La Syrie dénonce la « politisation » du Conseil des droits de l'homme de l'ONU

La protestation de la Syrie au Conseil des droits de l'homme des Nations unies (UNHRC, par son acronyme en anglais). Husam al-Din Ala, le représentant permanent du pays du Moyen-Orient auprès de cet organisme, a accusé l'institution dont il fait partie d'être le porte-parole de ses rivaux géopolitiques. Il a fait des déclarations sévères au siège des Nations Unies à Genève, où le UNHCR est basé.
« La Commission d'enquête internationale continue de propager des accusations infondées qui ne servent que les intérêts des parties qui tentent de discréditer la Syrie », a déclaré M. al- Din Ala, en faisant référence à l'entité du UNHCR chargée d'élucider les crimes perpétrés pendant la guerre du pays, qui dure maintenant depuis neuf ans.
Le diplomate syrien s'est attaché à défendre le récit officiel du régime de Bachar al-Asad, qui consiste à justifier ses avancées dans la province d'Idlib pour lutter contre les terroristes financés par la Turquie. De plus, il se plaint que le UNHCR néglige très souvent l'occupation de son territoire par les troupes d'Ankara soutenues, selon al-Din Ala, par les Etats-Unis.
Il accuse également ses rivaux de prétendre lutter contre le terrorisme alors qu'en revanche, ils le « financent avec plaisir », et critique la Maison Blanche pour son programme de sanctions sur Damas, qui « aggrave la situation des civils ».
Le silence envers ce que la Syrie considère comme une violation de sa souveraineté est décrit par le haut responsable comme « double moral » : « Cet organe ne cesse de porter des accusations contre la Syrie et ses alliés, tout en défendant l'agression turque et en justifiant ses crimes sur le territoire syrien ».
Le barrage d´al-Din Ala est la preuve évidente que, malgré le cessez-le-feu pour Idlib signé par la Russie et la Turquie la semaine dernière - soit dit en passant, sans l'intervention directe du gouvernement syrien - la tension entre Ankara et Damas reste très réelle.
Ces derniers jours, toute la province d'Idlib, la dernière province à résister encore à l'offensive militaire d'Al-Assad, vit dans une sorte de calme tendu.
Bien qu'il n'y ait pas eu d'affrontements directs entre les troupes turques et l'armée arabe syrienne, des milices armées soutenues par les deux parties continuent d'être actives. Entre-temps, le flux de réfugiés à la frontière avec la Turquie n'a pas cessé.