Les pays arabes signent un manifeste et exhortent l'Europe à jouer un rôle de médiateur dans la guerre entre le Hamas et Israël

L'ambassadrice plénipotentiaire du Liban dans la capitale espagnole, Hala Keyrouz, a lu un mémorandum, au siège de l'ambassade de Palestine, signé par 19 représentations diplomatiques des pays arabes d'Algérie, Maroc, Tunisie, Égypte, Mauritanie, Libye, Oman, Émirats arabes unis, Arabie saoudite, Iran, Irak, Turquie, Yémen, Malaisie, Bangladesh, Afghanistan, Indonésie, Koweït et Liban, appelant la communauté internationale à prendre ses responsabilités pour faire cesser les attaques contre les civils à Gaza et à contribuer au respect par Israël du droit humanitaire international. Pour retrouver le chemin de la paix et trouver une solution juste, l'ambassadrice Hala Keyrouz a insisté sur la création des conditions appropriées pour l'établissement d'un État palestinien sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.
De même, l'ambassadeur palestinien en Espagne, Hosni Abdel Wahed, a demandé à l'Union européenne, sur un ton ferme et devant la presse, de "mesurer avec le même étalon et d'agir immédiatement, en évitant de nouvelles effusions de sang". Selon lui, les dirigeants du monde doivent faire preuve de sagesse et de bon sens pour surmonter ce que nous vivons aujourd'hui, car la haine engendre encore plus de haine, entraînant une spirale de violence sanglante.

Hosni Abdel Wahed a souligné qu'Israël commettait des crimes de guerre face à la punition collective d'une population privée d'eau, de carburant, d'électricité et de nourriture, et que la complicité de certains acteurs internationaux, sous prétexte qu'Israël a le droit de se défendre, lui accorde un permis de tuer. "Une situation jamais vue auparavant", a-t-il déclaré sur un ton obscur. A tel point qu'il a répété à plusieurs reprises que la visite du président américain Joe Biden, qualifiée d'"irresponsable", n'a fait qu'attiser le conflit, qui pourrait bien s'étendre à toute la région. "La visite du président américain a servi à renforcer la position de Netanyahou".
De même, le plus haut représentant diplomatique de la Palestine en Espagne a annoncé que l'UE serait la bienvenue pour prendre l'initiative face à l'épisode que vit le peuple palestinien. Le nombre de morts depuis le 7 octobre s'élève à 3.780, dont 64% des victimes sont des enfants et des femmes, selon les derniers chiffres obtenus. Selon lui, l'Union européenne est déjà en train de rectifier ses positions, même si "il y a des acteurs qui déstabilisent et alimentent l'extrémisme d'un côté ou de l'autre, ce qui conduira à une situation encore pire".

Enfin, il a mis en garde contre la propagation de l'islamophobie et de l'antisémitisme en Occident, qui pourrait devenir "un phénomène indésirable", étant donné que "ce qu'Israël met en œuvre déséquilibre le monde". Il a conclu son intervention en reprochant à ses interlocuteurs de ne pas se sentir protégés par l'UE ou par le droit international, raison pour laquelle il a exhorté, une fois de plus, l'Union européenne à agir d'une seule voix ferme et énergique et à faire preuve d'un plus grand protagonisme, en adoptant ainsi un rôle politique et non pas seulement économique.
Carmen Chamorro, directrice du CIP/ACPE et diplômée en relations internationales du SEI.