidente argelino Abdelmadjid Tebboune - PHOTO/FILE
PHOTO/ARCHIVE - Le président algérien Abdelmadjid Tebboune

Dans l'est de l'Algérie, le procureur de la Cour d'État de Tebessa a ouvert une enquête et ordonné une autopsie à la suite de la mort tragique d'un jeune homme en garde à vue. Cet incident a suscité l'indignation de la population de la ville, qui craint des troubles sociaux semblables à ceux qui se sont produits récemment en France. 

Le défunt, identifié comme Haïthem Djebbari, était âgé de 25 ans et père de famille. Le Conseil judiciaire de Tébessa a publié une déclaration dans laquelle il s'engage à mener une enquête approfondie sur les circonstances de la mort de Haïthem et promet de partager les résultats avec le public en temps voulu. 

Comme le rapporte Al-Arab, l'incident a été révélé lorsque des blogueurs en ont partagé les détails sur les médias sociaux au début du mois. Une "unité d'enquête et d'intervention" aurait effectué une perquisition au domicile de Haïthem avec une autorisation judiciaire, au cours de laquelle il a été soumis à des violences. Il a ensuite été transféré dans un poste de police, où les mauvais traitements se sont poursuivis, entraînant une détérioration de son état de santé. Haïthem a ensuite été transféré à l'hôpital, où il est décédé tragiquement. 

PHOTO/ARCHIVO - Mapa de Algeria señalando la ciudad de Tebessa
PHOTO/ARCHIVE - Carte de l'Algérie montrant la ville de Tebessa

En réaction à la mort de Haïthem, des sympathisants de tout le pays ont exprimé leur soutien et demandé que justice soit faite. Plusieurs jeunes de Tebessa ont tenté d'organiser une marche de protestation pacifique, mais ils ont été accueillis par une forte présence des forces de sécurité, ce qui a fait monter la tension dans la région. 

Des parallèles ont été établis entre cet incident et le cas récent en France d'un jeune homme d'origine algérienne, Nael, abattu par un policier français, ce qui a entraîné des émeutes et des violences dans la communauté immigrée. L'évolution de la situation en Algérie fait craindre qu'elle ne suive une trajectoire similaire. 

Malgré l'indignation croissante de l'opinion publique et les appels à la responsabilité, la police et le ministère de l'intérieur n'ont pas réagi officiellement.  

En outre, un ami de Haïthem a témoigné sur les médias sociaux en fournissant un compte rendu détaillé des événements qui ont conduit à la mort du jeune homme, affirmant que Haïthem était innocent des soupçons de la police et qu'il avait été soumis à de graves abus pendant sa détention. 

L'hôpital dans lequel Haïthem a été transféré a été mis en cause pour avoir retardé l'annonce de sa mort, et aurait eu recours à des respirateurs artificiels pendant deux jours pour éviter une réaction publique immédiate. 

PHOTO/ARCHIVO - Imagen de la víctima, Haïthem Djebbari, durabnte su estancia en el hosptial
PHOTO/ARCHIVE - Image de la victime, Haïthem Djebbari, lors de son séjour à l'hôpital

Alors que l'enquête se poursuit, le frère de la victime aurait été arrêté et les autorités auraient pris pour cible des blogueurs qui partagent des informations sur Internet afin de contrôler le récit entourant l'affaire et d'empêcher la diffusion d'autres détails au public. 

Face à la pression croissante de l'opinion publique et à l'attention des médias sociaux, le silence de l'appareil policier et du ministère de l'intérieur n'a fait qu'attiser l'indignation de l'opinion publique. L'absence d'action immédiate ou de transparence de la part des autorités a conduit à des accusations de dissimulation et à des demandes de comptes. 

La famille et les amis de la victime, ainsi que les citoyens concernés, ont réclamé haut et fort que justice soit rendue à Haïthem. Ils ont partagé des enregistrements de Haïthem avant sa mort prématurée, dans lesquels il supplie le président de la République d'intervenir et de mettre fin à l'injustice et à la brutalité dont il a été victime. Ces appels déchirants ont touché une corde sensible dans la nation, suscitant la sympathie et le soutien à la cause de la victime. 

PHOTO/ARCHIVO - La policía argelina
PHOTO/ARCHIVE- La police algérienne

L'affaire n'a pas seulement ému la communauté locale de Tebessa, elle a également attiré l'attention du pays tout entier, des citoyens et des militants de diverses régions exprimant leur solidarité et demandant une enquête transparente et équitable. 

Cela a soulevé des questions sur la nécessité de réformer le système policier pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent à l'avenir. 

La nation reste attentive à l'enquête de la Cour d'État de Tebessa et au rapport d'autopsie, attendant avec impatience la transparence et l'engagement de demander des comptes aux responsables. L'issue de cette affaire pourrait avoir de profondes répercussions sur les relations entre les citoyens et les forces de l'ordre, et pourrait façonner le discours futur sur les pratiques de maintien de l'ordre et la responsabilité en Algérie.