Nuit de tension maximale en Israël

Une fois de plus, le Dôme de fer a évité une catastrophe majeure en interceptant "99 % des missiles et des drones" lancés par l'Iran
Jerusalén amanece tras el ataque iraní contra Israel -RONALDO SCHEMIDT / AFP
Jérusalem se lève après l'attaque iranienne contre Israël - RONALDO SCHEMIDT / AFP

Tout le monde en Israël et au Moyen-Orient s'y attendait. La République islamique d'Iran menaçait depuis plusieurs jours de "punir" l'État juif après l'attentat de Damas qui a coûté la vie à plusieurs membres des Gardiens de la révolution. Dans le même temps, les États-Unis ont mis en garde leur allié régional contre une attaque "imminente". "Cela se produira tôt ou tard", a déclaré le président Joe Biden lors d'une récente conférence de presse, alors que les États-Unis renforcent leur présence militaire dans la région.

Un calme tendu régnait en Israël. Tout le monde savait que cela arriverait, mais on ne savait ni quand ni comment. Malgré l'incertitude et la nervosité, la vie continuait. "Nous y sommes habitués, cela fait des années qu'ils nous menacent", ont commenté certains Israéliens. Cependant, tout le monde savait que cette fois-ci, ce serait différent. Pour la première fois, la République islamique d'Iran allait attaquer directement Israël.

L'attaque n'a surpris personne mais a tout de même créé un état d'anxiété dans le pays hébreu. Avant minuit, Téhéran annonce le début de ses représailles. L'opération dont ils avaient menacé a commencé, mais il faudra des heures pour qu'elle se fasse sentir sur le sol israélien.

Ils ont d'abord lancé plusieurs lots de drones qui ont survolé le Moyen-Orient. Mais le pire était à venir. Pour le régime des ayatollahs, les quelque 300 drones n'étaient pas suffisants. Il a donc également lancé plus de 30 missiles de croisière et plus de 120 missiles balistiques, selon les Forces de défense israéliennes.

Lorsque les engins ont pénétré dans l'espace aérien israélien - dont beaucoup avaient été interceptés auparavant - des alarmes antiaériennes ont été déclenchées dans l'est du pays. Jérusalem, la région de la mer Morte, ainsi que les territoires de Cisjordanie, ont été les zones les plus touchées. Des alarmes ont également été déclenchées à Beersheba et dans le désert du Néguev, où les dégâts les plus importants ont été enregistrés.

Une fois de plus, le dôme de fer a permis d'éviter une catastrophe majeure, interceptant "99 % des missiles et des drones". Malgré cela, une fillette de dix ans d'une communauté bédouine du sud se trouve dans un "état critique" après avoir été blessée par des éclats d'obus. En ce qui concerne les dégâts matériels, les autorités israéliennes ont fait état d'incidents "mineurs" sur une base militaire située également dans le sud du pays.

Outre la protection des civils et des infrastructures militaires, le dôme de fer israélien a également intercepté des attaques contre des lieux saints à Jérusalem, notamment la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam.

Cette attaque, qui intervient en pleine guerre à Gaza et à un moment de tension accrue au Moyen-Orient, aura des conséquences importantes pour la région, qui attend une éventuelle réponse d'Israël.

L'Iran a déjà tenu ses promesses. En lançant son attaque massive contre Israël, il renforce sa position, tant au niveau régional qu'au niveau national. Toutefois, cette opération pourrait également conduire à une nouvelle escalade de la violence, voire mettre en péril la survie de l'actuel régime iranien. Un régime qui, par la violence et la répression, opprime son propre peuple depuis des années.

Israël souligne également que cette attaque, bien que la première attaque directe depuis le territoire iranien, n'est pas la première que Téhéran lance contre l'État juif. Ses mandataires dans la région - le Hamas, le Hezbollah, les Houthis et les milices pro-iraniennes en Syrie et en Irak - ont lancé des attaques récurrentes contre Israël depuis le début de la guerre de Gaza.

Par le biais de ses groupes régionaux, l'Iran s'attaquait à son principal ennemi sans mettre en danger son propre territoire. Cependant, l 'opération de la nuit dernière change complètement les règles du jeu, faisant craindre une guerre régionale.